Développé par le studio indépendant italien Caracal Game Studios, Star Overdrive se présente comme une tentative audacieuse de fusionner l’héritage de The Legend of Zelda: Breath of the Wild avec l’adrénaline des jeux de skateboard. Disponible sur Nintendo Switch et PC, ce titre propose une aventure en monde ouvert où l’hoverboard remplace le cheval de Link et où les énigmes s’inspirent des sanctuaires de Hyrule, le tout dans un décor de planète extraterrestre. Mais derrière cette ambition se cachent des réussites et des écueils qui méritent d’être explorés en détail.
L’hoverboard, cœur palpitant du gameplay
Le véritable protagoniste de Star Overdrive n’est pas le personnage de BIOS, mais bien son hoverboard. Cet engin, utilisé pour traverser les étendues désertiques, les canyons labyrinthiques et les forêts étranges de la planète Cebete, offre une sensation de vitesse et de fluidité qui rappelle les meilleurs moments de Tony Hawk.

Les contrôles, simples à maîtriser, se complexifient grâce à un système de figures réalisées au stick droit, permettant d’accumuler des boosts de vitesse après chaque atterrissage réussi. Les courses chronométrées, bien que parfois frustrantes, deviennent des défis addictifs une fois les trajectoires et les sauts maîtrisés. Cependant, cette euphorie est régulièrement entravée par des chutes dans le vide ou des collisions avec des obstacles mal placés, provoquant des Game Over instantanés qui brisent le rythme.
Le keytar, une arme à double tranchant
Accompagnant l’hoverboard, le keytar de BIOS sert à la fois d’arme contre les créatures hostiles et d’outil pour activer des pouvoirs via des cassettes audio collectées. Si l’idée d’une guitare transformée en épée laser est séduisante sur le papier, les combats restent le point noir du jeu.
Les ennemis, bien que visuellement variés (des drones mécaniques aux gousses géantes), manquent cruellement d’intelligence artificielle et de réactivité, rendant les affrontements répétitifs et maladroits. Les attaques « grip », qui immobilisent le joueur, aggravent cette impression, surtout lors des phases de navigation intense.
Heureusement, les cassettes audio sauvent la proposition en débloquant des pouvoirs inspirés des runes de Breath of the Wild : télékinésie, création de plateformes ou liaison énergétique entre éléments du décor. Ces compétences, bien que débloquées progressivement, offrent une liberté créative appréciable, notamment dans les énigmes des Mines, équivalent des sanctuaires zeldaesques.
Crafting et exploration : Une planète à apprivoiser
L’exploration de Cebete, bien que visuellement captivante avec ses paysages extraterrestres et ses couchers de soleil orangés, est entravée par des limites artificielles. Au début, traverser l’eau ou certaines surfaces requiert des améliorations spécifiques pour l’hoverboard, obligeant le joueur à farmer des ressources et à revenir fréquemment à l’atelier de crafting.
Ce système, bien que simple (il suffit de déposer des matériaux dans une machine pour générer des pièces aléatoires), manque de profondeur stratégique. Les améliorations, bien qu’utiles pour augmenter la vitesse ou le contrôle, ne transforment jamais radicalement l’expérience, et les régions recommandant un niveau minimal de stats rappellent parfois un MMORPG mal intégré.
Performance et design : Des choix discutables
Sur Nintendo Switch, Star Overdrive affiche des ralentissements notables lors des séquences à haute vitesse, et les temps de chargement des textures peuvent distraire. Mais le vrai problème réside dans certaines décisions de design : les déplacements à pied de BIOS, extrêmement lents même avec la compétence de course, transforment les phases d’exploration des Mines en épreuves de patience.
Les chutes dans le vide, punies par un retour au dernier checkpoint, semblent disproportionnées dans un jeu célébrant la liberté de mouvement. De plus, les énigmes exploitant la physique, bien qu’ingénieuses, souffrent parfois de collisions imprécises ou de réactions inattendues, obligeant à des essais-erreurs fastidieux.
Un investissement mesuré
Avec une durée de vie estimée entre 10 et 15 heures pour le scénario principal, Star Overdrive se positionne comme une expérience concise mais intense. Les joueurs cherchant à compléter tous les défis optionnels et à maximiser les améliorations de l’hoverboard y trouveront un contenu plus étoffé, bien que répétitif.
Verdict : Une étoile filante au potentiel inachevé
Star Overdrive est un titre contradictoire : d’un côté, il capture l’essence de ce qui a fait le succès de Breath of the Wild – la joie de découvrir un monde, la créativité des mécaniques, le frisson de l’exploration –, et de l’autre, il trébuche sur des erreurs de design et une technique parfois approximative.
Les moments de grâce, comme survoler une dune en hoverboard sous un ciel étoilé ou résoudre une énigme en manipulant la physique, côtoient des frustrations liées à des combats poussifs et des pénalités sévères. Pour les joueurs prêts à pardonner ses aspérités, Star Overdrive reste une curiosité valant le détour, surtout si l’on cherche à combler le vide laissé par Tears of the Kingdom. Mais pour ceux qui exigent un polissage irréprochable, cette odyssée spatiale pourrait laisser un goût d’inachevé.
15/20