The Wizard, le magicien de Nintend’Oz

Croisez une publicité pour Nintendo, le film Rain Man, la fin des années 1980 et une fixation sur un état américain précis et vous obtenez... The Wizard.

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TITRE OFFICIEL
The Wizard

TITRES ALTERNATIFS
L’Enfant Génial ou
Le film avec le gars de Wonder Years que c’est certain que tu avais un kick sur lui toi aussi

PAYS D’ORIGINE :
États-Unis (plus précisément, le département de marketing des bureaux de Nintendo of America)

DATE DE SORTIE :
Quelque part en 1989

Synopsis

Les jeux vidéo, c’est génial. Surtout ceux faits par Nintendo. Quelle excellente compagnie! Tu n’as pas de console Nintendo? Tu devrais. Va en demander une à tes parents.

Accessoirement : Trois jeunes fugueurs arrivent à traverser les États-Unis grâce à l’aide des adultes les moins responsables au monde.

Mais encore?

The Wizard débute sur les chapeaux de roue. Toute l’action, toute l’excitation et tout le plaisir de jouer à un jeu Nintendo sont concentrés dans une scène spectaculaire, où un enfant marche, lentement, ben lentement, ben ben lentement, sur le bord d’une autoroute.

Voici les trois premières minutes du film :

De l’action digne d’une enlevante partie de Où est Charlie? sur NES. (Oui, ça existe.)
De l’action digne d’une enlevante partie de Où est Charlie? sur NES. (Oui, ça existe.)

C’est ainsi que l’on rencontre le petit Jimmy Woods (Luke Edwards), un enfant troublé par la noyade de sa sœur et trop de temps passé à essayer de poser l’avion sur le porte-avions dans le jeu Top Gun. En fugue, il essaie d’aller… quelque part. Le film n’est vraiment pas clair sur ce point.

Victoriaville?
Victoriaville?

Après sa fugue, la famille place petit Jimmy dans un institut psychiatrique où il est tellement plus en sécurité que son frère de 12 ans, Corey Woods (Fred Savage), réussit à le faire s’évader en sortant par la porte d’en avant.

Le plan de Corey? Se rendre en Californie avec son frère. Et après? Après, rien. Après, ils vont être en Californie. Un plan parfait.

Dans une gare d’autobus, ils rencontrent Haley Brooks (Jenny Lewis), une jeune fille qui se promène elle aussi toute seule au milieu de nulle part sans qu’aucun adulte ne se pose de question. En 1989, le concept de free-range parenting avait visiblement le vent dans les voiles.

C’est à la 17e minute que le premier jeu vidéo apparaît, ce qui est plus tôt que la première scène de fesse dans Fifty Shades of Grey (à ce qu’on m’a dit, bien sûr). Corey découvre alors que petit Jimmy est un véritable «Konami Code» humain. C’est un as du manche à balai, un ninja du pesage de bouton, ou, si vous préférez :

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Heu… Non. Vous vous mélangez avec D.A.R.Y.L.

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Hey, ho. On reste poli, s’il vous plaît. On parle quand même juste d’un petit gars avec un talent pour les jeux vidéo. Pas de quoi appeler Charles Xavier pour le rentrer dans les X-Men.

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Voilà. Un wizard. Comme dans le titre, ce qui est tout un adon.

Petit Jimmy est un sorcier qui pourrait battre Harry Potter n’importe quand dans une partie de Quiddish’ 15 sur PS4. Il ne parle pas et regarde souvent dans le vide, mais il peut botter ton derrière numérique à n’importe quel jeu vidéo. Si petit Jimmy avait une websérie, il serait le Catatonic Video Game Nerd.

Haley propose donc d’inscrire le rain man de la manette à une grosse compétition de jeux vidéo. S’il gagne, elle garde la moitié du prix et plus personne ne va penser à placer petit Jimmy parce qu’il va être un champion de Nintendo. Un autre plan parfait.

Pendant ce temps, dans des scènes qui ne nous intéressent pas du tout, un détective privé véreux est à leur recherche. Techniquement, ce dernier est le méchant officiel du film, mais franchement, on s’en fout complètement. Il n’arrive tout simplement pas à la cheville de l’autre méchant du film : Lucas. Parce que…

Ce que se disait George Lucas chaque matin avant d’aller sur le plateau de Star Wars : The Phantom Menace.
Ce que se disait George Lucas chaque matin avant d’aller sur le plateau de Star Wars : The Phantom Menace.

Lucas est AWESOME.

Lucas, c’est le méchant de Hackers quand il était plus jeune.

Dans la cour d’école, Lucas ne fait pas la file pour jouer au ballon-poire, ce sont les ballons-poires qui font la file pour se faire frapper par Lucas.

Lucas possède 97 cartouches de NES, et il les connaît toutes. Ouaip. Quand Lucas a entendu Robert Brouillette dire «Le jeu, c’est sérieux», il l’a un peu trop cru.

Lucas fait des faces de même :

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Lucas a des hommes de main, des gens qu’il peut envoyer lui chercher un jus et qui rient à toutes ses blagues. Ils sont prêts à le suivre partout, parce que Lucas est la seule personne au monde capable de faire fonctionner convenablement le tabarnastifie de Power Glove.

Parce que Lucas a un Power Glove. Et une valise pour aller avec. T’as pas ça, toi?

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Au moins, il n’a pas essayé de flasher avec R.O.B. le robot ou le Power Pad, alors un point pour lui. Reste que si j’avais à lui emprunter son Power Glove, je le désinfecterais avant, parce que Dieu seul sait ce que Lucas fait avec quand personne n’est là. Lucas AIME le Power Glove. «It’s so bad.»

