Charlie Hebdo renonce à l’idée de ne pas poursuivre ses activités

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Alors que la Toile poursuit sa mobilisation via la campagne #JeSuisCharlie sur les réseaux sociaux, le chroniqueur Patrick Pelloux a annoncé qu’un nouveau numéro de l’hebdomadaire satirique sortira la semaine prochaine. Il sera tiré à un million d’exemplaires.

«On va continuer, on a décidé de sortir la semaine prochaine, on ne sait pas encore sous quelle forme. On est tous d’accord.»

«On va continuer, on a décidé de sortir la semaine prochaine, on ne sait pas encore sous quelle forme. On est tous d’accord», a déclaré le médecin urgentiste, qui collabore avec Charlie Hebdo depuis 2004.

Rappelons que plusieurs hommes armés ont attaqué les bureaux du journal à Paris mercredi avant-midi, où ils ont tué 10 journalistes et dessinateurs, ainsi que 2 policiers. La publication française est réputée pour ses caricatures controversées, notamment celles du prophète Mahomet, qui a provoqué à maintes reprises la grogne de certains musulmans.

L’origine du mot-clic #JeSuisCharlie

Depuis l’attentat, une vague de soutien s’est propagée sur les réseaux sociaux, appuyée par le hashtag #JeSuisCharlie. Alors qu’on pouvait croire que ces trois mots, apparus en ligne rapidement après la nouvelle, provenaient d’un ancien mouvement de soutien (par exemple, après l’incendie criminel ayant ravagé les locaux du journal en 2011), ce n’est pas le cas.

C’est plutôt suite à un échange avec la journaliste Valérie Nataf que ces mots sont venus spontanément à Joachim Roncin, directeur artistique et journaliste musical pour le magazine Stylist. Après avoir partagé l’image qu’il a composée en utilisant une partie du logo de Charlie Hebdo, Roncin a rapidement été débordé par les sollicitations de médias qui souhaitaient utiliser celle-ci.

Au moment d’écrire ces lignes, le mot-clic a été utilisé dans un peu moins de 2,5 millions de tweets provenant du monde entier.

Témoignage d’une ancienne collaboratrice

«Nous faisions des blagues à propos de cette menace chaque fois que nous nous sommes rencontrés», a affirmé la militante féministe Caroline Fourest dans une entrevue accordée à ABC News Australia.

«Avoir une arme automatique et tuer des gens est vraiment facile. Vous n’avez besoin d’aucun talent pour le faire. On doit être talentueux pour être dessinateur. On doit avoir du talent pour être journaliste.»

«Nous avons fait des blagues sur ces gens fous et stupides qui étaient assez violents pour avoir peur d’une vulgaire bande dessinée. Ils peuvent continuer à avoir peur, parce qu’il y aura davantage de caricatures [à leurs sujets], et nous avons décidé – les journalistes qui ont survécu et les anciens collègues de Charlie Hebdo – de nous rencontrer demain afin de publier ensemble le prochain numéro de Charlie Hebdo

Aux yeux de Fourest, qui a travaillé pour le journal jusqu’à 2009, la peur et la censure seraient la pire réaction suite aux événements tragiques de cette semaine.

«C’est ce que les djihadistes veulent. Ils savent que c’est une bonne stratégie. Il vous suffit de tuer quelques personnes dans chaque pays, ce qui est la chose la plus facile à faire au monde. Avoir une arme automatique et tuer des gens est vraiment facile. Vous n’avez besoin d’aucun talent pour le faire. On doit être talentueux pour être dessinateur. On doit avoir du talent pour être journaliste.»

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