La paix dans l’âme en douze versements mensuels

Nos vies de geeks seraient-elles plus sécuritaires si les systèmes d’exploitation étaient vendus par abonnement? Une seule version à la fois, pour tout le monde, avec des mises à jour automatiques et obligatoires?

Si j’étais le roi du monde, ou du moins le PDG de Microsoft, il n’y aurait qu’une seule version de mon système d’exploitation. Appelons-la Windows FDL.

Point de vue de la liberté de l’utilisateur, mon plan serait une horreur. Mais du point de vue de la sécurité, il fonctionnerait probablement mieux que le système dans lequel nous sommes coincés.

J’adopterais le modèle d’Office 365 : vous payez quelques dollars par mois pour avoir le droit d’utiliser mon OS, et le jour où vous arrêtez de payer, je vous coupe le service. À chaque fois que vous iriez sur Internet, Windows FDL se connecterait à mes serveurs et téléchargerait automatiquement tous les correctifs sans rien vous demander et les installerait avant de vous laisser faire quoi que ce soit d’autre.

Je ferais aussi alliance avec les manufacturiers d’ordinateurs pour que le matériel soit loué par abonnement, lui aussi, plutôt que vendu. Vous paieriez vos 25$ ou vos 50$ par mois, et lorsque votre machine ne serait plus capable de subir les nouvelles mises à jour de Windows FDL, elle se débrancherait automatiquement du Web après avoir appelé la maison-mère à l’aide et un technicien se pointerait chez vous dans les 24 heures pour vous la remplacer. De gré ou de force. Pas question de vous laisser lambiner sur l’autoroute électronique avec une cyberminoune pleine de trous.

On peut toujours rêver

Bien sûr, ça n’arrivera jamais : du point de vue de la liberté de l’utilisateur, mon plan serait une horreur. Mais du point de vue de la sécurité, il fonctionnerait probablement mieux que le système dans lequel nous sommes coincés.

Pas pour tout, évidemment. Si jamais les développeurs de Windows FDL commettaient une ânerie comme celle qui a donné lieu à Heartbleed, on ne serait pas plus avancés: tout le monde serait vulnérable en même temps.

Sauf que la brèche serait colmatée immédiatement, partout, aussitôt qu’elle serait découverte. Ce qui, si j’étais pirate, me donnerait envie de me recycler.

De l’aversion envers les versions

Windows XP vient d’être euthanasié après 12 ans de moins en moins bons et loyaux services. Un quart du parc informatique mondial roulait encore sous l’arrière-grand-père de Windows 8 – ou l’arrière-arrière-grand-père de Windows 8.1, selon la manière dont on compte les générations – au moment de son décès. Et parmi ces retardataires, on compte un nombre franchement pathétique d’institutions financières et gouvernementales qui ont tellement niaisé avec la rondelle qu’elles vont devoir payer une fortune pour que de piteux programmeurs chez Microsoft continuent à rabibocher leur vieil OS pendant encore un an. Ou deux, qui sait.

Ajoutez à cela tous les PC qui ne sont jamais mis à jour par leurs propriétaires, les machines Windows 7 à moitié oubliées qu’on a confiées aux enfants en oubliant les numéros de cartes de crédits enregistrés dessus et les trois ou quatre cinglés qui roulent encore sous Vista, et vous obtenez une flopée de cibles alléchantes pour les pirates. Des cibles dont la protection coûte cher et ne rapporte pas grand chose puisque si vous avez acheté Windows XP au cours des cinq dernières années, pas sûr que qui que ce soit de légitime ait encaissé le moindre sou.

Bref, le parc informatique mondial ressemble à un pays infesté de microbes mutants et dont seulement une petite partie des citoyens se donnent la peine de se faire vacciner : en cas d’épidémie, c’est la catastrophe pour tout le monde, même pour ceux qui ont été prévoyants. Dans l’univers de Windows FDL, les pires cabochons seraient protégés contre eux-mêmes. Ce serait déjà ça de pris.

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