Google admet s’être trompée en Europe

Martin Brittin, président de la division européenne de Google, a livré aujourd'hui les premiers commentaires publics de l'entreprise concernant les accusations d'abus de position dominante à laquelle elle fait face en Europe.

Concrètement, Google reconnaît avoir mal géré la situation européenne et fait en quelque sorte amende honorable. Selon Brittin, Google demeure toutefois en désaccord avec les accusations, bien que l’entreprise soit ouverte à une entente à l’amiable.

«En ce qui concerne l’Europe : on a bien compris. Nous comprenons que les Européens ne partagent pas la même vision sur un ensemble de facteurs que les Américains.»

«Nous voulons être pragmatique et en arriver au point où nous pouvons continuer d’investir dans la réalisation de grands produits pour tout le monde», a-t-il déclaré au blogue Politico.

Brittin souligne que Google a omis de bien communiquer ses activités et sa vision d’entreprise aux décideurs politiques de Bruxelles et d’ailleurs en Europe. À son avis, Google a trop longtemps été perçue «comme un truc de la côte ouest-américaine aux valeurs libérales» depuis le Vieux Continent, et le géant de la recherche souhaite ajuster cette image bien ancrée qui ne serait pas fidèle à la réalité.

«Nous ne comprenons pas toujours du premier coup», affirme Brittin. «En ce qui concerne l’Europe : on a bien compris. Nous comprenons que les Européens ne partagent pas la même vision sur un ensemble de facteurs que les Américains.»

«Nous n’avions tout simplement pas suffisamment de gens sur le terrain pour être en mesure d’avoir une de ces conversations au moment où nous prenions de l’expansion.»

Brittin envisage désormais de visiter Bruxelles au moins une fois par mois, tandis que Google tâchera de mieux expliquer comment elle peut être bénéfique à l’économie et la culture des petites entreprises européennes.

Toujours en désaccord avec les accusations

Malgré qu’il admette que son entreprise a mal agi, Brittin ne partage pas le point de vue de la Commission européenne à l’égard de Google concernant l’abus de position dominante.

Rappelons que Margrethe Vestager, celle qui occupe depuis récemment le poste de commissaire à la concurrence, a formellement accusé Google de violer les règles de l’Union européenne en matière de concurrence en avril dernier. La décision a été rendue après une longue enquête d’une durée de cinq ans et trois tentatives d’entente à l’amiable avortées au cours du processus.

«Il n’y a aucune preuve que des consommateurs ont été lésés ici, et également aucune preuve concrète que les plaignants ont été lésés.»

Les accusations portent sur la façon dont le moteur de recherche fait la promotion de ses propres services commerciaux dans ses résultats de recherche – notamment en les présentant au haut de la page, reléguant du coup ses concurrents au second plan. D’ailleurs, la Commission européenne étudie toujours des plaintes liées aux activités publicitaires de Google, à son service de cartographie Google Maps, et à son système d’exploitation mobile Android.

«Il n’y a aucune preuve que des consommateurs ont été lésés ici, et également aucune preuve concrète que les plaignants ont été lésés», a déclaré Brittin. Il a également tenu à souligner que la plupart des plaignants «sont des entreprises américaines ou des entités soutenues par des entreprises américaines».

Selon lui, la Commission ne semble pas comprendre à quel point les applications mobiles font désormais partie du paysage web, rappelant que sept minutes sur huit passées en ligne se passent à travers une application. Autrement dit, Google n’est pas la seule porte d’entrée d’Internet.

«Au cours des cinq dernières années, le monde a changé : nous avons tous Internet au grand complet dans notre poche», a-t-il ajouté. «La façon dont nous accédons à l’information a grandement évolué, et je crois qu’il n’y a jamais eu de moment plus compétitif que maintenant en terme de choix pour les consommateurs.»

Bien entendu, Google cherche à prendre les devants face à ce changement. Elle a récemment dévoilé la fonction Now on Tap, qui permet notamment d’ajouter une couche d’informations contextuelles (propulsées par son moteur de recherche) aux applications Android. Les utilisateurs peuvent ainsi poser des questions par rapport à de la musique, des restaurants, ou des horaires de cinéma sans jamais quitter l’application dans laquelle ils se trouvent.

Google peut se défendre en insistant sur le fait qu’elle n’est plus le centre d’Internet, mais ça n’empêche pas l’entreprise de tenter de retrouver cette position.

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