Je croyais sincèrement en avoir pas mal fini avec les jeux vidéo de la série Batman : Arkham. Le tout commençait sérieusement à me faire penser à certains jeux qui sont lancés sur une base quasi annuelle : le genre de licence que l’on sert ad nauseam parce que, bon ou mauvais, le jeu va finir par vendre et financera adéquatement le studio.
La dernière mouture avec laquelle j’avais joué, Batman : Arkham Origins, avait eu un effet lassant sur moi. J’avais vraiment l’impression de manger le même poulet, mais avec une autre sauce. Cependant, le tout dernier Batman : Arkham Knight est venu me déstabiliser dans ma vision. Les gens de chez RockSteady m’ont servi un plat qui démontre que les chefs sont encore capables d’innovations culinaires.
Je tiens à mentionner que j’ai essayé le titre sur PlayStation 4. Il est donc difficile pour moi de juger ce qui se passe sur les autres plateformes de jeu. Je ne suis pas pour autant niais; je suis bien conscient qu’il y a de toute évidence un problème sur PC. Cependant, cette critique ne traite pas de toutes les versions du jeu, mais bien de celle sur PS4.
Scénario
La force du titre se situe probablement dans le fait que le scénario est intelligent et captivant. De plus, il ne prend pas le joueur pour un imbécile, ce qui est une qualité de plus en plus rare dans les jeux.
Arkham Knight débute où Arkham Origins se termine. Le Joker est mort, et il se fait incinérer dès le début du jeu – d’ailleurs, chapeau pour l’animation en début de partie, c’est glauque à souhait. Alors que Gotham est en train de vivre une vie plus paisible et normale, la situation tourne au vinaigre rapidement. Scarecrow, alias Jonathan Crane, décide de foutre le bordel dans la ville la veille de l’Halloween – et il le fait de manière épouvantable, croyez-moi. En menaçant la cité d’un attentat à l’arme chimique dans les prochaines heures, Scarecrow réussit à faire fuir la quasi-totalité des 6,3 millions d’individus vivant à Gotham, laissant ainsi la métropole aux mains de malfrats divers. C’est donc à ce moment qu’entre en scène Batman.
La force du titre se situe probablement dans le fait que le scénario est intelligent et captivant. De plus, il ne prend pas le joueur pour un imbécile, ce qui est une qualité de plus en plus rare dans les jeux. Je n’irai pas trop loin dans le scénario pour la simple et bonne raison que je n’ai pas envie de divulgâcher quoi que ce soit (bref, vous spoiler l’intrigue). Disons simplement que vous serez confronté à des surprises scénaristiques très tôt dans le jeu. Ces surprises sont de bonnes idées qui arrivent à être très bien exploitées tout au long du titre.
Juxtaposé à ce scénario global, mentionnons les quêtes secondaires qui ajoutent du contenu, sans pour autant être inintéressantes. On se trouve rapidement vendu à l’idée de faire des quêtes secondaires, et ce, même si cela ne nous permet pas d’avancer dans l’histoire. C’est tellement plaisant que l’on oublie que c’est secondaire.
Graphisme
Le jeu n’est pas moins que magnifique. Le visuel est léché et rend très bien l’atmosphère propre à l’univers de Batman. Le tout est particulièrement impressionnant, surtout quand vient le temps d’effectuer des combats. Les mouvements sont tellement fluides et rapides que, parfois, on a l’impression que c’est une chorégraphie planifiée que l’on voit, non pas la résultante de décisions prises par le joueur. On comprend maintenant pourquoi le système de combat mit en place dans la série Batman : Arkham est souvent imité, mais jamais égalé.
Si tout cela est renversant, c’est toutefois la représentation de la ville de Gotham qui gagne le plus à être découverte. La ville est sombre et sale. Cela dit, elle n’est pas pour autant laide. On apprécie rapidement la beauté de ses détails, la profondeur de l’environnement et, surtout, ce qu’elle inspire. Sans conteste, c’est vraisemblablement le plus bel environnement auquel Batman a eu droit. À elle seule, Gotham constitue en soi un personnage ajoutant au narratif de l’histoire.
Le problème le plus flagrant est probablement la question de la caméra.
