L’étendue de cette fuite de renseignements – d’une taille de près de 15 Go une fois décompressée – laisse croire à une cyberintrusion d’une envergure importante, comme le rapporte le spécialiste en cybersécurité Troy Hunt. Après avoir analysé le contenu de la base de données, Hunt a dénombré 2,3 millions d’adresses courriel uniques, incluant la sienne. Son authenticité n’est pas remise en question. Cette fuite paraît ainsi bien réelle.
La base de données de Patreon intègre également un lot impressionnant de messages privés, les noms des donateurs liés aux créateurs, et la somme de nombreuses transactions.
«Le fait que le code source est présent est intéressant [et] suggère beaucoup plus qu’une simple attaque par injection de commandes SQL typique et laisse croire à une faille plus importante», a-t-il déclaré à Ars Technica.
En confirmant avoir été la cible d’une cyberintrusion, Patreon a tenu à souligner que «tous les mots de passe, numéros d’assurance sociale et informations fiscales» avaient été soigneusement chiffrés par le biais de clés RSA de 2 048 bits. Plus précisément, les mots de passe ont été cryptés par le biais de bcrypt
, une fonction de hachage lente et extrêmement exigeante en terme de puissance de calcul. Autrement dit, parvenir à déchiffrer ne serait-ce qu’un seul mot de passe demanderait énormément de temps et de ressources.
Malheureusement, puisque cette fuite inclut également le code source du site de Patreon, il est possible que des pirates puissent y trouver des informations (voire, la clé de déchiffrement des mots de passe et de toute autre information confidentielle) ou des erreurs dans le code leur permettant d’accélérer considérablement le processus. C’est d’ailleurs ce que certains sont parvenus à faire avec la base de données des utilisateurs du site d’Ashley Madison le mois dernier.
Enfin, la base de données de Patreon intègre également un lot impressionnant de messages privés, les noms des donateurs liés aux créateurs, et la somme de nombreuses transactions – possiblement la totalité des investissements de l’histoire du service.