Première console à offrir des caractéristiques techniques améliorées tout en respectant l’architecture qui lui sert de fondation, la PlayStation 4 Pro est une bête de puissance à prix modique qui invite les développeurs à optimiser leurs jeux pour en générer de meilleurs graphismes.
La taille de ce défi est variable selon la façon dont les jeux ont été conçus à la base, et lorsque les astres sont parfaitement alignés, il est possible d’y voir une image 4K générée nativement. Mais qu’en est-il des jeux dont la richesse des environnements 1080p est si élevée qu’elle rend impossible une telle optimisation? Les développeurs confrontés à cette réalité pourront bénéficier de techniques leur permettant de simuler une image 4K avec un résultat remarquable.
Design plus simple, taille plus importante
Bien qu’elle soit silencieuse, la PlayStation 4 Pro dégage beaucoup de chaleur.
La PlayStation 4 Pro conserve la forme parallélépipède de son prédécesseur sous une apparence simplifiée. Sa coque de plastique présente une surface texturée omniprésente; on s’est débarrassé ainsi de la plaque de protection que l’on devait glisser pour accéder à son disque dur, et dont la surface lisse du modèle de lancement pouvait facilement s’égratigner. Les arêtes plus géométriques laissent aussi place à des bordures aux coins arrondis.
Dites adieu aux nombreux orifices que l’on retrouvait derrière la première PlayStation 4. Ici, Sony a enfin compris que les utilisateurs n’avaient pas toujours le champ libre pour voir où brancher leur câble HDMI, et ils n’auront plus à deviner où est situé le port en question en tâtant avec leurs doigts. Notons d’ailleurs la présence d’un troisième port USB situé derrière la console, auquel on pourra connecter discrètement le processeur du PlayStation VR en laissant ainsi les deux ports USB frontaux de la console libre de recevoir les câbles de manettes et d’autres périphériques.
Somme toute, la PlayStation 4 Pro est un peu plus jolie debout. D’ailleurs, bien qu’elle soit plus silencieuse qu’une PS4 classique ou une Xbox One, cette console dégage beaucoup de chaleur. Il est donc plus prudent de la positionner ainsi, surtout si vous comptez y jouer pendant de longues séances, puisque l’endroit où se dégage cette chaleur (derrière l’appareil) est quelque peu bloqué par sa forme parallélépipède lorsque la console est couchée horizontalement.
Ne vous laissez pas berner par l’empilement des trois étages de sa façade : la PlayStation 4 Pro est certes plus imposante en largeur et profondeur que la PS4 classique, mais elle n’est que 2 mm plus épaisse.
Plus de puissance
Voici la liste des principales caractéristiques techniques différentes et similaires de la PlayStation 4 Pro par rapport à la PlayStation 4 lancée en septembre 2013.
PlayStation 4 | PlayStation 4 Pro | ||
Processeur central | AMD Jaguar x86 (64 bits) octocœur | ||
Vitesse du processeur central | 1,6 GHz | 2,1 GHz | |
Processeur graphique | AMD Radeon à 1,84 TFLOP | AMD Radeon à 4,2 TFLOP | |
Mémoire | 8 Go GDDR5 | 8 Go GDDR5 1 Go DRAM |
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Stockage | 500 Go | 1 To | |
Connecteurs | 2 × USB 3.1 1 × HDMI 1 × Auxiliaire |
3 × USB 3.1 1 × HDMI 1 × Auxiliaire 1 × Audio optique |
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Support physique | Lecteur Blu-ray (1080p pour la vidéo) | ||
Consommation | 165 W | 310 W |
Nul doute, la PlayStation 4 Pro est une PlayStation 4 par le simple fait que les deux systèmes partagent le même processeur central et essentiellement la même quantité de mémoire vive. Ce processeur est toutefois cadencé à une fréquence plus rapide dans le cas de la PS4 Pro. C’est d’ailleurs l’un des facteurs qui expliquent sa consommation électrique supérieure et la chaleur supplémentaire que la nouvelle console dégage.
Rappelons que Mark Cerny, celui qui a piloté la conception des deux consoles, est sorti de l’ombre il y a quelques semaines pour rappeler notamment que la PS4 Pro bénéficie «d’un gigaoctet de DRAM conventionnelle, plus lente». Cette mémoire supplémentaire permet notamment au système de mieux gérer les tâches d’arrière-plan, offrant ainsi aux développeurs de profiter de l’intégralité de ses 8 Go GDDR5.
Son processeur graphique «survitaminé» (tel que le décrit l’entreprise) peut générer 4,2 TFLOPS, soit plus du double de celui de la console originale. Inutile de rappeler cependant qu’une image 4K est dans les faits quatre fois plus grande qu’une image 1080p. Impossible donc pour Sony de garantir une expérience 4K native pour l’intégralité des jeux déjà disponibles sur PS4, et ce, même après une mise à jour : la console n’est tout simplement pas assez puissante.
