La Surface Pro 3 de Microsoft

Six mois après le lancement de la Surface Pro 2, voilà la Surface Pro 3. Question changements, Microsoft n’y est pas allé de main morte. Est-ce suffisant pour sonner la mort des ordinateurs portables?

Pour Microsoft, l’ordinateur portable disparaîtra un jour, remplacé par des tablettes qui n’auront rien à lui envier. Si cette réalité approche au fur et à mesure des améliorations de la Surface Pro, cette tablette peut-elle réellement remplacer un PC? La réponse est oui. Mais le facteur prix demeure le plus grand frein à son déploiement.

Si l’on veut passer à 8 Go de mémoire, il faut inévitablement prendre le modèle avec 256 Go d’espace de stockage, ce qui fait passer le prix de 1 050$ à 1 350$. Impossible de choisir 8 Go seuls en option.

Design et prise en main

Belle et très bien construite, la Surface Pro 3 offre un design assez épuré. La face arrière gris clair en magnésium est relativement élégante. Sur la face avant, seul le logo Windows laisse deviner qu’il s’agit d’une Surface. Si la prise en main est excellente, elle pêche par la fatigue qu’elle impose aux bras à cause de son poids de 800 grammes lorsqu’on est assis. Sa position naturelle, c’est lorsqu’elle se repose sur son pied, qui contrairement aux Surface 2 ne possède pas deux positions, mais tient quelque que soit l’angle voulu.

Le Surface Pro 3 est toujours livré avec un stylet. Si son emplacement permettant de l’attacher à la Surface Pro 2 était mal choisi, il a carrément disparu sur cette 3e version. Il faudra toujours penser à le prendre avec vous.

Enfin, le connecteur d’alimentation a changé. Plus pratique que l’ancien, il demeure toujours un cran en dessous de celui du MacBook pour l’ergonomie. Surtout que lorsque la tablette est rechargée, il ne s’éteint pas pour le signaler.

Caractéristiques techniques

  • Processeur bicœur Intel Core i3 à 1,5 GHz, i5 à 2,9 GHz ou i7 à 3,3 GHz
  • Écran ClearType de 12 pouces d’une résolution de 2 160 x 1 440 pixels
  • Système d’exploitation : Windows 8.1 Pro
  • Caméra principale : 5 mégapixels, 1080p en mode vidéo
  • Caméra frontale : 5 mégapixels, 1080p en mode vidéo
  • Mémoire vive : 4 ou 8 Go
  • Capacité de stockage : 64, 128, 256 ou 512 Go, lecteur carte Micro SD
  • Connectique : Une entrée-sortie USB 3.0, un port Mini DisplayPort, une sortie audio
  • Poids : 800 grammes

Matériel

Son écran de 12 pouces offre une résolution de 2 160 x 1 440 pixels. Ceux qui sont familiers avec les écrans 1440p pourraient craindre qu’à l’usage sur une telle définition, les éléments paraissent trop petits ou que le tactile en souffre. Eh bien non! Évidemment, c’est plus petit, mais ça reste très lisible. Windows 8.1 offre de toute façon la possibilité de zoomer avec les doigts sur les pages web, ou de changer la taille des caractères dans les options, tandis que la réactivité du tactile est excellente et extrêmement précise. Le stylet livré avec la tablette est un réel plus, et vu la taille de l’écran, une fonctionnalité permet d’écrire tout en laissant la main dessus.

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Tablette oblige, il est pourvu de deux caméras de 5 mégapixels des deux côtés. Plutôt bas de gamme, elles s’avèrent toutefois suffisantes pour de la vidéoconférence avec un éclairage minimum, et prendront des photos à la hauteur de leurs capteurs en plein jour.

Smart Cover ou protection?

Le clavier Smart Cover est toujours vendu à part. Rappelons qu’il constitue un véritable clavier qui fait également office de protection pour l’écran. Si cette nouvelle version propose en plus un point de pliure permettant de l’incurver, le clavier est moins agréable que les précédentes versions, faute des touches dont la frappe a encore été raccourcie. Il est très bien pour écrire un courriel ou prendre rapidement quelques notes, mais assez rébarbatif dès que l’on veut taper de longs textes. On se trompe souvent de touche, et la frappe n’est pas agréable.

Mieux vaut opter pour une solide protection comme l’étui Capture et avoir sous la main un clavier Bluetooth.

Logiciels intégrés

La Surface Pro 3 vient avec quelques applications comme Reading List qui permet de stocker les pages web que l’on n’a pas le temps de lire, Skype, OneNote, ou encore Fresh Paint pour peindre avec les doigts. Il est également livré avec une version d’essai d’Office 365, qui nécessite un abonnement dont les tarifs varient selon que vous optez pour la version personnelle ou familiale.

