Avec sa pile intégrée et la disparition de son lecteur de carte Micro SD, le Galaxy Note 5 a-t-il encore une âme?
Sorti en janvier 2012, le Galaxy Note s’est lentement imposé comme un incontournable succès sur le marché des téléphones intelligents, mais a également permis à Samsung de gagner sur deux tableaux. D’abord, il a participé à créer et populariser les phablettes. Ensuite, il a démontré qu’un stylet pouvait être pratique et indispensable, s’il est bien utilisé et bénéficie d’une offre logicielle solide.
Pour son Galaxy Note 5, Samsung a heureusement conservé ces caractéristiques. Par contre, tout comme avec le Galaxy S6, Samsung a opéré des changements radicaux inspirés d’Apple qui risquent de faire grincer des dents. Ainsi, la pile est désormais intégrée, et le lecteur de carte Micro SD disparaît. Bref, le Note a-t-il encore une âme?
Design et prise en main
Contrairement au Galaxy S6 dont le design semble trop inspiré d’Apple, le Galaxy Note 5 revient à quelque chose de plus personnel. La face avant typiquement Samsung avec son bouton rectangulaire et ses capteurs se reconnaît à des kilomètres. Le dos fait de métal chute tout en courbe dans le liseré d’aluminium très réussi qui entoure le téléphone. Ce n’est pas renversant, mais c’est propre, joli et totalement dans l’air du temps, tout en sachant se démarquer.
La prise en main est excellente, surtout que Samsung semble s’être arrêté dans sa course à l’augmentation de la taille d’écran. Résultat? C’est la même taille que l’an dernier, et ce n’est vraiment pas une mauvaise chose, mais nous allons voir cet aspect plus loin. Il lui confère en tout cas une très bonne prise en main, il faudra vraiment posséder de petites quenottes pour trouver ce cellulaire trop grand. Nous aimons également ses touches qui ne se trouvent pas superposées à l’écran comme chez le concurrent LG, mais sous l’écran, ce qui apporte en confort de navigation.
Enfin, mention spéciale au stylet. Une simple pression dessus et son ressort le déploie en douceur. C’est non seulement pratique, mais ça lui donne encore plus de cachet.
Caractéristiques techniques
Écran | 5,7 pouces QHD Super AMOLED 1 440 × 2 560 pixels |
Système sur puce | Exynos 7420 octocœur de 2,1 GHz |
Mémoire vive | 4 Go de type DDR4 |
Espace de stockage | 32 ou 64 Go |
Caméra principale | 16 mégapixels en mode photo (ƒ/1.9) 1080p, QHD et UHD en mode vidéo Autofocus, auto HDR, mode panoramique, stabilisateur optique de l’image et flash LED |
Caméra frontale | 5 mégapixels en mode photo 1080p en mode vidéo |
Batterie | 3 000 mAh (avec Adaptive Fast Charging) |
Également | NFC, Magnetic Secure Transmission (pour Samsung Pay) |
Système d’exploitation | Android 5.1 Lollipop (avec Touch Wiz) |
Matériel
Son écran est pratiquement le même que celui de l’an dernier, et c’est très bien. De toute façon, afficher du 4K demande des ressources dont les cellulaires actuels manquent. Nous nous retrouvons donc avec un écran de 2 560 × 1 440 de 5,7 pouces. Comme d’habitude chez Samsung, il offre de superbes couleurs, certes un peu fausses, mais très flatteuses à l’œil. Et qu’elles ne soient pas aussi juste que sur un LG G4 ne dérange pas du tout, ce n’est pas le genre d’écran sur lequel on fera du montage.
Comme sur le Galaxy S6, la sortie audio se fait sur un unique haut-parleur. Ça fonctionne pour montrer une vidéo à vos amis, mais il faudra passer par des écouteurs pour votre musique. Une fois le casque branché par contre, il offre un très bon son.
Le Galaxy Note 5 possède bien sûr la recharge sans fil. Que vous ayez un chargeur par induction de Nokia ou autres, il fonctionnera avec lui sans problème.
La reconnaissance tactile est bien sûr de haut niveau, stylet oblige, le contraire eut été suicidaire. Comme sur ses prédécesseurs, il y a un très léger décalage lorsqu’on dessine avec le stylet, mais le temps de retard est tellement serré – une poignée de dixièmes de secondes – que ce n’est absolument pas dérangeant.
Enfin, il possède bien sûr la recharge sans fil, et est compatible avec les deux technologies existantes. Bref, que vous ayez un chargeur par induction de Nokia ou autres, il fonctionnera avec lui sans problème.
Le Galaxy Note 5 hérite de l’excellent capteur photo du Galaxy S6 issu de chez Sony. Nous avons donc en main l’un des meilleurs capteurs disponibles actuellement sur le marché des téléphones. Si en extérieur il offre des photos superbes, en intérieur avec peu de luminosité, il fait un excellent travail. On peut même distinguer le nom sur des jaquettes de jeu là où un HTC montrera vite ses limites. En vidéo, là encore, c’est un sans fautes, et comme le Galaxy S6, il filmera même en 4K. Comme une image vaut mille mots, voici une photo captée en plein après-midi.
Photo prise avec le Galaxy Note 5 (voir le fichier original).