C’est plutôt en bénéficiant d’une technique nommée checkerboard rendering (un rendu d’échiquier) que certains développeurs peuvent offrir une image qui, une fois projetée sur un écran 4K, est très convaincante. Concrètement, le rendu de la scène 3D est ainsi effectuée en respectant une définition située entre le 1080p et le 2160p (du 4K pur et dur), et un filtre exploitant les lignes diagonales permet de gonfler l’image et simuler sa version 4K. Les jeux Days Gone et Call of Duty : Infinite Warfare utilisent notamment cette technique.
Malheureusement, il sera très difficile de savoir exactement comment un jeu a été optimisé pour tirer profit de la PlayStation 4 Pro. Certains pourront générer nativement des graphismes 4K, tandis que d’autres feront des pirouettes en coulisses pour en donner l’impression. Le résultat à l’écran sera au rendez-vous, mais pour les joueurs qui ne jurent que par leur PC lisant ces lignes :: évidemment que les graphismes de la PS4 Pro ne surpasseront pas ce que peut produire une machine dont le prix est significativement plus élevé.
Ce qui manque à l’appel
On se retrouve donc plus ou moins devant le lancement d’une nouvelle console rétrocompatible.
Alors que Sony a fait des pieds et des mains pour s’assurer que les titres de ses studios profitent des bénéfices de la PlayStation 4 Pro, allant jusqu’à repousser le lancement de certains jeux, les développeurs tiers sont optimistes, mais pas unanimes. Il faudra un certain temps avant que la ludothèque optimisée pour cette nouvelle console soit bien garnie, bien que l’adoption de nouvelles normes par les développeurs pourrait être accélérée par Sony.
On se retrouve donc plus ou moins devant le lancement d’une nouvelle console rétrocompatible avec son prédécesseur. Le fabricant offre une poignée de jeux, les autres studios collaborent à la nouvelle plateforme, et la première vague d’utilisateurs pourra profiter de tous les titres PS4 déjà sur le marché.
L’achat de la PS4 Pro aurait pu aussi se justifier par la présence d’un lecteur Blu-ray 4K UHD, mais celui-ci manque à l’appel. Sony, pourtant instigatrice de cette norme, a décidé de ne pas doter son lecteur de cette compatibilité pour la simple et bonne raison que tout passe aujourd’hui par la diffusion web. Avec cette stratégie, Sony privilégie donc les services de vidéo sur demande (dont le sien), mais la qualité visuelle de leurs contenus 4K laisse toujours à désirer.
Vous possédez déjà une PlayStation 4 dont vous avez changé le disque dur? Sachez que vous ne pouvez pas simplement retirer celui-ci pour le transposer dans votre nouvelle console. En effet, les mesures de sécurité visant à éliminer le piratage vous obligent de transférer le contenu en connectant les deux appareils sur un même réseau par le biais de câbles Ethernet. La procédure est simple, mais imposera plus de gestion si la taille du disque dur de départ est supérieure au 1 To de la PS4 Pro. Si votre objectif est d’exploiter celui-ci dans votre nouvelle console, il sera plus simple de transférer vos sauvegardes sur les serveurs de Sony et de retélécharger les contenus à partir de la PS4 Pro dotée du disque dur en question, qui sera alors reformaté.
Conclusion
Pour 500$, Sony propose une excellente console qui peut bénéficier de l’intégralité des jeux de celle qui domine déjà le marché, en plus d’avoir la capacité de pousser les graphismes encore plus loin.
Cette proposition est honnête, et son rapport qualité-prix est fort intéressant. Lors de son dévoilement en septembre dernier, GameSpot s’est amusé à assembler un PC respectant le mieux possible les caractéristiques de la PlayStation 4 Pro, pour un total équivalent à 848$ (en excluant le coût de la licence de Windows 10).
Si vous avez un budget limité et que votre téléviseur 1080p vous satisfait amplement, le passage à la PlayStation 4 Pro n’en vaut probablement pas le prix.
Si vous ne possédez pas de PlayStation 4, la PlayStation 4 Pro est la console qu’il vous faut. Que vous possédiez ou non un téléviseur 4K, ce système offrira la meilleure expérience à long terme, et pourra vous en mettre plein la vue le jour où vous serez prêt à vous procurer un téléviseur dernier cri.
Cela dit, si vous avez un budget limité et que votre téléviseur 1080p vous satisfait amplement, le passage à la PlayStation 4 Pro n’en vaut probablement pas le prix. Idem si vous êtes déjà propriétaire d’une PlayStation 4, à moins bien entendu d’être obsédé à l’idée de bénéficier de graphismes plus riches en détail.
Reste à voir maintenant comment Microsoft tirera son épingle du jeu lorsque viendra le moment de lancer la Scorpio, son équivalent de la PlayStation 4 Pro pour la Xbox One. L’entreprise américaine pousse ces jours-ci les développeurs à adopter la plateforme universelle Windows dans la conception de leurs prochains jeux, signifiant que les prochains titres Xbox One pourront être exécuté par un PC sous Windows 10 sous une définition native 4K.
Difficile d’imaginer alors ce qui pourra pousser les propriétaires de PC suffisamment performants pour rouler des jeux 4K à se procurer celle-ci, contrairement à une PlayStation 4 Pro, qui bénéficiera toujours de titres exclusifs à l’écosystème de Sony.