Black Ops 3 et Fallout 4, beautés américaines

Un jeu doit-il être beau pour être bon? Avec la sortie de Call of Duty : Black Ops 3 et de Fallout 4, non seulement la productivité en a-t-elle pris pour son rhume, mais les différences fondamentales entre les deux titres ont relancé le débat sur l'importance des visuels lorsqu'il faut déterminer la qualité d'un jeu.
L'image, fournie par Activision, présente Black Ops 3 au sommet de sa forme.
L’image, fournie par Activision, présente Black Ops 3 au sommet de sa forme.

Dans le coin gauche, la nouvelle production d’Activision, avec des explosions, des images de qualité et de l’action à en revendre… et l’impression, dixit certains critiques, d’hériter à nouveau d’un titre jetable en prévision de la prochaine dose de vide intergalactique l’année prochaine.

Même chose en ce qui concerne Bethesda et Fallout 4.
Même chose en ce qui concerne Bethesda et Fallout 4.

Dans le coin droit, la quatrième édition tant attendue du jeu de rôle Fallout, développé par Bethesda. Fallout 4 a d’ailleurs suscité l’ire des internautes en raison de son moteur de jeu quelque peu démodé, mais, au final, cela ne semble pas avoir empêché les journalistes spécialisés d’apprécier la nouvelle mouture de la série.

La Belle et la Bête

L’industrie a-t-elle suffisamment évolué pour qu’il soit possible d’admettre qu’un jeu puisse être bon même si sa qualité graphique n’est pas resplendissante?

Jason Evangelho, journaliste chez Forbes, résume d’ailleurs très bien la situation avec son article intitulé Fallout 4 Proves That Graphics Really Don’t Matter. L’univers des jeux vidéo a-t-il suffisamment évolué pour qu’il soit possible d’admettre qu’un jeu puisse être bon, et ce même si sa qualité graphique n’est pas resplendissante? Peut-on même l’admettre pour un jeu AAA?

Pourtant, Dieu sait que cette même qualité graphique est réclamée à grands cris par les joueurs et est exigée par les grands studios, entre autres pour justifier la vente de nouvelles consoles ou de nouveaux périphériques sur PC.

La célèbre phrase «Can it play Crysis?» est toujours d’actualité, huit ans après la sortie du premier titre de la série qui est encore franchement impressionnant sur le plan visuel. Cette recherche de la qualité à tout prix a cependant ses inconvénients.

Pour en revenir à Black Ops 3, par exemple, une mauvaise optimisation fait en sorte que le jeu souffre de graves problèmes de fluidité et de performance sur PC. Idem pour Batman : Arkham Knight, un autre «beau» jeu AAA si mal transféré des consoles au PC que le titre a dû être retiré de Steam pendant plusieurs mois. Finalement, après une importante rustine censée régler les problèmes, il semblerait qu’il en soit encore loin de la coupe aux lèvres.

Connaître son public

Pour Fallout 4, les gens de chez Bethesda ont-ils droit à un laissez-passer parce qu’il s’agit, hé bien… de Bethesda? Est-ce que le studio responsable des très populaires séries Fallout et Elder Scrolls dispose de suffisamment de capital de sympathie pour que les joueurs et les critiques passent outre un moteur graphique vieillissant, de nombreux bogues, et même une fidélité graphique si mauvaise sur console que l’on atteint le zéro image par seconde sur Xbox One?

Tout cela nous amène à la notion de «bon» jeu. Sont-ce les visuels qui déterminent le succès d’un jeu? Sa durée? Son histoire? Sa composante multijoueurs? Nombreux sont les titres indépendants qui ont réussi à percer en s’appuyant sur deux ou trois facteurs essentiels et en laissant tomber les autres. Faster Than Light, par exemple, présente du pixel art, à des années-lumière des performances visuelles des monstres technologiques AAA, mais son scénario et sa jouabilité en ont fait un succès-surprise. D’autres titres cherchant à tout combiner, comme Star Citizen, ont été reportés en partie en raison du travail titanesque à accomplir.

La rançon de la gloire

Il existe, bien sûr, des jeux qui sont développés dans les temps et offrent non seulement un scénario solide, mais aussi une qualité graphique impressionnante. Mais comme cela est le cas pour The Witcher 3, il faudra bien entendu se munir d’une bête de somme pour espérer profiter pleinement de la création du studio CD Projekt Red.

Avec les sorties concurrentes de Fallout 4 et de Black Ops 3, le marché des jeux AAA est représenté dans ses deux extrêmes. D’un côté, un studio qui a fait le pari (réussi) de s’appuyer sur une structure narrative plus étoffée en délaissant l’aspect visuel; de l’autre, une énième itération annuelle d’un jeu de tir vendu principalement pour sa composante multijoueur. Deux jeux, deux philosophies. Les deux trouveront certainement leur public – personne ne va perdre d’argent ici, soyons honnêtes. Mais cette dichotomie porte à croire que l’industrie des jeux vidéo est plus que mûre pour une discussion sur l’importance du bling-bling par rapport à tout le reste. 

Faut-il choisir un «meilleur» jeu entre nos deux protagonistes jetés dans l’arène numérique? Le cœur penche du côté de Fallout 4, bien entendu, ne serait-ce que parce que Bethesda n’a pas adopté l’exécrable habitude de mitrailler le marché avec des titres annuels qui n’ont de différent que le nom. Il ne faudrait cependant pas trop charrier : l’emploi du moteur graphique de Skyrim, un jeu sorti en 2011, est un étrange choix pour un développeur de l’ampleur de Bethesda. Le titre vaut certainement la peine d’être joué, mais cette réaction quasi viscérale prouve hors de tout doute que les habitudes ont la vie dure.

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