La NSA collectionne les visages de millions d’internautes

La National Security Agency recueille un grand nombre de photos personnelles dans le but d'identifier de potentiels criminels.

Parmi les images interceptées dans le cadre de ses opérations de cybersurveillance de l’agence, celles qui présentent des visages sont soumises à un système de reconnaissance faciale hautement sophistiqué. C’est ce que dévoilait samedi dernier le New York Times, qui tient ces renseignements de documents top secret transmis par le dénonciateur Edward Snowden.

Soulignons que les documents en question datent de 2010-11 – il ne serait donc pas étonnant que ces chiffres aient augmenté au cours des trois dernières années.

Selon le quotidien, la dépendance de la NSA en matière de reconnaissance faciale a considérablement augmenté au cours des quatre dernières années. Les documents révèlent que l’agence fait appel à un nouveau logiciel lui permettant d’exploiter le flot d’images contenu à travers les communications par courriels, messages textes, réseaux sociaux, vidéoconférences et autres de millions d’internautes.

Ainsi, parmi les «millions d’images par jour» que la NSA intercepte, environ 55 000 photos peuvent être soumises à son système de reconnaissance faciale. Soulignons que les documents en question datent de 2010-11 – il ne serait donc pas étonnant que ces chiffres aient augmenté au cours des trois dernières années.

Les représentants de l’agence estiment que les progrès technologiques pourraient révolutionner la façon dont la NSA localise ses cibles partout dans le monde, et que le tout représente un «énorme potentiel [toujours] non exploité».

Alors qu’autrefois, la NSA concentrait ses énergies à analyser des communications écrites et verbales, les documents démontrent qu’elle souhaite aussi mettre l’accent sur sa banque de visages, d’empreintes digitales et d’autres facteurs identificateurs, des données qu’elle juge tout aussi importantes dans sa lutte contre le terrorisme.

«Nous ne sommes [plus] seulement à la recherche de communications traditionnelles», raconte un document daté de 2010. «C’est une approche qui tire profit d’un arsenal complet en exploitant les indices qu’une cible laisse derrière lors de ses activités régulières sur Internet afin de compiler des informations biographiques et biométriques» qui peut aider à «mettre en œuvre un ciblage de précision».

Toutefois, les documents ne spécifient pas combien de personnes à travers le monde – ni combien d’Américains – ont été l’objet de cette cybersurveillance. Aucune loi américaine ne prévoit de clauses spécifiques au sujet de photos de visages. Compte tenu du mandat de la NSA, qui est responsable de surveiller les activités à l’extérieur des États-Unis, tout porte à croire que la plupart des images utilisées dans ce contexte impliqueraient des gens d’outre-mer.

Selon une porte-parole de la NSA, puisqu’une image est considérée comme une forme de communication, l’agence doit obtenir l’approbation du tribunal avant d’analyser la photo d’un Américain recueillie dans le cadre de ses activités de cybersurveillance, tout comme c’est le cas pour consulter un courriel ou mettre une ligne téléphonique sur écoute. Cependant, les communications transfrontalières sont exemptées de cette règle. Autrement dit, si l’image montrant le visage d’un Américain circule à l’extérieur des États-Unis, la NSA peut l’analyser sans avoir à demander de permission à personne.

Devant ces révélations, les défenseurs des droits civils s’inquiètent de voir que les progrès technologiques en matière de reconnaissance faciale puissent bénéficier le gouvernement et l’industrie. «La reconnaissance faciale peut-être très envahissante», souligne Alessandro Acquisti, chercheur spécialisé sur le sujet à l’Université Carnegie-Mellon. «Il existe encore des limites techniques, mais la puissance informatique ne cesse de croître, et les bases de données ne cessent d’augmenter, et les algorithmes continuent de s’améliorer.»

«Le gouvernement et le secteur privé investissent des milliards de dollars dans la reconnaissance faciale», notamment en recherche et développement, déclare Jennifer Lynch, avocate spécialisée au droit à la vie privée à l’Electronic Frontier Foundation. «Le gouvernement ouvre la voie à l’élaboration d’énormes bases de données de reconnaissance faciale, tandis que le secteur privé se concentre sur des mesures permettant d’identifier avec précision des personnes dans des conditions difficiles.»

Rappelons qu’en mars dernier, Facebook a publié le résumé d’une recherche à propos de la reconnaissance faciale de son projet DeepFace qui démontrait que son algorithme était en mesure d’identifier le visage d’une personne avec un taux d’efficacité de 97,25%. L’être humain parvient en moyenne de compléter cette même tâche avec un taux d’efficacité de 97,53%.

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