Performance d’Internet : les Canadiens gâtés?

C’est du moins ce que suggère une nouvelle étude selon laquelle le temps de réponse des réseaux canadiens est le meilleur au monde. Sceptique? Suivez-nous pour les détails.

Réjouissez-vous! En tant que Canadiens, les applications qui roulent sur vos téléphones intelligents et sur vos tablettes réagissent en moyenne 25% plus vite que si vous viviez aux États-Unis, 50% plus vite qu’en Europe, et même plus vite qu’au Japon.

C’est ce qu’affirme Crittercism, une entreprise qui se spécialise dans la gestion de la performance des applications mobiles et qui a compilé des statistiques de performance sur plus de 3 milliards «d’événements» mobiles par jour, un peu partout dans le monde, pendant un mois. Et vos données font probablement partie du lot puisque Crittercism affirme avoir colligé des événements provenant de près d’un milliard d’usagers différents. (Bonjour, Big Brother!)

Or, cette quasi-ubiquité d’un accès de qualité implique que les régions orphelines qui doivent se contenter d’un service médiocre pourraient devoir prendre leur mal en patience. Si elles ne génèrent pas assez de trafic pour faire baisser le score national, c’est que leur offrir un service de qualité supérieure ne serait probablement pas très rentable. Désolé.

De bonnes nouvelles difficiles à interpréter

Il y a cependant deux limites à la portée de cette étude :

  • Le temps de réponse moyen n’est pas donné en chiffres absolus, mais plutôt en proportion du temps de réponse américain. Ainsi, le Canada est classé bon premier avec 0,8 (plus rapide), et l’Inde ferme la marche avec 2,1 (plus lent). Tout le monde devrait-il être heureux ou est-ce qu’Internet est trop lent partout? Un mystère auquel je vous laisse le soin de répondre.
  • Le temps de réaction calculé est un agrégat qui inclut des requêtes transmises non seulement sur des réseaux cellulaires de toutes générations, mais aussi sur les réseaux Wi-Fi. Il est donc difficile de conclure quoi que ce soit au sujet de la qualité du service des réseaux LTE et 3G, par exemple, puisqu’on ne peut pas isoler les chiffres décrivant leurs performances.

On peut tout de même émettre quelques hypothèses qui mériteraient d’être étudiées plus en profondeur par des spécialistes du big data.

Par exemple, les chiffres nous portent à croire que les Canadiens sont rarement forcés de s’en remettre à des connexions cellulaires de première génération pour accéder à Internet : pour que la vitesse moyenne soit plus élevée ici que dans un pays aussi techno, aussi fortement urbanisé et aux vitesses de pointe aussi élevées que le Japon (0,8 contre 0,9), il faut que l’accès Wi-Fi, LTE ou 3G soit quasiment universel chez nous.

Or, cette quasi-ubiquité d’un accès de qualité implique que les régions orphelines qui doivent se contenter d’un service médiocre pourraient devoir prendre leur mal en patience. Si elles ne génèrent pas assez de trafic pour faire baisser le score national, c’est que leur offrir un service de qualité supérieure ne serait probablement pas très rentable. Désolé.

La qualité compte autant que la vitesse

La vitesse comparée des accès Internet ne constitue qu’une petite partie de l’étude de Crittercism. Voici quelques autres conclusions en vrac; je vous épargne celles qui semblent avoir été incluses dans le rapport pour supplier les développeurs d’applications d’accorder des mandats de consultation à la compagnie et je me concentre sur ce qui est d’un intérêt plus général :

  • 43% des applications mobiles recensées lors de l’étude font appel à au moins 6 services infonuagiques différents pour la sauvegarde, la connexion des usagers, l’analyse des données, et cetera, ce qui multiplie les risques d’échec. Une application qui authentifie ses usagers avec un compte Twitter, qui stocke ses données sur iCloud ou sur Dropbox et qui obtient des pubs d’un serveur XYZ en se fiant sur un profil d’utilisateur fourni par Google a besoin d’un petit miracle pour ne pas défaillir.
  • 32% des applications mobiles plantent lors d’au moins 2% des sessions.
  • Les applications Android plantent moins souvent que les applications iOS. La version d’Android qui connaît le plus de problèmes, Gingerbread, connaît des défaillances dans 1,7% des cas, ce qui est à peine moins bon que la meilleure version d’iOS (7.1) avec 1,6% d’échecs.
  • Les applications pour tablettes plantent beaucoup plus souvent que celles pour téléphones, tant chez Android que chez iOS.
  • Les jeux vidéo offrent la pire performance : en moyenne, 4,4% des sessions de jeu se terminent par un quelconque plantage. On présume que les services de connexion entre joueurs sont en cause.

Conclusion

Ce qui m’amène à penser que la meilleure raison d’être contents de notre accès Internet, c’est peut-être dans ces statistiques de défaillances qu’elle se trouve plutôt que dans celles du temps de réponse.

Parce que si une application le moindrement populaire plantait dans 2% des cas ici, ça se saurait : il suffit que Facebook tombe en panne pendant 20 minutes pour que se déclenche un psychodrame national.

Le service que nous recevons n’est peut-être pas parfait, et il coûte peut-être cher, mais l’étude de Crittercism laisse sous-entendre qu’il est plus fiable qu’ailleurs. Et dans une économie qui dépend lourdement d’Internet, l’important n’est pas de répondre en un dixième de seconde. L’important, c’est de répondre à tous les coups.

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