Annoncé sans préavis un peu plus tôt cette année, Metroid Dread est soudainement devenu l’un des jeux les plus attendus de 2021. Repris d’un concept de jeu destiné à la défunte Nintendo DS, Metroid Dread se veut être la conclusion de la fameuse saga SR388 entamée en 1986 avec le lancement du tout premier Metroid. Est-ce une fin à la hauteur de cette saga légendaire ?
- Disponible sur: Nintendo Switch
- Prix: 79,99$ + txs
Le retour du parasite X ?
Metroid Dread prend place quelques années après les événements de Metroid Fusion. Alors que tous croyaient que les Metroids et le dangereux parasite X avaient disparu, la chasseuse de primes Samus Aran reçoit un mystérieux vidéo dans lequel on peut apercevoir un parasite sur la lointaine planète ZDR. Pire, des robots censés aller élucider ce mystère sur la surface de la planète ne répondent plus. Seule humaine capable d’affronter le parasite X en raison de son ADN Metroid, Samus se rend donc sur ZDR sans se douter qu’elle y affrontera des adversaires plus coriaces que ce qu’elle a combattu jusqu’à présent.
Au niveau scénaristique, le brio de Metroid Dread se situe dans le fait que le jeu parvient à transmettre ses messages et nous faire ressentir des émotions sans un cadre narratif surchargé. Les seuls dialogues que vous entendrez seront ceux de la fameuse intelligence artificielle ADAM avec laquelle Samus continuera d’échanger durant son aventure. Du reste, tout se passera de façon muette, les mouvements et expressions de Samus remplaçant les mots qu’elle aurait pu prononcer.
Or, cela fonctionne et permet à la saga SR388 de connaître une conclusion quasi parfaite. Le jeu vous réservera des surprises sous la forme de rebondissements à mesure que vous vous aventurerez sur ZDR et que vous dévoilerez l’identité de votre réel ennemi. Qui plus est, Metroid Dread renferme une quantité surprenante de surprises ainsi que de clins d’œil aux précédents jeux de la franchise. Si vous êtes un amateur de cette dernière, inutile de vous dire que vous tomberez en amour avec la dernière création du studio MercurySteam et que cet attrait restera bien ancré en vous jusqu’à la fin de votre périple sur ZDR !
L’excellence façon Metroid
Metroid Dread est-il un jeu particulièrement original ? La réponse à cette question est : non. En fait, plutôt que d’avoir cherché à réinventer la formule des précédents Metroid pour ce cinquième jeu en 2.5D, MercurySteam s’est plutôt contenté de réunir les meilleurs éléments des précédentes aventures de Samus Aran.
Ce fut une très bonne décision de la part du studio puisque Metroid Dread se classe parmi les meilleurs jeux de la franchise Metroid (exclusion faite des Metroid Prime, qui sont une série à part entière). Ayant repris son savoir-faire déployé par l’entremise du jeu Metroid : Samus Returns, MercurySteam est parvenu à créer une aventure pratiquement sans failles élevant Metroid Dread au même niveau que le légendaire Super Metroid. Jamais je n’aurais cru voir un jeu de la série qui aurait pu rivaliser avec l’aventure mythique parue sur Super Nintendo et pourtant, c’est ce que MercurySteam est parvenu à créer.
Outre un magnifique visuel offrant de superbes arrière-plans, de splendides modèles de personnages et une fluidité quasi constante, Metroid Dread s’avère être exceptionnel en raison du brio de son design. Chaque région de la planète ZDR est un délice à parcourir grâce à l’intégration de niveaux différents fort bien conçus. Qui plus est, même si le tracé à suivre est évident la majorité du temps, Metroid Dread est beaucoup moins linéaire que ne l’était Metroid Fusion. Le jeu nous tient beaucoup moins par la main et il n’y a plus d’objectifs précis à atteindre. On revient donc à la bonne vieille recette ayant fait de Metroid la série historique qu’elle est.
Par ailleurs, le style nerveux mis de l’avant permet de rendre cette aventure délectable. Jamais Samus n’a bougé avec autant de fluidité et jamais ses mouvements n’ont été aussi précis. J’ai eu énormément de plaisir à naviguer à travers ZDR ainsi qu’à chercher ses secrets, en bonne partie dû au fait que d’incarner Samus et massacrer les créatures menaçant sa vie est un charme. La réintégration de la technique de riposte ainsi que de la visée à 360 degrés y a d’ailleurs beaucoup contribué tant ces techniques semblent naturelles pour Samus. MercurySteam est donc parvenu à concevoir un jeu au design quasi parfait avec une jouabilité qui plaira à coup sûr aux amateurs de jeux d’action !
