La PlayStation 4 Pro expliquée par son architecte

Le lancement de la PlayStation 4 Pro est prévu dans moins de 3 semaines. Mark Cerny a profité de sa sortie imminente pour clarifier certains points à son sujet.

Qualifiée comme la première console pouvant générer des images en 4K, la PS4 Pro a rapidement vu sa puissance être remise en question au lendemain de son dévoilement en septembre dernier. Car aux dires de développeurs, ce ne sont pas tous les jeux conçus pour exploiter les ressources de la nouvelle console qui afficheront une image 4K native.

Afin de répondre à ces préoccupations, le responsable de la conception de la PlayStation 4 et 4 Pro, Mark Cerny, s’est entretenu cette semaine avec divers médias spécialisés.

Comment fonctionne le traitement graphique de la PS4 Pro?

La PlayStation 4 Pro possède en réalité un second GPU, soit une copie de celui de la PlayStation 4.

D’abord, la PlayStation 4 Pro ne tire profit d’aucun nouveau processeur graphique. Elle bénéficie plutôt d’un deuxième GPU, identique à celui de la PS4, lui permettant d’atteindre une puissance 2,28 fois plus élevée : on passe de 1,8 à 4,2 TFLOPS.

Chez The Verge, Cerny a affirmé que les jeux pourront ainsi diffuser une image 4K native, mais dans certains cas, les développeurs pourront privilégier l’utilisation d’une technique nommée checkerboard rendering (un rendu d’échiquier). Celle-ci permet d’adapter par interpolation une définition inférieure vers le 2160p (ou 4K) en exploitant les lignes diagonales plutôt que verticalement ou horizontalement.

Cette technique éliminerait grandement l’effet d’escaliers que l’on peut observer dans le cas d’une interpolation conventionnelle. Puisque son coût en ressources est inférieur, elle permettra aux jeux qui l’exploitent de gérer la puissance de la PS4 Pro pour mieux faire certaines choses, comme notamment assurer un taux d’images par seconde plus élevé.

Un aperçu de Days Gone, qui utilise le rendu d'échiquier (voir l'image en pleine définition).
Un aperçu de Days Gone, qui utilise le rendu d’échiquier (voir l’image en pleine définition).

Visuellement, selon Sean Hollister de CNET qui a eu la chance de comparer un rendu 4K natif à sa version adaptée par cette technique, le résultat est impressionnant. Il n’est pas parfait, mais imperceptible à une distance de 1,5 mètre.

Enfin, même pour les propriétaires de téléviseurs 1080p, ces bénéfices de la PS4 Pro pourront être observés. Aux dires de certains, la qualité de l’image est grandement améliorée. Mais il va sans dire que c’est d’abord et avant tout en branchant la console à un téléviseur 4K que le réel gain sera perceptible.

Qu’en est-il des autres jeux?

Sony maintient d’ailleurs qu’elle n’abandonnera pas la PlayStation 4, et que le mot d’ordre a été bien reçu par la communauté de développeurs.

Puisque la PlayStation 4 Pro possède le même processeur central (légèrement surcadencé à 2,1 GHz), la même architecture, et deux copies du même processeur graphique, tous les jeux actuellement sur le marché se comporteront exactement de la même façon que sur une PS4 conventionnelle. «On a simplement désactivé le second GPU», a expliqué Cerny.

Bien entendu, dans le cas où un jeu reçoit une mise à jour conçue pour bénéficier de la puissance supplémentaire offerte par la PS4 Pro, il sera alors exécuté avec les deux processeurs graphiques en action.

Sony maintient d’ailleurs qu’elle n’abandonnera pas la PlayStation 4, et que le mot d’ordre a été bien reçu par la communauté de développeurs. En entrevue avec Engadget, Cerny a réitéré que la PS4 Pro ne marque par le début d’une nouvelle génération. À ses yeux, ce n’est qu’en bénéficiant d’un nouveau processeur central et de significativement plus de mémoire vive que l’on peut réellement parler d’une console de nouvelle génération.

N’empêche, il est intéressant de souligner que la PS4 Pro gagne tout de même près de 1 Go de mémoire vive supplémentaire par rapport à son prédécesseur. «Nous avions le sentiment que les jeux avaient besoin d’un peu plus de mémoire, environ 10% de plus, alors nous avons ajouté environ un gigaoctet de DRAM conventionnelle, plus lente, à la console», a-t-il précisé.

Cette mémoire supplémentaire sera employée pour gérer les tâches d’arrière-plan, dont les applications en veille, permettant ainsi aux applications actives de profiter de l’intégralité des 8 Go GDDR5 de la PS4 Pro. La PS4 classique n’a pas cet avantage; les tâches d’arrière-plan amputent donc une portion des 8 Go GDDR5 disponibles de son côté.

La PlayStation 4 Pro, un compromis ingénieux

Pour bien des journalistes, la PlayStation 4 Pro est une mise à niveau qui offre beaucoup de potentiel. Ils n’ont pas tort. Seulement, lorsque vient le moment de calculer le prix, trop d’entre eux font la même erreur en résumant la situation.

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Par rapport à la PlayStation 4, Sony offre ici plus de deux fois la puissance graphique, environ un gigaoctet de mémoire vive supplémentaire, une capacité de stockage de 1 To (500 Go de plus), un accès à des jeux en 4K (ou presque), et la possibilité de diffuser de la vidéo 4K, pour une différence de prix de 120$ CA. C’est une proposition tout à fait honnête.

Mais ce n’est pas 120$ CA que la majorité des consommateurs va payer, mais bien 500$ CA. Il leur faudra alors vendre leur actuelle PS4 (à perte, évidemment), l’installer dans une autre pièce, ou simplement accepter qu’elle accumule la poussière. Difficile d’imaginer que les premiers acheteurs seront surtout composés de joueurs qui n’étaient simplement pas déjà passés à la PS4.

Ce n’est évidemment pas un drame, et il aurait été difficile pour Sony de faire les choses autrement. Cette situation sera également semblable pour Microsoft l’an prochain, au moment où la Scorpio arrivera sur le marché.

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