C’est un véritable chef d’œuvre auquel Square Enix a décidé de redonner vie. Dire que Dragon Quest III est un jeu vidéo épique est un euphémisme. Lorsqu’il est apparu en 1988, il a constitué une véritable révolution dans le genre, avec un monde ouvert gigantesque et un concept de RPG avant-gardiste pour l’époque. Avec les versions suivantes, la proposition originale a été peaufinée, grâce à de nouveaux graphismes et à des caractéristiques de gameplay.
Toutefois, le remake que nous recevons aujourd’hui est sans aucun doute la mise à jour la plus ambitieuse de ce classique conçu par Enix, un merveilleux voyage dans le passé de la grande saga orchestrée par le trio Yuji Horii, Akira Toriyama et Koichi Sugiyama.
Nous avons ainsi pu tester le jeu pendant de longues heures grâce à une version offerte par Square Enix et vous livrons notre analyse!
Pour l’honneur d’un père !
Dans Dragon Quest III HD-2D Remake, l’histoire prend une toute nouvelle dimension, et c’est là que ce remake frappe fort. Le héros, propulsé dès son 16ᵉ anniversaire dans une quête décisive, doit porter le poids d’un héritage compliqué : terminer la mission échouée par son propre père, tombé face au terrible Baramos. Cet objectif principal sert de toile de fond à une aventure qui ne se limite pas à sauver le monde — il s’agit aussi de se confronter à son passé et de surmonter des défis qui ne sont pas seulement physiques, mais aussi émotionnels.
Ce qui change vraiment ici, c’est la manière dont le remake enrichit ce récit. Les développeurs ont ajouté des scènes inédites. Des scènes qui plongent encore plus le joueur dans la tragédie et l’héroïsme de cette aventure. Ces ajouts ne sont pas juste là pour rallonger la durée de vie du jeu, mais pour renforcer le lien entre le joueur et l’histoire. On ressent davantage le poids de la mission, les sacrifices nécessaires, et l’urgence de chaque bataille.
Chaque interaction avec les habitants des villages ou les compagnons de route prend plus de sens, avec des dialogues réécrits pour coller à l’intensité dramatique de l’histoire. Même les ennemis, souvent vus comme de simples obstacles dans les RPG classiques, semblent ici avoir une place dans le récit global, rendant chaque victoire encore plus satisfaisante.
C’est un voyage qui ne se contente pas de ressusciter un classique, mais qui le transcende pour devenir une expérience narrative riche et mémorable.
Une plus grande immersion dans l’histoire!
Le doublage joue un rôle essentiel pour captiver l’attention du joueur tout au long de l’histoire. Fidèle à la tradition de Square Enix, en particulier dans la saga Dragon Quest, il ne se limite pas à une simple traduction. Certaines régions présentent des accents spécifiques ou des zones où la langue rappelle celle des villages de style romain. Bien que certains passages puissent sembler un peu lourds, dans l’ensemble, le résultat est une véritable merveille. On trouve même un village où l’esprit des haïkus a été préservé.
Mieux encore, il est possible de choisir entre les voix en anglais ou en japonais, ajoutant ainsi une dimension dramatique aux moments clés de la narration, qui ne manquent pas. Il est fascinant de constater comment un jeu aussi ancien pouvait offrir autant de situations marquantes. Ce sont des dizaines d’heures de jeu, mêlant exploration, combats et moments inoubliables.
Et oui, c’est du pur Dragon Quest, avec une lutte contre les ténèbres qui parvient à instaurer une atmosphère véritablement démoniaque, surtout dans les derniers segments de l’aventure. Un exploit rendu possible en grande partie grâce à ce remake.
Une superbe refont visuelle grâce à la HD-2D.
Il est impossible de passer à côté de l’esthétique HD-2D appliquée à Dragon Quest III. Les fans l’attendaient avec impatience, et cette version surpasse toutes les attentes grâce aux améliorations apportées. L’aspect épique des châteaux, tours, citadelles et donjons, qui n’étaient qu’à peine esquissés lors de la sortie du jeu sur les consoles 8 et 16 bits, est désormais représenté avec la vision originale des créateurs. L’occasion de découvrir des paysages magnifiques. Des paysages où la végétation bouge sous le souffle du vent, baignés de lumière, mais aussi des couloirs plongés dans l’obscurité, à peine éclairés par des torches ou par l’éclat d’un éclair filant à travers une fenêtre.