Remixer Metroid
Comme je vous le mentionnais, Metroid Dread n’est pas un jeu qu’on pourrait qualifier de très original. Assez rapidement, vous vous rendrez compte qu’on a remixé les habiletés de Samus en permettant de les utiliser dans de nouveaux décors.
Tout comme ses prédécesseurs, Metroid Dread est un jeu d’action et d’exploration où l’objectif premier est d’obtenir différentes améliorations pour Samus. Une fois de plus extrêmement vulnérable en début de parcours, Samus débloquera petit à petit des habiletés qui la rendront suffisamment puissante pour pouvoir rejoindre son vaisseau et quitter ZDR. Si vous êtes un fan, la grande majorité des habiletés de la chasseuse vous seront familières, qu’on pense aux bombes, à la Morph Ball et même au Varia Suit. Néanmoins, vous verrez que l’ordre dans lequel vous acquérez ces améliorations vous surprendra, certaines classiques arrivant plutôt tardivement dans l’aventure.
Samus pourra tout de même compter sur quelques nouvelles habiletés. Par exemple, vous pourrez débloquer un grappin afin de vous accrocher sur des surfaces électriques et une modification d’armure qui vous rendra temporairement invisible. L’ensemble des améliorations est parfaitement intégré à l’aventure, quoique certaines combinaisons de boutons pour activer quelques-unes d’entre elles soient mélangeantes.
À l’instar des précédents jeux, toutes ces habiletés vous serviront à débloquer de nouvelles zones ainsi qu’à découvrir des secrets dans des environnements déjà explorés. Ainsi, le plaisir classique de dénicher l’ensemble des conteneurs de santé et des missiles est encore bien présent. Pour ce faire, vous verrez que vous aurez besoin de refaire le jeu au moins deux ou trois fois, tout comme si vous désirez voir l’ensemble des six fins. Bien qu’elles ne soient pas si différentes les unes des autres, n’importe quel amateur de Metroid sait ce qui l’attendra s’il complète le jeu en un certain temps et/ou avec un certain pourcentage d’objets !
L’aventure la plus difficile de Samus
L’un des éléments m’ayant le plus surpris en jouant à Metroid Dread est son niveau de difficulté. En effet, tenez-vous-le pour dit: Metroid Dread est aisément le jeu le plus difficile de la série.
Une partie de cette difficulté provient des zones E.M.M.I. patrouillées par les robots portant ce nom. Jusqu’à ce que vous trouviez une puissance de feu convenable pour les éliminer, vous serez extrêmement vulnérable face aux E.M.M.I., au point où si l’un d’eux vous capture, il peut vous tuer d’un seul coup. La seule façon de leur échapper est en s’enfuyant lors de poursuites qui feront grimper votre taux d’adrénaline ou bien en ripostant lorsque vous serez entre leurs griffes. Or, pendant ces moments, vous ne bénéficierez que d’une très mince fenêtre d’action pour contre-attaquer. Autrement dit, dès qu’un E.M.M.I. vous attrapera, vous risquerez fort probablement de mourir.
Toutefois, outre les E.M.M.I., le jeu en soi est plus difficile que les autres Metroid. Les créatures frappent particulièrement fort et certains boss risquent de vous donner du fil à retordre. Qui plus est, si vous n’en avez pas eu assez en mode Normal, le mode Difficile viendra vous offrir une difficulté encore plus corsée où les créatures de ZDR vous blesseront cruellement à chaque coup.
En terminant, petite note pour vous indiquer que MercurySteam s’est soucié d’une panoplie de petits détails selon la façon dont on veut aborder le jeu. En outre, si vous récoltez 100% des objets, le boss final sera encore plus impitoyable, évitant donc que vous soyez surpuissant simplement parce que vous avez tout obtenu. Sinon, les speedrunners parmi vous seront heureux de découvrir plusieurs chemins secrets volontairement intégrés afin que vous puissiez contourner certaines sections pour terminer le jeu plus rapidement. Ce sont ces petits détails qui démontrent tout l’amour de MercurySteam envers son projet et, par le fait même, l’excellence de celui-ci.
Devriez-vous y jouer ?
Jamais je n’aurais pensé qu’un jour, Super Metroid serait déclassé dans mon palmarès personnel des jeux de la franchise Metroid. Pourtant, MercurySteam y est parvenu avec Metroid Dread. Malgré quelques petits accrocs, ces derniers sont mineurs et n’enlèvent absolument rien à l’ensemble de la plus récente aventure de Samus Aran. De ce fait, la Nintendo Switch vient de se doter d’un autre jeu incontournable, spécialement pour les fans de la chasseuse de primes. Et dire que nous avons failli ne jamais y avoir droit suite à son annulation sur Nintendo DS !