Child of Light : un conte bon pour l’âme

La semaine dernière se déroulait le lancement du très attendu titre d’Ubisoft Montréal, Child of Light. J’ai eu la chance de pouvoir être sur place, d’essayer le titre et de discuter avec certains des créateurs du tout dernier opus du vénérable studio.

Alors que Montréal tente tant bien que mal de se sortir de la torpeur de l’hiver, l’éditeur français nous sert un conte qui saura réchauffer les cœurs et qui nous fera oublier, l’espace d’un instant, les désagréments de la vie adulte.

On tente vraiment de faire vivre un conte au joueur. Or, cela passe notamment par une écriture délicate, raffinée et tout en poésie. L’ensemble du texte a été écrit en alexandrins. On comprend rapidement le défi que cela a dû représenter pour le travail d’écriture. Le résultat n’est pas moins que surprenant.

De prime abord, l’environnement était tout à propos pour ce lancement. En effet, les lieux étaient magnifiques et engorgés d’art; le tout se déroulant à la Galerie Yves Laroche du boulevard St-Laurent à Montréal. Des espaces magnifiques empreints d’une sérénité tout indiquée pour le lancement d’un jeu comme Child of Light.

Car disons-le, cette production est véritablement dans une catégorie à part. C’est tout d’abord un jeu de rôle avec des méthodologies empruntées aux RPG japonais. Il est plutôt exceptionnel de voir un studio occidental s’attaquer de front à ce genre de mécanique de jeu. Une mécanique qui est beaucoup plus populaire qu’on pourrait le penser d’ailleurs; les jeux de rôle japonais ont tenu longtemps la haute marche dans le cœur des amateurs du genre.

L’exercice est plus intéressant comme c’est Ubisoft qui se lance dans une telle aventure. De la bouche même de Lionel Raynaud, vice-président création chez Ubisoft Montréal, ce n’est pas le genre de jouabilité habituellement exploitée par le studio québécois. Pourtant, Raynaud affirme que le processus de création, lui, est typique de ce que l’on voit généralement chez Ubisoft Montréal.

Cela n’est pas gratuit comme affirmation et ça démontre que le studio s’est efforcé de mettre en place une structure de création qui peut être réutilisée pour différents types de jeux. En d’autres termes, Ubisoft Montréal semble avoir développé une méthodologie de création solide, puisqu’elle est adaptable et applicable à des formats de jeux différents et des équipes variées, tant dans le talent que dans la taille.

Une fresque inoubliable et originale

Quand on se met à jouer à Child of Light, on est tout de suite submergé par la beauté du graphisme proposé par les développeurs. Le directeur artistique Thomas Rollus avait essentiellement pour mission de mettre en œuvre la vision de Patrick Plourde, directeur créatif du jeu.

Rapidement, on se rend compte de l’effort artistique présent derrière le titre, qui est un mélange subtil de 2D et de 3D. Un visuel d’autant plus magnifique qu’il est enrobé dans un véritable tableau semblant tout droit sorti d’un vieux conte d’histoire pour enfant, ou encore en provenance des classiques films d’animation de Disney. Selon Rollus, ce sont d’ailleurs des sources d’inspirations notables pour le jeu, mais il cite également le travail fait par les studios Ghibli qui sont à la source de dessins animés japonais incontournables comme Spirited AwayPrincess Mononoke, ou encore le magnifique jeu Ni no Kuni : Wrath of the White Witch.

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Autre élément particulier : les lignes exploitées dans le jeu sont différentes de ce que l’on voit généralement dans les autres jeux vidéo. Alors que beaucoup vont dans la linéarité horizontale traditionnelle de gauche à droite, il est intéressant de noter que Child of Light cherche à exploiter les diagonales et la verticalité. Une assomption d’ailleurs confirmée par Rollus, qui soutient que c’était un des objectifs du développement. Cela a constitué un défi de taille pour les designers, qui ont dû fonctionner avec une contrainte de mouvement plutôt atypique. En effet, Aurora, l’héroïne du titre, peut voler; ce qui a donc constitué un défi supplémentaire dans le fonctionnement global du jeu.

Une écriture particulière et une musique bien de chez nous

Les quelques moments que j’ai pu passer en compagnie d’Aurora m’ont fait rapidement prendre conscience de la volonté intrinsèque derrière Child of Light. On tente vraiment de faire vivre un conte au joueur. Or, cela passe notamment par une écriture délicate, raffinée et tout en poésie. L’ensemble du texte a été écrit en alexandrins. On comprend rapidement le défi que cela a dû représenter pour le travail d’écriture. Le résultat n’est pas moins que surprenant.

En ajoutant à cette poésie la musique de Cœur de pirate, on sent que les développeurs ont voulu intégrer une sensibilité toute particulière au rythme du jeu, tant dans la lecture du texte que dans la façon dont les environnements musicaux se déploient. Bref, c’est un mariage artistique étonnant qui fera mentir une bonne fois pour toutes les obscurantistes qui affirment que le jeu vidéo n’est pas une forme d’art.

Quoi penser du jeu en tant que tel?

Évidemment, il est encore trop tôt pour élaborer une critique complète du jeu – je n’ai pu profiter de l’expérience que pendant quelques minutes. Cependant, je dois dire que j’ai été plus qu’impressionné par la facture et la qualité du titre offert par Ubisoft Montréal. On est véritablement plongé dans un univers on ne peut plus léché et il faudrait être fait de pierre pour ne pas être moindrement ému par la fresque qui se dépeint devant nos yeux.

Les amateurs de Final Fantasy seront définitivement en terrain connu, alors qu’on nous offre une expérience de combat au tour par tour dans laquelle toutes les compétences que notre personnage acquiert peuvent être exploitées. D’ailleurs, des compétences, il y en a beaucoup! L’arbre des habiletés est vaste et devrait réussir à pousser le joueur à vouloir acquérir de l’expérience en masse.

En définitive, le peu de temps que j’ai pu m’amuser avec le titre me fait penser à l’expérience que j’ai eue avec Journey, au sens où il est clair qu’on nous amène dans un voyage où l’émotion est omniprésente. C’est à mon avis toutefois plus intéressant, car la mécanique de jeu proposée semble plus profonde et l’histoire beaucoup plus développée. En somme, c’est manifestement un joyau qu’Ubisoft tente de livrer avec Child of Light.

Le jeu sera offert en version téléchargeable dès le 30 avril, sur PC, PlayStation 3, PlayStation 4, Wii U, Xbox 360 et Xbox One.

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