L’atmosphère créée est tout simplement phénoménale. Celle-ci capturant l’essence médiévale de la licence comme rarement auparavant. Et ne vous y trompez pas, ce n’est pas seulement un changement esthétique : cela se reflète aussi dans l’aspect sonore. Si vous vous promenez près d’une fontaine ou dans un bosquet, vous entendrez le bruit de l’eau qui jaillit, accompagné du chant des oiseaux. De nombreux détails ont été soigneusement ajoutés pour sublimer l’expérience de jeu, au point de la rendre véritablement envoûtante. Il ne s’agit pas d’une exagération lorsque nous disons qu’à certains moments, le simple fait de s’arrêter pour admirer les designs devient un plaisir en soi.
La bande son reste mythique
La bande-son de Dragon Quest III HD-2D Remake frappe fort, comme un critique réussi contre un boss de fin de jeu. Koichi Sugiyama, véritable maître de la musique vidéoludique, offre ici une expérience sonore à la fois épique et immersive. Chaque note résonne comme un coup de nostalgie pour les vétérans de la série, tout en séduisant les nouveaux joueurs par son intensité et sa richesse.
Dès que le thème principal démarre, impossible de ne pas être emporté. Ce morceau légendaire, maintenant réorchestré, donne le ton : vous êtes ici pour sauver le monde, et rien ne peut vous arrêter. Les cuivres éclatants et les violons enragés vous boostent comme si vous veniez de consommer un Élixir. On se croirait déjà prêt à combattre les ténèbres, même en étant encore au niveau 1.
Les morceaux accompagnant les villages et les moments de détente sont comme une potion de soin après une longue quête. Paisibles mais jamais ennuyeux, ils vous rappellent pourquoi le monde de Dragon Quest est si unique : il mélange légèreté et profondeur. En revanche, une fois dans les donjons ou face aux boss, la musique change de ton. Les rythmes deviennent plus lourds, presque menaçants, avec des percussions qui tapent fort et des mélodies qui mettent la pression. C’est là que la bande-son brille vraiment, vous plongeant dans l’action comme si votre vie (et vos PV) en dépendait.
Ce qui rend cette bande-son encore plus marquante, c’est sa capacité à raconter une histoire. Chaque morceau semble calé sur vos actions, comme si le jeu savait exactement ce que vous ressentez. Les moments héroïques sont accompagnés de thèmes épiques qui vous donnent envie de lever votre manette comme une épée légendaire. À l’inverse, les scènes tragiques ou les révélations chocs sont sublimées par des mélodies plus lentes et poignantes, capables de faire monter la larme à l’œil d’un guerrier endurci.
En bref, la bande-son de Dragon Quest III HD-2D Remake n’est pas juste un accompagnement, c’est un compagnon de route. Elle vous soutient dans vos victoires, vous console dans vos défaites et rend chaque instant inoubliable. Si vous jouez avec un casque, préparez-vous à être transporté dans un autre monde. C’est le genre de musique qui, une fois entendue, reste dans votre tête bien après avoir éteint la console.
Plus de 30 ans plus tard, c’est un RPG qui surprend encore
Il faut aussi parler du cœur du jeu, les combats au tour par tour. Comme tout bon classique du genre RPG, ils se déroulent de manière aléatoire et sont très nombreux. Aujourd’hui, cela peut sembler accablant, nous ne vous mentirons pas, mais même ici, Square Enix a voulu rester fidèle à l’original. Cependant, quelques aides optionnelles peuvent être bienvenues pour les moins puristes, ou ceux qui souhaitent se concentrer davantage sur l’intrigue.
Nous pouvons choisir parmi trois niveaux de difficulté, le plus élevé étant un véritable défi, tandis que le plus abordable devient une promenade de santé (nos unités ne voient jamais leur santé tomber à zéro). Les combats au tour par tour sont nombreux, mais vous avez plusieurs options pour les rendre plus supportables.
