La fin de la NES Classic Edition est-elle une erreur?

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Vous n’avez toujours pas réussi à mettre la main sur la NES Classic Edition? Si c’est le cas, vous avez intérêt à surveiller les magasins et boutiques en ligne : celle-ci connaître son dernier souffle en Amérique du Nord d’ici la fin du mois d’avril.

La NES Classic avait pour objectif de satisfaire la clientèle de Nintendo en attendant la sortie de la Switch.

Pourquoi Nintendo se tire-t-il dans le pied en retirant du marché un produit toujours aussi convoité? Nous ne sommes évidemment pas dans la tête du réputé fabricant de consoles dont les décisions étranges ont souvent fait froncer les sourcils de ses adeptes. Mais il fallait savoir que d’abord et avant tout, la NES Classic Edition était destinée à satisfaire la clientèle de Nintendo en attendant la sortie de la Switch, qui n’allait pas pouvoir profiter de la lucrative période des fêtes.

Une opinion d’ailleurs partagée aujourd’hui par mon confrère Maxime Johnson. «La stratégie marketing de la NES Classic a été pensée avant tout en fonction de la Switch, qui est la priorité de Nintendo», a-t-il résumé a une journaliste de Radio-Canada qui lui demandait son avis sur les ruptures de stock de la microconsole en mars dernier.

Qui plus est, dès son dévoilement, on pouvait comprendre en lisant entre les lignes (et selon ce qu’ont rapporté à l’époque certains médias) qu’il s’agissait d’un produit dont la durée de vie était déjà prédéterminée. Face à une demande plus forte que ce qu’elle avait anticipé, Nintendo a décidé de prolonger sa production au-delà de ce qui était prévu.

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Mais compte tenu de la popularité de la NES Classic Edition, dont les ventes globales (incluant la Famicom Mini japonaise et la Nintendo Classic Mini européenne) ont atteint 1,5 million d’unités en janvier dernier, pourquoi ne pas simplement conserver le produit en inventaire? Parce qu’à terme, l’opération ne sera pas rentable pour Nintendo.

Parce que pour chaque vente de NES Classic Edition, Nintendo doit verser des redevances aux éditeurs tiers parmi les 30 jeux qu’elle intègre. Mais aussi parce que le marché sera tôt ou tard saturé, et que l’entreprise a certainement en tête de nous proposer une SNES Classic Edition prochainement. Sans compter que la NES Classic Edition peut dorénavant être facilement piratée, ce qui n’a certainement pas plu au géant nippon (même s’il s’agissait d’une évidence pour tout le monde).

Enfin, il va de soi qu’avec la Switch, Nintendo prépare le terrain pour une boutique Virtual Console possiblement plus robuste, pouvant proposer des titres rétro de façon constante, qui seront vendus à la pièce, et qui pourront à la fois être appréciés dans le confort de son salon et sur la route. Ce n’est pas en alimentant le marché avec une solution officielle pouvant être facilement débridée pour pouvoir y stocker la ludothèque complète de la NES que Nintendo profitera financièrement de la situation.

La NES Classic Edition faisait-elle concurrence à la Switch elle-même, comme le croit Maxime Johnson? Je n’en suis pas certain : ces deux produits offrent deux expériences totalement différentes, pour un prix tout aussi différent.

Chose certaine : la nostalgie est une sacrée drogue. Il est difficile de croire que Nintendo a simplement sous-évalué ses effets pour expliquer la rareté d’un produit qui l’exploite aussi bien.

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