La suite du roman savon opposant Apple au FBI

Le torchon brûle entre le FBI et Apple. Non seulement le tout est en train de devenir de plus en plus vicieux, mais le débat se répand comme une traînée de poudre, et tout le monde s’en mêle. Faisons un petit retour sur ce qui s’est dit, voulez-vous?

Eh oui! J’en remets encore sur le dossier opposant le FBI contre Apple. Pourquoi? Pour deux raisons essentiellement. La première est que c’est un débat hyper important pour l’avenir des technologies, de la sécurité, et des technologies de sécurité. Ensuite, c’est parce que c’est divertissant en ta…

Quoi? Comment un débat sur la place de la cryptographie peut être divertissant vous dites? Je vous mets au défi de regarder l’équipe du This Week Tonight sur le sujet et de me dire que vous n’avez pas été un tant soit peu diverti.

De manière plus sérieuse, on constate que la situation s’envenime entre les deux protagonistes. Du côté du FBI, on voit dans les documents légaux que l’on maintient les arguments de sécurité face au terrorisme et que l’on pointe directement Apple du doigt comme seul responsable de la situation.

«Ici, Apple a délibérément relevé les barrières technologiques qui se dressent maintenant entre un mandat légal et une preuve contenue dans l’iPhone contenant lié à l’assassinat de masse de 14 Américains par un terroriste. Seul Apple peut éliminer ces obstacles afin que le FBI puisse fouiller dans le téléphone, et il peut le faire sans effort excessif.»

Un argument qui semble pour plusieurs être le résultat du désespoir. D’ailleurs, dans sa quête d’appui, le FBI s’est même adjoint le gouvernement chinois dans sa lutte contre le chiffrement, ce qui soulève incontestablement des questions éthiques évidentes.

Du côté d’Apple, la réponse est on ne peut plus virulente. Dans des documents juridiques, la firme de Cupertino s’oppose ainsi à la demande du FBI :

Non seulement Apple invoque l’argument d’une véritable conscription mise en place par le gouvernement, mais en plus elle joue la carte de la liberté d’action, notamment pour les entreprises.

«Apple s’oppose plutôt à la tentative du gouvernement à effectuer une conscription en envoyant des citoyens dans un établissement super sécurisé pour écrire du code pendant plusieurs semaines au nom du gouvernement dans le cadre d’une mission qui est contraire aux valeurs de notre entreprise et de ces personnes. Une telle conscription représente une “offense” directe des principes fondamentaux d’Apple, et “poserait une menace sévère à l’autonomie” d’Apple et de ses ingénieurs.»
 
Bref, non seulement Apple invoque l’argument d’une véritable conscription mise en place par le gouvernement, mais en plus elle joue la carte de la liberté d’action, notamment pour les entreprises.

À cela s’ajoutent, plus récemment, les propos de Michæl Chertoff, ancien responsable du Homeland Security. Celui-ci a donné raison à Apple en disant que l’Internet contemporain n’était plus l’Internet que l’on avait lors des attentats du 11 septembre 2001. Selon lui, les menaces en provenance d’Internet envers les personnes innocentes sont de plus en virulentes, ce qui demande une sécurité accrue. Considérant que beaucoup de transactions d’affaires sont dorénavant effectuées au travers des technologies, cela demande une position différente qu’auparavant en matière de sécurité.

De plus, Chertoff a affirmé que la création d’une porte dérobée dans les systèmes de chiffrement correspondait essentiellement à la même chose que de créer une arme biologique, mais dans le domaine logiciel. Grosso modo, la crainte demeure toujours présente que «l’arme» finisse par sortir des murs du laboratoire et que l’on perde le contrôle de la situation.

De deux choses l’une. Tout d’abord, c’est une moyenne brique qui est envoyée au visage des responsables du FBI, puisque cela sous-entend que ces derniers comprennent l’Internet comme s’ils étaient encore au début des années 2000 (ce qui n’est pas glorieux, avouons-le).

Ensuite, l’analogie de Chertoff vient directement appuyer celle avancée par le dirigeant Tim Cook qui faisait, lui aussi, une analogie médicale en affirmant que ce que le FBI voulait était plus ou moins la création d’un cancer informatique qui allait affaiblir l’ensemble de la sécurité informatique.

L’argent fait la farce

Ha oui, dans tout ce débat, il y a John McAfee qui fait le clown. Ceux qui ne connaissent pas le personnage, il s’agit du fondateur de la firme de sécurité du même nom. Le gars a de l’argent. Beaucoup d’argent. Et il est, disons, excentrique. En plus, il aime prendre parole sur bien des sujets. Et c’est ce qu’il a fait sur le dossier Apple contre le FBI.

Il a entre autres proposé au FBI d’ouvrir lui-même l’iPhone du terroriste de San Bernardino en mentionnant que s’il était incapable d’y entrer, il serait prêt à manger un soulier en direct à la télévision nationale. De toute évidence, McAfee devrait préparer sa mâchoire, parce que sa compréhension du fonctionnement de l’iPhone ne semble pas tout à fait au point.

Alors que je dansais dans mon salon en promettant que j’étais même prêt à assaisonner moi-même ledit soulier pour contribuer à la cause, McAfee a patiné en affirmant enfin qu’il s’agissait d’un gros paquet de mensonges, et ce, pour obtenir un gros parquet d’attention. Du grand art!

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