Les dirigeables, une solution au transport du 21e siècle?

Abandonnés depuis le spectaculaire accident du Hindenburg en 1937, les dirigeables pourraient bien repeupler très prochainement nos cieux. Des ballons qui font de moins en moins peur…

Contrairement aux montgolfières qui génèrent leur sustentation grâce à de l’air chaud, c’est de l’hydrogène (très explosif) qui permettait aux dirigeables de se maintenir dans les airs. Rapidement abandonné au profit de l’hélium, plus stable, mais plus rare, les dirigeables recommencent à attirer l’attention de quelques équipes de recherche qui travaillent d’arrache-pied pour repeupler nos cieux de ces géants volants.

Malgré l’image dévastatrice de l’accident de l’Hindenburg, captée à l’époque par les caméras de télévision filmant son arrivée, les dirigeables ont subi de grosses mutations tant en termes de formes que de technologie. Les nouvelles structures plus plates permettent désormais de générer de la portance, comme une aile afin d’offrir des capacités de cargo plus élevées.

À l’étude depuis le début des années 2000, le P-791, un véhicule hybride de Lockheed Martin, remet au-devant de la scène les avantages que procurent ces appareils. Le premier défi était de pouvoir rester longtemps dans les airs sans besoin de poser. Défi relevé, l’engin peut voler durant 3 semaines à plus de 20 000 pieds d’altitude sans intervention humaine possible.

Mais qui dit long vol, dit aussi risques d’avaries. L’enveloppe du ballon peut subir des dommages, même si les nouveaux matériaux la rendent beaucoup plus solide que celle de ses ancêtres qui était constituée principalement d’un mélange de coton et de lin. Il faut donc une façon de la réparer en vol sans avoir obligatoirement un équipage à bord.

Des robots mécanos

Si on n’a pas d’humain sous la main, rien de mieux qu’un robot pour effectuer des réparations à 6 000 mètres au-dessus de nos têtes. Évidemment, sur ce genre d’appareil, la moindre fuite de gaz peut avoir des résultats dramatiques et réduire considérablement le temps de vol. Pour lutter contre ces risques, la division Skunk Works de Lockheed Martin a mis au point des robots qui se chargent de boucher n’importe quel trou apparaissant sur l’enveloppe du dirigeable.

Composée de deux parties (l’une à l’intérieur de l’enveloppe, l’autre à l’extérieur), l’équipe de robots nommés SPIDER (pour Self-Propelled Instrument for Airship Damage Evaluation and Repair) est entièrement autonome et se déplace sur la membrane de l’engin à la recherche du moindre trou d’épingle afin de le colmater. La partie externe projette de la lumière vers l’intérieur du ballon qui, lorsqu’elle est captée sans altération par la partie intérieure, indique au robot la présence d’un trou. Il va alors boucher le tout en envoyant les détails de l’opération au centre de commande central au sol. Fini le stress d’un risque de fuite.

Pas de routes? Pas de problème!

Le principal avantage des dirigeables est qu’ils ne nécessitent pas ou très peu d’infrastructures au sol pour se poser. Impliquant autrefois un grand nombre d’hommes lors de l’atterrissage afin d’aider la «bête» à s’amarrer à sa base, de nouveaux systèmes rendent la procédure bien plus aisée.

En lieu et place des traditionnels trains d’atterrissage, le P-791 dispose d’énormes systèmes similaires à ceux propulsant les aéroglisseurs. Permettant de créer un coussin d’air entre l’appareil et le sol, ce système peut aussi servir de ventouse par jour de grands vents, afin de maintenir le ballon dans une position optimale et sécuritaire, un des principaux défauts de la machine étant d’offrir une grosse prise au vent.

Pas besoin donc d’aéroports, de pistes d’atterrissage ou même de surfaces aménagées, le dirigeable de Lockheed Martin a juste besoin d’un espace dégagé quelque soit la surface, terre, champs, sable et même la mer ou un lac. Si l’on devait comparer les dirigeables à un autre moyen de transport, ce serait plus à un bateau rapide qu’à un avion particulièrement lent.

C’est lent, gros, et pas très puissant… mais à quoi ça sert?

Il est clair que lorsque l’on compare ces engins énormes et plutôt lents (leur vitesse maximale excède rarement les 200 km/h) aux avions, on se demande bien quels usages les humains pourraient en faire. Les avantages sont plutôt simples, hormis le fait de pouvoir se poser n’importe où, les dirigeables offrent un ratio poids-coût de transport qui représente le tiers de celui des appareils à voilure fixes (les avions). En cas de catastrophes naturelles ou dans des endroits très accidentés et difficilement accessibles, les dirigeables outrepassent n’importe quel appareil volant, hélicoptères compris et livrer du matériel lourd n’importe où devient alors aisé.

Concernant le transport des passagers, les dirigeables peuvent une fois de plus s’imposer dans des régions reculées dans lesquels il faut amener matériel et personnel (comme des plateformes maritimes, chantiers, ou théâtres d’opérations militaires), mais aussi sur des marchés touristiques où le temps n’est pas vital comme c’est notamment le cas des croisières.

Disposant désormais de toutes les solutions disponibles afin d’offrir un transport sécuritaire et confortable, les dirigeables pourraient rapidement reprendre du service et remplacer dans certains cas nos moyens de transport actuels.

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