Ressuscitez l’URSS!

Si on peut se désoler de la guerre en Ukraine et de ce retour plus que confirmé de l'expansionnisme russe aux relents d'URSS, la montée en puissance du tsar Vladimir Poutine devrait donner aux dirigeants politiques occidentaux une motivation supplémentaire pour financer davantage les programmes d'exploration spatiale.

En gros, ressortez l’image du bad guy moscovite, ours brun, vodka et casque de poils à l’appui.

Car, fondamentalement, cette poussée de nostalgie géopolitique vise moins à s’assurer un approvisionnement en matières premières qu’à restaurer la «gloire» de l’époque communiste, alors que le monde tremblait au son des bottes des soldats défilant à la Place rouge à Moscou, étoile au casque et AK-47 au bras.

La belle époque

Pourquoi, alors, ne pas faire plaisir à ce cher leader autocratique et relancer la course à l’espace? L’époque de la guerre froide en fut une de menace nucléaire et de risque d’anéantissement atomique, certes, mais également de percées incroyables en matière de développement technologique et de bonds de géant dans l’exploration de ce gigantesque cosmos s’étendant dans toutes les directions.

Les réalisations des 12 dernières années en matière d’exploration de l’univers sont spectaculaires, mais rien qui ne s’apparente aux images inoubliables de Neil Armstrong marchant sur la Lune.

Imaginez, il aura fallu moins de 12 ans, du lancement de Spoutnik en 1957, pour passer de la mise en orbite du plus simple des satellites artificiels à l’envoi d’hommes sur la Lune. Les réalisations des 12 dernières années en matière d’exploration de l’univers sont certainement spectaculaires : parachèvement de la Station spatiale internationale (ISS), envoi de nombreux robots sur Mars, lancement de télescopes spatiaux, détection de centaines, voire de milliers d’exoplanètes. Il n’en demeure pas moins que nous avons aussi assisté à la destruction de Columbia, à la fin du programme des navettes spatiales, à la réduction toujours plus importante des budgets des agences… rien qui ne s’apparente aux images de très mauvaise qualité, mais inoubliables, de Neil Armstrong marchant sur la Lune.

Il s’agissait alors d’une victoire pour l’ensemble de la race humaine, certes, mais aussi un pied de nez fantastique à Moscou de la part de Washington, d’une course à toute allure gagnée par les Américains aux dépens des Soviétiques, Nixon mort de rire dans le Bureau ovale. Les Rouges avaient perdu, les Yankees l’avaient emporté. 1-0 pour le capitalisme.

Les yeux tournés vers le privé

Par ailleurs, tandis que la NASA vise 2017 pour le retour d’un lanceur 100% Made in USA afin de ne plus avoir besoin de passer par les Russes et leurs capsules Soyouz pour se rendre en orbite basse, SpaceX et Boeing viennent tout juste d’obtenir la confirmation de juteux contrats, octroyés par cette même NASA, pour transporter matériel et astronautes en direction de l’ISS.

nasa

Bon, l’idée n’est pas de vous insulter en ressortant l’image stupide de la main magique du marché, mais en délestant une partie de la manutention spatiale à des entreprises privées, qui seront sans doute en mesure de réduire les coûts, les agences spatiales nationales pourront dégager des sommes consacrées aux projets plus ambitieux, et de fait plus «glorieux».

Envoyer des astronautes à bord de la station spatiale? Bah, ça peut valoir le coup, surtout lorsqu’il s’agit de Chris Hadfield, et que le gouvernement canadien passe des années à prévoir ladite mission en utilisant au maximum les réseaux sociaux.

Mais poser le pied sur un astéroïde ou sur Mars, alors là… Alors là, c’est le triomphe, les livres d’histoire et la parade au retour.

Un peu plus à l’est

Ces Chinois qui, eux, vivent sous une dictature qui ne se cache même plus sous les apparences d’une pseudodémocratie, une Chine qui ambitionne de développer sa propre station spatiale, et même de se rendre sur la Lune, et ce sans l’aide de personne.

Si les Russes ne font pas l’affaire comme méchants en chef, pensez alors aux Chinois, un peu plus au sud-est!

Ces Chinois qui, eux, vivent sous une dictature qui ne se cache même plus sous les apparences d’une pseudodémocratie, une Chine qui croule encore sous l’argent, et qui avance à pas de géant dans la mise au point de son programme spatial. Ce milliard de Chinois, le fameux péril jaune, qui ambitionne de développer sa propre station spatiale, et même de se rendre sur la Lune, et ce sans l’aide de personne.

Ils sont là, vos méchants, en chair et en os. Et comme personne n’ose les dénoncer, puisqu’ils représentent un marché gigantesque, la compétition ne pourra se faire qu’en direction des étoiles.

Mais, me dites-vous, qu’en est-il du financement de cette aventure? La logique dicterait d’arrêter d’accorder d’inutiles crédits d’impôt et d’oublier le fractionnement du revenu, mais je doute que ces idées fonctionnent avec les conservateurs. Faisons plus simple : relançons le programme Guerre des Étoiles.

L’idée de Reagan et de quelques amateurs d’engins aux apparences phalliques du Pentagone était absolument démente, une mauvaise version, avec plus de budgets et des folies planifiées rappelant la fin de Dr. Strangelove. Mais dans le contexte géopolitique actuel, l’idée aurait pourtant du bon, et il s’agirait ici d’un rare terrain d’entente entre notre cher premier ministre fédéral et moi-même. Après tout, les lasers orbitaux et les bombes atomiques en orbite seront très efficaces pour bombarder quelques barbus radicaux dans le désert.

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