La rue Amherst semble là pour rester

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Toute cette histoire, initiative du conseiller municipal indépendant Nicolas Montmorency, a sans nul doute fait couler beaucoup d’encre, et dans les médias, et sur papier puisqu’il a réussi à ramasser une pétition de 2300 signatures.

Du côté des partisans, on argue que « Jeffrey Amherst est reconnu comme étant le premier à avoir utilisé « l’arme biologique » (la variole) en infectant des couvertures de laine qu’il a ensuite délibérément distribuées aux Amérindiens d’Outaouais. » Par contre, l’« historien Denis Vaugeois, interrogé à la radio de Radio-Canada, précise qu’Amherst n’a rien inventé, puisqu’il était plus ou moins courant à l’époque d’inoculer la variole pour décimer des populations. Amherst ne mérite donc pas ce sobriquet, que ses détracteurs lui ont donné avec tant de nuance, d' »inventeur de la guerre bactériologique ». »

Mais bon, ça n’enlève pas le fait qu’il a, en parlant des Amérindiens, souhaité « éradiquer cette race répugnante »…

Et il ne faut pas oublier que cette initiative se couple à celle d’éliminer les noms de rue anglophones. Pierre Schneider souligne le grand nombre de ces noms, dont celui de Durham « (eh oui le fameux lord qui souhaitait notre extermination) » et souligne à grand trait « à quel point nous sommes encore colonisés, même si beaucoup le nient encore »… Mais pour André Pratte, franciser les noms des rues de Montréal, « ce serait faire fi du fait que la métropole a été largement façonnée par sa communauté anglophone, qui en constituait au siècle dernier la moitié de la population. S’assurer que le français soit la langue commune à Montréal ne devrait pas vouloir dire qu’on en efface toute trace d’anglais. »

Mais pour revenir à Amherst, dans son texte, André Pratte expose aussi un fait historique intéressant : « au début du XIXe siècle, [si] on a choisi d’honorer la mémoire d’Amherst, c’est parce qu’il était un héros aux yeux des Anglo-Montréalais de l’époque. L’existence d’une rue Amherst n’a donc rien de déplorable; elle offre une occasion de plus de mieux connaître et de mieux enseigner notre histoire. »

Le sens de l’histoire est définitivement dans l’oeil de celui qui la regarde.

 

par Renart L’éveillé

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