Évidemment, Monsieur Awesome s’est lui aussi inscrit au tournoi de jeu vidéo.

Ébranlé par le magnétisme et le talent de ce demi-dieu, nos héros songent pour un temps à tout abandonner, mais ils se ressaisissent, le gars des Wonder Years embrasse la chanteuse de Rilo Kiley (eh oui, Haley, c’est bébé Jenny Lewis) et le trio poursuit sa route vers Los Angeles.

Ils se font embarquer par des gens en pick-up, par des camionneurs ou par des motards, et JAMAIS qui que ce soit ne s’interroge sur le fait que trois jeunes de moins de 14 ans parcourent seuls, sur le pouce, les routes du centre des États-Unis. On dit que ça prend un village pour élever un enfant. Hé bien, pour le bien de MON enfant, je n’irais pas habiter dans le même village que ces gens.

Presque arrivés à destination, les trois fugueurs s’installent dans un hôtel, où Jimmy dépense son propre poids en 25 sous à l’arcade, à s’entraîner à tous les jeux Nintendo possible.

C’est alors que le détective douteux les retrouve, mais ils lui échappent pendant que le père et le frère de Jimmy règlent leurs problèmes relationnels sur la route et qu’on apprend que la mère de Haley est une… HAAAARG! Tant de sous-intrigues dont on se tamponne le coquillard, ce n’est pas possible!

Sérieux, ON VEUT JUSTE VOIR LA COMPÉTITION DE JEUX VIDÉO AVEC SUPER MARIO 3 DEDANS!

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Arrive donc finalement le jour tant attendu de la compétition. Fiou! 50 000 dollars (ou «smackaroos», selon l’animateur) sont en jeu.

Bien qu’il jouait avec une simple manette et non pas avec son «Gant de la Puissance», Lucas réussit à se rendre jusqu’en finale, tout comme petit Jimmy et une autre fille à peu près aussi importante dans l’histoire que le villageois qui dit «I am error» dans Zelda II.

Mais avant de pouvoir jouer dans la finale, Jimmy et son frère doivent échapper à leur père, leur autre frère et au détective privé qui les ont retrouvés. S’ensuit une folle cavale en forme de placement de produit pour le parc d’attractions de Universal Studios, ce qui nous change de celui pour Nintendo, comme si quelqu’un buvait un Pepsi bien froid dans une annonce de Honda.

Petit Jimmy arrive quand même juste à temps sur scène pour la finale. Coup de théâtre! Les concurrents vont s’affronter dans un jeu que personne n’a encore vu (encore moins essayé) : Super Mario Bros. 3.

Heureusement, le cerveau de petit Jimmy est branché directement sur les serveurs du magazine Nintendo Power et il va d’instinct ramasser la flûte dans le premier château. Bien sûr. Cela lui permet de se téléporter dans la monde 4, et donc de monter rapidement dans le classement, tel que l’indique le tableau électronique et son pointage incompréhensible.

59 000 chevaliers qui courent? L’avance de Lucas dans ce pointage obscur est presque insurmontable! Maudit qu’il est awesome.
59 000 chevaliers qui courent? L’avance de Lucas dans ce pointage obscur est presque insurmontable! Maudit qu’il est awesome.

Sous le regard ébahi de sa famille, maintenant toute réunie dans la salle, petit Jimmy remporte le tournoi. Tout le monde est heureux et personne ne parle du fait que Corey a mis son frère en danger et qu’ils sont en fugue depuis 9 jours, parce que l’amour familial et la magie du Nintendo sont plus forts que la haine.

Tout le monde rentre à la maison, y a un petit bout d’histoire qui se passe dans les dinosaures du Madrid et où on apprend pourquoi petit Jimmy voulait aller en Californie, mais je n’ai pas le temps de vous résumer ça. Il faut absolument que j’aille demander à ma mère de m’acheter une console Nintendo et un Power Glove.

Les meilleures répliques

«Just keep your Power Glove off her, pal.»

«J’ai amené mes amis moi aussi. Je voulais leur montrer la perfection.»

  • C’est comme Zelda II. Link doit trouver Zelda, toi, tu dois trouver une maison. C’est pareil.
  • Wow. C’est vraiment sexiste.
  • C’est pas sexiste, c’est… romantique.

«50 000? Tu as eu 50 000 à Double Dragon1

Ainsi que :

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Note finale : 2,5 sur 5

Le film est écrit par des gens qui ne connaissent les jeux dont ils parlent que par le livre d’instructions. Le pointage, à Super Mario et Double Dragon, ça vous intéresse? Les scénaristes pensent que c’est le but du jeu.

Cela dit, Fred Savage est bon, le petit Jimmy est bon et Jenny Lewis est bonne dans un rôle qui ne tient pas debout. Lucas, lui, est tellement parfait qu’on se dit qu’il n’a pas le choix d’être un petit frappé dans la vraie vie, parce qu’une attitude comme ça, ça ne s’invente pas.

Plus cool que Fido Dido et les points rouge avec des lunettes fumés 7UP réunis.
Plus cool que Fido Dido et les points rouge avec des lunettes fumés 7UP réunis.

Même si on est loin du chef-d’œuvre, on passe quand même un bon moment. Vous devriez le regarder, c’est comme une version rétro de Twitch.

  1. NDLR : Il est techniquement impossible d’obtenir un tel score à cet endroit dans le jeu. Il n’y a pas suffisamment d’ennemis à affronter pour que ce soit réalisable.

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