Street Fighter V, l’ultime jeu de combat?

Capcom est de retour avec une nouvelle édition du pionnier des jeux de baston, Street Fighter V. Un retour à la case départ pour cette interminable série qui cherche plus que jamais à attirer de nouveaux fidèles.

Nouvelle génération de consoles, nouveau moteur graphique, nouveau Street Fighter. Capcom parviendra-t-il à reproduire le succès de Street Fighter IV, dont la première déclinaison a vu le jour en 2008?

Scénario

Soyons francs, dire que l’on joue à Street Fighter pour l’histoire qu’il raconte est presque aussi ridicule que dire que l’on regarde des films pornographiques pour le scénario. Il est devenu coutume toutefois pour les jeux de combat d’offrir un mode histoire, ne serait-ce que pour bien camper les personnages dans l’univers fictif du nouveau jeu.

Dans le mode histoire, Mika est de loin de personnage qui tient en haute estime ses adversaires.
Dans le mode histoire, Mika est de loin de personnage qui tient en haute estime ses adversaires.

Street Fighter V tente ainsi de remplir le trou scénaristique situé entre l’histoire du troisième et quatrième jeu de la série. Le personnage de M. Bison et son organisation criminelle Shadaloo se retrouve au cœur de cette histoire, une belle façon de rendre hommage à l’incontournable Street Fighter II (et ses 174 déclinaisons) dans lequel le célèbre antagoniste est apparu la première fois.

Lorsque l’on prend son scénario pour ce qu’il est, Street Fighter V remplit son mandat.

Lorsque l’on prend son scénario pour ce qu’il est, Street Fighter V remplit son mandat. Chaque personnage se retrouve donc avec son propre chapitre, qui se divise en moyenne par 4 combats d’un seul round. On y retrouve un mélange de sérieux et d’humour (quoi que très variable selon le chapitre choisi), mais l’affiliation de certains personnages peut provoquer des répétitions de certains dialogues qui agacent.

Le plus grand défaut de ce mode toutefois est certainement sa présentation visuelle : les conversations cherchent à donner vie à des images fixes qui pourraient avoir été tirées d’un manga, exactement comme ce que l’on s’attendrait à retrouver dans un jeu portable. Le hic, c’est que nous sommes bel et bien sur une console de salon. Qui plus est, Street Fighter V occupe 23,14 Go d’espace disque sur PlayStation 4 contre 16,46 Go pour Ultra Street Fighter IV – qui avait certes ce même défaut, mais surtout un nombre de combattants presque trois fois supérieur. C’est loin d’être la fin du monde, comprenez-moi bien, mais c’est un détail qui dérange tout de même lorsque l’on compare avec les autres séries du même genre offrant un mode histoire tout aussi superflu.

Jouabilité

Puisque nous nous retrouvons devant la première incarnation d’un nouvel opus, la liste de combattants a inévitablement été réduite. Aujourd’hui, Street Fighter V propose 16 personnages, parmi lesquels on retrouve les incontournables Ryu et Ken, certains également plus classiques (Chun Li, Cammy, Zangief, Dhalsim, Vega et M. Bison), d’autres qui sont familiers auprès des adeptes (Nash, Birdie, Mika et Karin), et enfin de nouveaux venus (Laura, Rashid, F.A.N.G. et Necalli).

sf5cammyvsdhalsim

La puissance et la vitesse de ces combattants paraissent bien équilibrées, mais la courbe d’apprentissage de leurs attaques spéciales est plus sévère que pour un jeu conventionnel – comme c’est d’ailleurs le cas dans tous les jeux de combats. Alors qu’il est possible de consulter la liste des combinaisons à effectuer pour déclencher celles-ci, les modes tutoriel et entraînement passent complètement à côté de la plaque lorsque vient le moment de les assimiler : impossible de pratiquer une combinaison en affichant celle-ci au bas de l’écran, alors que l’option existe ailleurs (comme dans Dead or Alive 5 : Last Round. Un important frein qui vient accentuer la division entre les joueurs occasionnels qui souhaitent intégrer le genre et les joueurs de compétitions qui maîtrisent déjà les demi-cercles de tout acabit.

Le mode entraînement permet de voir l'enregistrement des combinaisons en temps réel.
Le mode entraînement permet de voir l’enregistrement des combinaisons en temps réel.

En 2016, l’intérêt d’un jeu de combat réside fondamentalement dans son mode en ligne. Au lieu d’un mode arcade classique, un aspect pourtant à la base de Street Fighter depuis ses débuts, on retrouve un mode survie dans lequel l’intelligence artificielle de vos adversaires est loin d’avoir été taillée au couteau. Ce mode est composé d’une série de combats d’un seul round, qui prend fin (comme son nom l’indique) une fois que vous perdez l’un d’entre eux. Vous conservez la même barre d’énergie, mais avez l’option de la ravitailler au besoin avant le début du prochain match, selon le pointage cumulé par vos précédentes victoires (calculé en fonction de vos combos et de votre performance). Il est possible également d’échanger ces points contre des améliorations temporaires ou des handicaps vous permettant de cumuler davantage de points.

