Le Japon est un pays de contrastes. On y voit des temples côte à côte aux gratte-ciels; on peut prendre le train et se payer un goûter avec une même carte à puce, mais l’usage de la carte de crédit n’a toujours pas sa place pour les petits achats; la technologie du futur côtoie les traditions du passé. Ce qui étonne souvent les étrangers est également la présence de petits «plus» technologiques qu’on retrouve dans la vie de tous les jours. Selon moi, ils rendent plusieurs expériences de la vie quotidienne au Japon optimales… et surtout beaucoup plus amusantes.
Dans la salle de bain
J’adore prendre des bains. À défaut de pouvoir me rendre au onsen (bain thermal) tous les jours, je prends un bon bain chaud en hiver comme en été. Je n’ai rien contre les robinets traditionnels, mais le comble du bonheur, je l’ai vécu lorsque j’habitais à Nagoya en 2005 et que la baignoire de mon appartement était dotée d’un système de réglages électronique. Après avoir réglé les paramètres à la température parfaite, j’appuyais sur un bouton, et une petite voix me confirmait que mon bain était en préparation. Lorsqu’il était enfin rempli (parce qu’une baignoire japonaise, c’est généralement plus profond qu’une baignoire québécoise), une gentille mélodie m’en avertissait. En plus, l’eau se conservait à la température choisie jusqu’à ce que je m’y installe et que j’aie fini de relaxer. Un jour, je compte implanter ce système dans mon condo.
Dans les endroits publics, on retrouve presque aussi souvent la toilette washiki (à la japonaise), qui ressemble un peu à un urinoir au sol, par-dessus laquelle on doit s’accroupir. Bien qu’elle puisse être un peu intimidante à première vue, elle est très hygiénique : pas de danger qu’on touche au siège.
Que vous ayez devant vous un type washlet ou washiki, il se pourrait fortement que vous aperceviez un petit bouton avec des notes musicales au mur. Ou peut-être avez-vous appuyé sur ce bouton croyant qu’il servait à tirer la chasse d’eau?
Question que l’expérience de faire pipi dans des toilettes publiques soit un peu moins gênante, le bouton déclenche plutôt un bruit d’eau qui coule pour dissimuler les sons que vous pourriez y émettre lors de votre passage…
Sur la rue
Au Japon, je prends un grand plaisir à goûter à la panoplie de boissons offertes dans les conbini (super dépanneurs qui n’ont pas d’égal à mes yeux) ou dans les machines distributrices. Et quelles machines distributrices! En plus des boissons gazeuses typiques (Fanta, Coca-Cola, etc.) et du thé froid, on y retrouve également souvent des boissons chaudes comme le café en cannette ou le thé en bouteille.
Les cannettes qui en sortent sont souvent brûlantes, mais il n’y a rien de mieux pour se réchauffer les mains lors d’une journée froide d’hiver. Il y a également des machines à écran tactile nouvellement arrivées, et d’autres mettant en vedette des personnages d’émissions pour enfants (comme Anpanman, un bonhomme ultra célèbre dont la tête est un pain fourré aux haricots rouges). Oh, et des machines distributrices, il y en a à tous les coins de rue.
Au resto
La qualité du sushi qu’on peut manger au Japon n’a rien à voir avec ce qu’on achète dans nos Sushi Shop canadiens. Mais il y a tout de même des restos de genre fast food qui rendent ce mets, qui contrairement aux croyances populaires, ne fait pas nécessairement partie de la nourriture de tous les jours, plus accessible : les kaitenzushi. Dans ces restaurants, le sushi est placé dans de petites assiettes qui défilent sur un tapis roulant, qu’on cueille librement lorsqu’elles passent devant nous. Le terme kaitenzushi signifie d’ailleurs littéralement «sushi qui tourne». Habituellement beaucoup moins dispendieux qu’un repas dans un bar à sushi traditionnel, rapide et surtout très rigolo.
D’autre part, les erreurs de commande sont moins fréquentes au Japon. Non pas parce que les Japonais sont plus minutieux (ce qui ne serait pas nécessairement une fausse affirmation, non plus), mais bien parce que la majorité du temps, ils prendront votre commande à l’aide d’un calepin électronique au lieu d’un papier et d’un crayon.
Je ne suis pas certaine à 100% que ce système envoie chaque article commandé directement à la cuisine en temps réel, mais après avoir souvent observé les serveurs, ça me semble bien être le cas. À Montréal, on commence à voir des restos où les serveurs prennent les commandes sur un iPad ou autre tablette; à Tokyo, on se servait déjà de ces calepins électroniques partout il y a 10 ans.
J’en passe, mais les petits bonbons technologiques qui se trouvent dans toutes les parties du quotidien au Japon contribuent grandement au dépaysement qu’on y ressent. S’ils surprennent souvent les étrangers, j’ai l’impression qu’ils passent souvent inaperçus pour les Japonais, ce qui, à mes yeux, les rend encore plus fascinants.