Bref, l’offre logicielle correspond au strict minimum, et c’est tant mieux. Ça évite de faire grimper les prix, et il existe de toute façon déjà des milliers de logiciels sous Windows.

Performance

Notre modèle d’essai, la Surface Pro 3 munie d’un Core i5, 4 Go de mémoire vive et 128 Go d’espace de stockage, a donné entière satisfaction lors d’une utilisation normale (navigation Internet, utilisation d’Office, lecture de musique et de vidéo, avec Bluetooth et Wi-Fi activés). En lançant quelques programmes, il supporte encore la charge. Mais dès lors qu’on lance trop d’applications ou des logiciels plus lourds comme Photoshop, ses 4 Go se font sentir, même si le SSD permet de pallier dans une certaine mesure cette lenteur.

sp3_table

Si l’on veut passer à 8 Go de mémoire, il faut inévitablement prendre le modèle avec 256 Go d’espace de stockage, ce qui fait passer le prix de 1 050$ à 1 350$. Impossible de choisir 8 Go seuls en option.

Avec le clavier, cet ensemble est même prix que le MacBook Pro 13 avec écran Retina pourvu également de 8 Go de mémoire et 256 Go d’espace de stockage. À ce tarif, le MacBook propose un clavier infiniment meilleur et permet lui aussi d’installer Windows. On peut également avoir un MacBook Air avec la même configuration mémoire/disque dur pour 1 400$. Alors oui, Apple propose des portables qui n’ont pas d’écran tactile, et la définition moindre du MacBook Air donne certes un rendu moins fin que la Surface, mais à ce niveau, ça ne joue plus vraiment.

Par contre, face à l’iPad Air pourvu d’un clavier, d’Office et qui de toute façon sera secondé par un ordinateur à la maison, la Surface Pro 3 en version i3 ou i5 remplacera avantageusement ces deux solutions. Même chose pour la combinaison d’une tablette Android et d’un ordinateur portable.

Enfin, à l’utilisation, il a été surprenant de constater que notre version d’essai chauffait très peu. Le dégagement de chaleur est incroyablement maîtrisé.

Autonomie

Belle surprise face à celle de la Surface Pro 2, elle grimpe carrément et de beaucoup. En utilisation vraiment intensive, elle tient 5 heures, là où la Surface Pro 2 tenait la même durée que sur du streaming vidéo. Pour un usage courant (navigation Internet, utilisation d’Office, lecture de musique et de vidéo, avec Bluetooth et Wi-Fi activés), comptez pratiquement 8 heures. Elle a tenu plus de 9 heures sur Internet avec une luminosité moyenne, qui suffit déjà amplement.

Toutefois, elle n’est pas encore au niveau de l’iPad ou de la Galaxy Tab Pro, mais elle tient pendant une bonne journée de travail, tandis que son alimentation est facile à transporter comme elle occupe un espace ridicule. Apple devrait d’ailleurs prendre exemple sur l’aspect physique des blocs d’alimentations de Microsoft.

Avec la Surface Pro 3, on achète une prouesse technique qui offre une portabilité record pour sa puissance largement supérieure à n’importe quelle tablette.

Conclusion

Personnellement, j’aime beaucoup cette tablette qui est assez légère pour voyager et s’utiliser comme ordinateur principal, même si on doit ajouter les indispensables disque dur externe, clavier, souris, et autres écrans externes. L’investissement pour le confort et la qualité de fabrication ne sont pas trop demandés, surtout au vu de la technologie embarquée, du moins jusqu’à la version i5 à 1 050$. Au-dessus, la Surface Pro 3 entre en conflit avec les ultraportables à écran tactile, et bien sûr les MacBook. Il manque dans la gamme une version avec 8 Go de mémoire et 128 Go d’espace de stockage.

Le Smart Cover est loin d’exceller dans le confort d’écriture, et la protection concerne juste l’écran, ce qui est dommage pour une tablette que l’on trimbalera partout. Mieux vaut investir dans une vraie protection et un petit clavier Bluetooth qui reviendront finalement au même prix, la souris pouvant être remplacée avantageusement par le tactile ou le stylet.

Au-dessus de 1 050$ pour une utilisation quotidienne, la Surface Pro 3 est trop dispendieuse et n’aura d’intérêt que dans les milieux professionnels. En dessous, elle est une excellente alternative, certes dispendieuse, mais pas tant pour remplacer une combinaison tablette/portable qui reviendra finalement plus chère.

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