Pour chasser Vivendi, Ubisoft se tourne vers le Canada

Ubisoft cherche à séduire les investisseurs canadiens dans l'espoir de barrer la route à Vivendi, qui tente par tous les moyens de prendre le contrôle de son entreprise.

«Nous voulons augmenter le nombre d’actionnaires canadiens d’Ubisoft afin d’avoir un meilleur contrôle de notre capital.»

Pilotée par son président du conseil de surveillance Vincent Bolloré, Vivendi poursuit son offensive à l’endroit de l’entreprise fondée par les frères Guillemot tel un véritable tigre à dents de sabre enragé tiré de Far Cry Primal. Alors que le géant des médias détenait une participation de 10% dans Ubisoft en octobre dernier, ce chiffre est depuis passé à 15%.

Parallèlement à cette prise de pouvoir, Vivendi a également présenté une offre d’achat non sollicitée de 500 millions d’euros pour Gameloft, le développeur de jeux mobiles fondé par l’un des cofondateurs d’Ubisoft, Michel Guillemot.

Pour sortir de cette crise, Ubisoft a confirmé avoir rencontré cette semaine une douzaine d’investisseurs potentiels à Montréal et à Toronto, selon le quotidien The Globe and Mail.

Le Canada joue déjà un rôle important pour l’entreprise, avec en tête Ubisoft Montréal, studio qu’elle a fondé en 1997 avant que la métropole québécoise ne devienne une plaque tournante de la création de jeux vidéo. Le temps est maintenant venu pour la communauté financière canadienne de jouer un rôle tout aussi crucial.

Yves Guillemot, PDG d'Ubisoft.
Yves Guillemot, PDG d’Ubisoft.

«Nous voulons augmenter le nombre d’actionnaires canadiens d’Ubisoft afin d’avoir un meilleur contrôle de notre capital», a affirmé Yves Guillemot, en précisant qu’il approchait des partenaires potentiels déjà familiers avec la culture de l’entreprise pour un horizon d’investissement à long terme. «Nous croyons qu’il s’agit d’une bonne tactique défensive», a-t-il ajouté.

L’offre publique d’achat hostile de Vivendi plonge plus de 3 000 emplois dans l’incertitude au pays, au moment où Ubisoft s’est classé au 4e rang des meilleurs employeurs au Canada par le magazine Forbes. Bien entendu, la majorité de ces emplois étant concentrés à Montréal, courtiser le gouvernement québécois fait sans surprise également partie de la stratégie de Guillemot.

Ainsi, Ubisoft serait favorable à un investissement de la part de Québec. Guillemot a d’ailleurs rencontré en janvier dernier le premier ministre Philippe Couillard à Davos en Suisse. Sans compter qu’il était présent lors de la visite du premier ministre canadien Justin Trudeau dans les bureaux d’Ubisoft Montréal hier après-midi. Il va sans dire qu’un soutien financier de la part d’Ottawa serait tout aussi bien accueilli.

Reste à voir maintenant si Ubisoft aura le temps nécessaire pour construire un barrage efficace contre Vivendi. Guillemot estime qu’il a besoin de l’appui de 50% ou plus des votes lors de la prochaine assemblée annuelle des actionnaires d’Ubisoft prévue en septembre prochain.

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