Un aperçu des achats (qui peuvent varier à l'occasion) offerts dans le mode survie.
Un aperçu des achats (qui peuvent varier à l’occasion) offerts dans le mode survie.

Un bémol concernant le mode survie : la difficulté normale vous impose de remporter 30 combats, et puisque le jeu est composé de 16 personnages, vous aurez à affronter les mêmes (y compris votre double) dans le même ordre au moins à deux reprises. Les environnements ne varient qu’après plusieurs combats, rendant l’expérience légèrement ennuyeuse.

Au chapitre des nouveautés, on retrouve la jauge V, située au bas de l’écran, qui se remplit graduellement selon les coups que votre personnage encaisse. Une fois que celle-ci est pleine, il est possible de réaliser un V-Trigger – qui change l’état de votre personnage de sorte que ses coups augmentent en puissance, en plus de gagner l’accès à des attaques spéciales uniquement réalisables dans ce contexte – ou un V-Reversal – qui vous permet de vous dégager d’attaques de votre adversaire.

Chun Li s'apprête à lancer une attaque critique à son adversaire.
Chun Li s’apprête à lancer une attaque critique à son adversaire.

On retrouve aussi la jauge critique (ou EX), qui se remplit lorsque vos coups atteignent votre adversaire. Lorsque celle-ci est pleine, il est possible de déclencher des attaques critiques qui sont alors présentées telles de véritables cinématiques.

Graphisme et ambiance

D’un point de vue technique, Street Fighter V passe au moteur Unreal Engine 4. On se retrouve donc avec des graphismes de loin supérieurs par rapport à son prédécesseur, tout en conservant le style artistique introduit en 2008. Sans avoir une apparence réaliste, les personnages semblent plus vivants, ce qui permet par la même occasion à leur personnalité d’être beaucoup mieux perceptible.

sf5mbison

Comme nous l’avons mentionné précédemment, le mode histoire est déficient lorsque vient le moment de fournir du contenu visuel entre les portions interactives. Néanmoins, il donne un avant-goût de la garde-robe de chacun des combattants : alors que certains chapitres sont dans les faits des flashbacks, le jeu vous donne l’occasion de vous battre en portant un uniforme différent.

Musicalement, la guitare électrique est à l’honneur, tel que le laissaient entrevoir les diverses bandes-annonces du jeu. Il n’y a absolument rien à redire à cet égard, les mélodies de Street Fighter V et les bruitages plongeront vos oreilles dans le feu de l’action. En revanche, il est plutôt dommage de ne plus entendre les commentaires anodins d’avant match de la voix du présentateur, pourtant si présente dans Street Fighter IV.

Contenus et DLC

Il sera possible de vous procurer de nouveaux combattants via DLC gratuitement, en échangeant les points amassés lors de vos combats.

Contrairement à Dead or Alive 5 : Last Round ou Killer Instinct, Street Fighter V n’est pas un jeu fragmenté en microtransactions. Le jeu complet avec les 16 personnages est donc accessible à partir de 69,99$, et il vous faudra débourser 29,99$ supplémentaires pour obtenir la season pass afin de télécharger des contenus supplémentaires. Impossible par conséquent d’économiser dès le départ en misant uniquement sur les personnages qui vous intéressent. Il sera tout de même possible de vous procurer de nouveaux combattants – Alex, Guile, Balrog, Ibuki, Juri et Urien – gratuitement, en échangeant les points amassés lors de vos combats.

Pour un premier nouvel opus, Street Fighter V est honnête. Le rapport qualité-prix est là, mais uniquement si vous êtes le genre de joueur qui cherche à s’amuser avec une variété de combattants.

Conclusion

Street Fighter V s’adresse aux adeptes des jeux de combats. Bien qu’il cherche à être accessible aux joueurs occasionnels, notamment en proposant un tutoriel ultra rudimentaire, ces derniers seront sans doute rebutés lorsque viendra le moment d’assimiler les attaques spéciales des combattants auprès desquels ils voudront s’investir.

Nous vivons à l’ère du esport, et il y a fort à parier que Street Fighter V occupera une place de choix en 2016 lors de telles compétitions. Il s’agit du meilleur de la série à venir jusqu’à présent. Cependant, difficile de ne pas conseiller à ceux qui ne sont pas fans du genre de patienter la sortie de l’inévitable Super Ultra Street Fighter V All Dressed l’an prochain afin de permettre à leur portefeuille de respirer.

Rappelons que Street Fighter V est disponible sur PlayStation 4 et Windows. Les confrontations du mode multijoueur peuvent d’ailleurs être compatibles entre ces deux plateformes.

Subscribe To Our Newsletter

Get updates and learn from the best

Articles Récents

Inazuma Eleven : Victory Road
Jeux vidéo

Une démo pour Inazuma Eleven : Victory Road

Les fans de jeux Nintendo Switch peuvent se réjouir, car la démo de Inazuma Eleven : Victory Road est enfin disponible sur le Nintendo Switch

Branchez-Vous

Restez informé sur toute L’actualité techno.

Branchez-vous est un producteur québécois de contenu portant sur tout ce qui se rapporte à la technologie, mettant l’accent sur l’actualité, les chroniques d’opinions, les bancs d’essai de produits et des sujets destinés tant aux technophiles qu’au grand public.