Logiciels intégrés
Comme sur le Galaxy S6, l’offre logicielle est conséquente. On retrouve les applications indispensables comme un clone d’Office et un lecteur PDF (mais pas de télécommande). À cela, Samsung a ajouté une suite logicielle pour le stylet qui l’exploite très bien. La nouveauté vient d’un menu de raccourcis qui apparaît dès que l’on passe le stylet au-dessus de l’écran d’accueil. À côté, on retrouve les applications issues des précédentes générations du Galaxy Note permettant de transcrire en texte vos écrits, et il vous offre bien sûr la possibilité de dessiner.
En ce qui concerne le menu des paramètres, c’est un retour en arrière qui provoquera un véritable choc chez certains. Alors que les fonctionnalités avaient étées organisées par onglet depuis deux ans, nous avons à nouveau droit à des options les unes au-dessus des autres, obligeant à dérouler tout le menu pour trouver ce que l’on cherche. On se croirait de retour sur Android 2.3
Performance
Pourvu d’un processeur Exynos 7420 octocœur, Samsung a eu l’intelligence d’éviter le Snapdragon 810, célèbre pour chauffer parfois plus que de raison. Ainsi, le Galaxy Note 5 est à l’aise dans toutes les situations de jeu ou pour faire tourner de nombreuses applications en même temps. N’empêche, sa plus grande force réside dans ses 4 Go de mémoire LPDDR4. Par rapport à de la DDR3, le gain en consommation d’énergie est de 20% – sans doute la raison pour laquelle Samsung a réduit la puissance de sa batterie à 3 000 mAh.
On regrette par contre fortement l’absence de lecteur de carte Micro SD. C’est simple, le modèle pourvu de 32 Go est totalement inintéressant. Avec des vidéos filmées en 4K qui peuvent prendre des centaines de mégaoctets pour quelques secondes, et en ajoutant photos et musique, on a vite fait de remplir le peu d’espace disponible. Samsung aimerait bien vous faire utiliser son service de stockage dans le nuage, mais ne se propose évidemment pas de vous rembourser vos dépassements de forfaits de données.
Autonomie
Il tient une bonne journée en utilisation soutenue, Wi-Fi et Bluetooth activés, relié à une montre connectée, lecture de MP3 dans les transports, de l’Internet, plusieurs vidéos sur YouTube, 30 minutes de GPS et pourra même monter à une journée et demie avec une utilisation raisonnable. C’est bien, mais dans la moyenne. Elle est loin l’époque où ses prédécesseurs tenaient allègrement deux jours. Heureusement, le Galaxy Note 5 vient avec le chargeur rapide de Samsung, ce qui signifie qu’on peut le recharger à plus de 40% en une vingtaine de minutes, la recharge complète nécessitant un peu plus de 1h20. En mode veille par contre, son autonomie peut monter jusqu’à cinq jours, ce qui est excellent.
Conclusion
Puisque faire le ménage de ses fichiers trop souvent est long et ennuyeux, nous vous conseillons de fuir la version 32 Go qui est strictement sans intérêt, et de privilégier la version 64 Go.
Comme avec le Galaxy S6, Samsung se cherche avec le Galaxy Note 5. Encore l’an dernier, le fabricant sud-coréen faisait la promotion de sa batterie détachable et de son lecteur de carte Micro SD, puis vantait sa capacité de stockage supérieure à celle d’Apple et ses autres concurrents. On se retrouve désormais avec un Samsung qui semble faire volte-face à tout ceci en imitant Apple du jour au lendemain, tout en nous sortant les mêmes arguments sur le nuage et la facilité d’y téléverser et télécharger du contenu.
Alors oui, il va se vendre auprès des inconditionnels, tels ceux qui attendaient le Galaxy S6 comme le messie et oui, le design est bien moins inspiré par Apple que ne l’a été ce téléphone. Pourtant, la capacité de la pile intégrée est ennuyeuse pour ceux qui ont besoin d’énormément d’autonomie, mais ils peuvent se tourner vers le chargeur rapide, qui fait un excellent travail, à condition de l’avoir toujours avec soi ou d’en magasiner un deuxième.
Par contre, l’absence du lecteur de carte Micro SD est une véritable faute lourde sur ce type d’appareil. Samsung veut nous faire bouffer son service infonuagique, mais encore une fois, ce n’est pas Samsung qui paie votre forfait de données et vos dépassements, le réseau et les forfaits n’étant pas encore adaptés aux espérances des constructeurs. On se retrouve alors avec un téléphone dont il faut en permanence supprimer photos, musiques, vidéos, etc. Puisque faire le ménage de ses fichiers trop souvent est long et ennuyeux, nous vous conseillons de fuir la version 32 Go qui est strictement sans intérêt, et de privilégier la version 64 Go. Or le modèle 64 Go n’est malheureusement pas disponible pas au Canada.1 Nous nous retrouvons donc avec un téléphone sans le moindre intérêt qui risque en permanence d’atteindre sa pleine capacité de stockage.
Le Galaxy Note 5 est offert chez Bell, Rogers, Telus et Vidéotron à 360$ dans le cadre d’une entente de 2 ans, ou 850$ sans contrat.
- Tel que certains de nos lecteurs l’ont mentionné dans les commentaires, le Galaxy Note 5 n’est pas offert en version 64 Go au Canada. Nous avons donc mis à jour la conclusion de ce banc d’essai, et cette nouvelle donnée a été prise en considération dans la réévaluation du téléphone.