La conception des premières voitures électriques remonte au milieu du 19e siècle, tandis que les scooters électriques sont populaires en Asie depuis 10 ans. Du côté des motos, plusieurs constructeurs comme Voxan ont présenté leur vision, mais qui restent des prototypes non commercialisables. La société Lito Green Motion basée à Longueuil se targue d’être «le premier constructeur au monde à commercialiser une moto 100% électrique», la Sora.
Avec une autonomie de 200 kilomètres et une vitesse de pointe de 190 km/h, c’est une moto qui ne vous permettra pas certes de faire le tour de la Gaspésie, mais qui s’utilisera au quotidien. Par rapport à une moto classique, l’électrique et le haut de gamme affirmés ont un coût, puisqu’il faudra débourser 48 500$ pour un exemplaire. Heureusement, la garantie est de 2 ans sur la moto et de 5 ans sur la batterie, et en cas de problème, elle sera tout bonnement remplacée par un modèle neuf.
«Le feeling d’accélération est de vibration est différent d’une moto à essence. Elle donne l’impression de flotter, tandis que son accélération est linéaire», raconte les représentants de Lito Green Motion.
Une conception différente
Pour concevoir une telle moto, il n’a pas été question de partir d’une base existante : il fallu repenser la conception d’une moto de A à Z.
Selon Guillaume Carle, l’un des quatre ingénieurs qui ont travaillé sur ce projet, «lors de la conception, la difficulté a été l’aspect géométrique pour répartir idéalement le poids des différents éléments. L’autre difficulté a été le développement des batteries idéales pour une telle moto. On a intégré le design dès le début pour que le véhicule soit beau, mais également résistant.»
Le métal a été traité plusieurs fois contre la corrosion, et la Sora a également parcouru des centaines de kilomètres sous la pluie pour s’assurer qu’aucune goutte ne puisse entrer.
Une moto au quotidien, mais oubliez les longs voyages
Alimentée par une batterie de 12 kW, c’est seulement 2 de moins que la Volt de Chevrolet et la moitié d’une auto 100% électrique comme la Leaf de Nissan.
Avec une telle puissance, l’autonomie de cette moto est de 200 kilomètres. Mais en réalité, elle varie plutôt entre 140 et 200 km selon la façon de la conduire. Elle peut même descendre à 100 km si son conducteur est toujours à fond sur les accélérations et la vitesse, et donc en dehors des vitesses maximales autorisées. Toutefois, cette autonomie reste suffisante pour un déplacement quotidien.
Pour la recharge, elle n’est malheureusement pas entièrement compatible avec les bornes électriques que l’on commence à trouver dans les centres commerciaux. Elle peut être rechargée sur une prise électrique classique, qui demandera de huit à dix heures pour une charge complète. Avec le chargeur Lito à utiliser à la maison, le temps de recharge passe de 30 à 45 minutes.
Les ingénieurs ont choisi d’intégrer des batteries de haute capacité à déchargement rapide. Heureusement, contrairement aux batteries utilisées dans vos appareils et prévues pour en être le point faible, Lito a misé sur une durée de vie très longue pour une moto. Selon Guillaume Carle, «la batterie possède 1 000 cycles de décharges complètes. En comptant 120 à 140 km par cycle, on a 140 000 km de durée de vie. Il est possible de changer la batterie, mais c’est la pièce la plus difficile d’accès, puisque la Sora est construite autour. Il faut donc la désassembler complètement pour remonter la batterie.»
Des sensations différentes
Aux yeux des représentants de Lito, «le feeling d’accélération est de vibration est différent d’une moto à essence. Elle donne l’impression de flotter, tandis que son accélération est linéaire. Elle pousse fort jusqu’à 50 km/h, et ensuite la montée est linéaire. Avec sa transmission CVT et plusieurs modes préprogrammés, on pourra l’adapter à son style de conduite. Il est possible en passant les sécurités (comme dans les automobiles) de jouer sois-même sur les paramètres, mais nos modes préprogrammées sont ultimes.»
Avec 83% des pièces fabriquées au Québec, il faut 16 heures pour assembler une moto. La seule difficulté de Lito actuellement est de produire les pièces avant la commande. Si des constructeurs comme Harley Davidson ont les moyens financiers de fabriquer des motos afin de les mettre en vente, les moyens de Lito leur permettent de fabriquer dix motos (donc une modeste marge). Il faudra donc payer la moto d’avance afin d’assurer sa construction.