Il y a néanmoins des fautes qu’il est important de souligner dans le traitement graphique de Arkham Knight. Le problème le plus flagrant est probablement la question de la caméra. Parfois, la caméra semble avoir de la difficulté à suivre correctement l’action. Ce n’est heureusement pas trop grave et ça ne brise par le jeu, mais ça peut parfois être désagréable.
Autre problème mineur : la physique de la cape. La cape de Batman est particulièrement bien faite en termes de physique, elle bouge bien et réagit aux éléments. Toutefois, lorsque Batman est à l’intérieur, et qu’il ne bouge pas, il y a parfois des mouvements un peu étranges qui se produisent avec la cape. On s’entend, c’est plus que mineur. Mais, c’est quand même là.
Jouabilité
La jouabilité de Arkham Knight est on ne peut plus efficace. On remerciera les années d’expérience de Rocksteady dans le développement de la licence. Tout est fait pour rendre l’action engageante, sans pour autant faire en sorte que le joueur ne sait plus où donner de la tête. Comme à l’habitude, les gadgets de Batman sont amusants à utiliser et permettent d’exploiter des options intéressantes à la jouabilité. À cela s’ajoute le fait que l’on peut aussi expérimenter d’autres personnages, ce qui approfondit davantage l’expérience.
La Batmobile apporte aussi une plus-value. On se surprend à apprécier rapidement son utilisation. C’est d’autant plus drôle d’en profiter alors que vous êtes en plein combat contre une bande de mécréants : son entrée toujours spectaculaire peut vous sortir du bourbier assez rapidement. En plus, il est toujours impressionnant de la faire entrer en jeu, alors que vous êtes dans les airs.
Autre point important : on laisse encore plus de place au côté «détective» du personnage (on oublie souvent qu’il est criminologue). Ce que cela signifie qu’en terme de jouabilité, le joueur devra user de son cerveau pour effectuer ses missions. Par exemple, on va dire au joueur qu’il doit se rendre à un point X pour sauver des gens. Cependant, le point X en question n’est pas l’endroit exact où se trouvent les victimes. Le joueur devra faire l’effort de trouver l’endroit où elles se cachent. Or, selon les missions, cela peut demander un certain travail intellectuel. On remerciera également les développeurs pour les énigmes d’Edward Nigma qui sont parfois très intéressantes.
Environnement sonore et ambiance
Arkham Knight ne réinvente pas le genre. On remâche tout simplement une formule qui fonctionne au quart de tour. Ainsi, la musique est épique, comme se doit de l’être tout titre de Batman. L’attention aux sonorités est évidente et ajoute de la profondeur à la ville, le rendant ainsi d’autant plus crédible. Mentionnons aussi les personnages qui sont très bien incarnés par les acteurs. On y croit. Évidemment, comme l’ambiance générale est plutôt sombre, ne vous attendez pas à grand-chose de très joyeux.
Conclusion
Bref, comme vous pouvez le constater, j’ai grandement apprécié Batman : Arkham Knight. Alors que j’en avais quelque peu soupé de la série, ce titre a réussi à me redonner intérêt dans la licence, faisant en sorte que j’ai bien du mal à décrocher. En fait, les seules faiblesses du jeu se situent à deux niveaux.
Tout d’abord, il y a la Batmobile. Non pas qu’elle ne soit pas amusante, au contraire. C’est plutôt qu’on a l’impression que les développeurs ont un peu trop essayé de la mettre à l’avant-plan et de l’intégrer au scénario. Parfois, on a l’impression qu’on vous l’enfonce dans la gorge, alors que ce n’est pas vraiment nécessaire.
Ensuite, comme mentionné plus haut, j’ai eu quelques difficultés avec les jeux de caméras, notamment dans les combats de grande envergure, où plusieurs adversaires étaient présents. On s’entend, c’est plutôt mineur comme problème, mais ça peut toutefois constituer un désagrément suffisant pour faire monter quelques jurons une fois de temps en temps.
Somme toute, si vous cherchez un titre AAA incontournable pour la PlayStation 4, Batman : Arkham Knight est définitivement le jeu qu’il vous faut. Il réussit à redéfinir la licence, tout en construisant sur les forces de la série. Le jeu offre un mélange juste d’action et de réflexion, faisant en sorte que le joueur en voudra toujours plus.