Selon le président de Worldwide Studios chez Sony, Shuhei Yoshida, l’entreprise a été prise au dépourvu en apprenant la nouvelle concernant la rétrocompatibilité qui sera ajoutée à la Xbox One.

Avec la PlayStation 4 occupant la plus importante part du marché, Sony ne ressent nullement le besoin de riposter à Microsoft.

«C’était toute une surprise», a-t-il confié à Eurogamer. «Je ne croyais pas que c’était possible. Ils doivent avoir déployé beaucoup d’efforts d’ingénierie.»

Afin de permettre aux propriétaires de Xbox One d’y jouer à des jeux de l’ancienne génération, Microsoft a développé un émulateur spécialement optimisé pour la nouvelle console.¹ Pour le moment, seulement 22 jeux sont compatibles. L’entreprise compte néanmoins soutenir plus de 100 titres lors du déploiement de la mise à jour, prévue pour la période des fêtes.

«Ils ont parlé de 100 jeux, mais de quels types de jeux seront compatibles? De petits jeux ou des jeux plus complexes? On l’ignore», ajoute Yoshida. Soulignons que la ludothèque de la Xbox 360 comprend plus de 1 000 jeux. Si Microsoft ne s’arrête qu’à une centaine de titres, tout porte à croire qu’elle s’attardera à y tester les plus populaires de cette collection. Les utilisateurs de Xbox One sont d’ailleurs invités à voter pour les jeux qu’ils souhaitent inclure sur cette liste.

«L’architecture de la PS3 est tellement unique, et certains jeux tiraient profit des SPU de façon ingénieuse», explique Yoshida. «Ce serait tout un défi d’offrir la même fonctionnalité [de notre côté]. Je ne dis pas “jamais au grand jamais”, mais ce n’est pas dans nos plans.»

Alors que la Xbox 360 et la PlayStation 3 sont toutes deux propulsées par un processeur de type PowerPC (RISC) conçu par IBM, l’architecture Cell du cœur de la PS3 est plutôt «exotique», partageant le traitement de données à travers un power processor element (PPE) et sept synergistic processing elements (SPE), dans lesquels ont retrouve notamment le synergistic processing unit (SPU) dont parle Yoshida. La Xbox 360 quant à elle a pu bénéficier du Xenon, un processeur respectant la même architecture Cell, mais avec une structure qui manifestement semble être plus simple à émuler sous un processeur de type x86 (CISC) employé par la Xbox One, mais aussi par la PlayStation 4 et la totalité des ordinateurs domestiques commercialisés aujourd’hui.

Bien entendu, avec la PlayStation 4 occupant actuellement la plus importante part du marché, Sony ne ressent nullement le besoin de riposter à Microsoft. D’autant plus que l’entreprise offre PlayStation Now, un service de jeu sur demande qui offre un accès illimité à plus de 200 jeux PS3 pour 20$ par mois.

Mais, comme le soulignait Microsoft en annonçant sa nouvelle fonction, qui veut payer à nouveau pour des jeux qu’ils possèdent déjà?

1. L’information diffusée par Microsoft au sujet de la rétrocompatibilité de la Xbox One semble contradictoire. Un porte-parole a confirmé à The Verge qu’il s’agissait d’un émulateur, tandis que l’entreprise a déclaré à IGN que le disque d’un jeu Xbox 360 inséré dans la Xbox One inviterait l’utilisateur à télécharger une version du même jeu (logiquement recompilé par la Xbox One).