L’avantage est que nous pouvons modifier la difficulté à tout moment, au cas où notre humeur – et notre temps disponible – changent. Nous pouvons aussi choisir d’augmenter la vitesse (une option très judicieuse), ainsi que sélectionner l’auto-combat, bien qu’il soit toujours préférable de choisir manuellement les commandes à chaque tour pour vivre une expérience 100 % Dragon Quest. En plus de cela, il y a l’auto-sauvegarde, même si le jeu vous recommande également de faire des sauvegardes manuelles via les 9 slots disponibles.
Dragon Quest III était également innovant avec l’intégration d’un système de classes avancé. Nous avons le guerrier (similaire au héros), le combattant (avec un grand pouvoir de combat), le magicien (expert en sorts et magies dévastatrices), le marchand (un bon choix pour augmenter les pièces), le prêtre (idéal pour soigner les alliés en combat), le délinquant (plutôt inutile en combat mais qu’il vaut la peine de découvrir) ou le voleur (expert dans la recherche de trésors). Posséder une équipe équilibrée est la clé de la victoire, même si le jeu vous indique que vous pouvez jouer comme vous voulez.
Le dresseur de monstres qui fait la « diff »
Une nouveauté dans ce remake est l’inclusion du dresseur de monstres, une classe très puissante pour plusieurs raisons. La première est qu’elle nous aide à apprivoiser et à nous lier d’amitié avec les nombreux monstres que nous pouvons recruter dans le monde. Si nous avons ce personnage dans notre équipe, les monstres auront moins tendance à fuir et se joindront à notre équipe pour lutter dans les arènes de monstres. De plus, en combat, ces créatures apprendront des techniques liées à elles, et nous vous assurons qu’elles sont réellement puissantes, faisant du dresseur de monstres une classe que nous vous conseillons d’ajouter à votre équipe à un moment donné de la partie.
En outre, une autre caractéristique très importante qui était déjà présente dans l’original de Dragon Quest III est que vous pouvez changer de classe à tout moment (une fois que vos personnages ont atteint le niveau 20). Les avantages sont énormes. D’une part, ils conservent les compétences de leur ancienne vocation tout en apprenant de nouvelles. D’autre part, bien que leur niveau d’expérience redémarre à 1, leurs statistiques ne sont réduites que de moitié, ce qui les rendra plus puissants que s’ils n’avaient pas changé de vocation. Cela permet d’expérimenter et de créer une équipe de guerriers redoutables. L’idée est vraiment bien pensée.
Vous pouvez personnaliser vos personnages avec différents styles et même des façons de parler
Les vocations sont une partie cruciale de l’aventure, et l’objectif est de les exploiter intelligemment pour en sortir le meilleur. Vous pouvez faire en sorte que vos personnages suivent différentes spécialisations, ce qui influence énormément leur progression.
Verdict
Dragon Quest III HD-2D Remake est bien plus qu’un simple clin d’œil nostalgique, c’est une véritable leçon de game design. Même après trois décennies, ce chef-d’œuvre prouve qu’il peut encore rivaliser avec les RPG modernes tout en conservant son essence légendaire.
Le style HD-2D est une pure merveille visuelle. Imaginez vos souvenirs d’enfance sublimés par des graphismes dignes de l’époque actuelle. Les effets de lumière, les textures détaillées et la profondeur des décors donnent une nouvelle vie à ce monde gigantesque. Chaque donjon, chaque village, et chaque bataille regorgent de détails qui captivent l’œil du joueur.
Côté audio, la bande-son réorchestrée est tout simplement magistrale. Les compositions mythiques de Koichi Sugiyama prennent une dimension encore plus épique, rendant chaque boss fight mémorable et chaque moment clé chargé en émotions. Jouer avec un casque, c’est se plonger dans un univers sonore qui rivalise avec les meilleures productions actuelles.
Mais ce remake ne se contente pas d’être une mise à jour graphique. Les ajouts au gameplay, comme les options de difficulté ajustable ou l’auto-sauvegarde, rendent l’expérience à la fois accessible et stratégiquement engageante. Les combats au tour par tour, bien qu’anciens dans leur conception, restent jouissifs grâce à des animations fluides et un système de classes encore plus optimisé avec des nouveautés comme le dresseur de monstres.
En résumé, Dragon Quest III HD-2D Remake n’est pas seulement un RPG. C’est un monument vidéoludique qui revient avec la puissance d’un boss final prêt à écraser ses concurrents.
