Où s’en va la sécurité?

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Profitons du fait que nous arrivons presque à mi-année pour faire le point dans le domaine de la sécurité. Plus précisément, il est intéressant de souligner les grandes tendances que nous pourrons voir émerger dans les prochains mois. Prenez note que je vais discuter ici de la sécurité au sens large. Je vais donc autant aborder les questions de sécurité de l’information que les éléments de sécurité physique.

La multiplication des détecteurs

Si l’Internet des objets peut éventuellement représenter une problématique pour la sécurité de l’information d’un point de vue global, il est tout de même intéressant de noter que certains de ces objets connectés pourraient toutefois représenter un atout pour la sécurité physique. En effet, il sera désormais possible d’avoir des gadgets capables de surveiller en temps réel des éléments pouvant porter préjudice à des individus, ou des organisations, et ce, relativement aisément.

Un exemple de ce genre de détecteur existe déjà au Québec. Il s’agit du système mis au point par Ubios. Sans entrer trop dans les détails, le détecteur d’Ubios permet de discerner si vous avez des fuites d’eau à la maison. Si c’est le cas, vous serez averti au travers le bidule qui est connecté sur Internet et qui pourra ainsi vous envoyer des messages pour que vous réagissiez. Évidemment, il ne s’agit que de la pointe de l’iceberg, car beaucoup de développements du genre sont actuellement. Néanmoins, des outils du genre tendent à démontrer le caractère important de cette tendance.

Rétention de données, mégadonnées et outils d’analyse

Autre élément important à noter dans le monde de la sécurité est la forte propension à vouloir faire de la rétention de données. Pourquoi? Parce que l’analyse de cette somme de données permet de faire émerger des modus operandi criminels. Par exemple, si vous êtes en mesure d’avoir une séquence d’événements dans des environnements de sécurité, vous pouvez comprendre comment une personne, ou un groupe malintentionnés fonctionne pour effectuer des activités malicieuses.

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Évidemment, pour arriver à de telles analyses, il faut être en mesure d’obtenir les données à traiter. C’est dans cette optique que la rétention d’une pléiade de données devient intéressante pour le monde de la sécurité. Cela signifie aussi qu’il faut avoir des outils pour être en mesure de «faire parler les données». C’est là que les logiciels d’analyses permettent d’exploiter adéquatement les bases de données.

Si l’on se base simplement sur ce qui s’est produit dans le passé pour prédire ce qui se produira demain, cela revient à ignorer le potentiel de «créativité» dans l’activité criminelle.

Est-ce que cela est une panacée? Non. Loin de là. En fait, on peut déjà voir poindre les problèmes quand ce genre de systèmes sont utilisés pour prédire les délits. Cela peut-il toutefois contribuer à améliorer les pratiques de sécurité? Sans aucun doute. Il faudra seulement en comprendre les limites et apprivoiser le potentiel, notamment pour mieux éviter de tomber dans le bête piège de croire que le passé est toujours garant de l’avenir. C’est bien dommage, mais l’innovation existe aussi dans les milieux criminels. Si l’on se base simplement sur ce qui s’est produit dans le passé pour prétendre être en mesure de prévoir ce qui se produira demain, cela revient à éliminer de l’équation le potentiel de «créativité» dans l’activité criminelle.

Automatisation

Depuis des mois déjà, on discute de la place de l’intelligence artificielle et de la robotique dans la société. Or, qu’on le veuille ou non, la robotique sera assurément de plus en plus présente dans notre quotidien, et c’est déjà le cas dans le domaine de la sécurité, surtout dans le monde de la sécurité industrielle.

De la science-fiction vous dites? Pas tout à fait. Il y a de plus en plus de drones automatisés qui visent la surveillance. Le gouvernement des États-Unis a d’ailleurs un gros programme de développement dans le domaine.

La Chine est même dans la course avec un robot de sécurité qui est armé. Nommé AnBot, le truc est équipé de différents capteurs, et peut éventuellement être utilisé dans des interventions musclées. Bon, on n’est assurément pas dans le genre de robot de sécurité comme celui vu dans RoboCop, mais on est quand même dans le même esprit. Une plateforme automatisée qui se veut en mesure de lire plusieurs éléments en temps réel et qui sera capable d’en inférer les comportements jugés problématiques. Plateforme qui d’ailleurs existe déjà dans des caméras de surveillance; il s’agira simplement de transférer le tout dans des plateformes mobiles (et on ne parle pas bien entendu de téléphones ici).

Cela étant dit, cette automatisation sera aussi introduite dans des systèmes de surveillance présents dans les systèmes informatiques. Le MIT travaille d’ailleurs sur un système de détection des éléments jugés anormaux sur un système informatique. À en juger par la vidéo, c’est très prometteur.

Quoi penser de tout ça?

Si l’on nous promet un avenir plus aseptisé au chapitre des risques – et permettez-moi d’en douter –, cela sous-tend cependant toute une série de transformations qui impliquent des questions éthiques éminemment importantes. Personne n’arrêtera le développement technologique, certes. Par contre, son développement mériterait peut-être d’être balisé, à tout le moins dans son intégration dans certains aspects de la vie en société. Just saying…

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