Réussir sa campagne de sociofinancement

Les chroniques Merci la technologie débutent normalement en parlant d’un passé idyllique et se terminent en maudissant une technologie qui est venue tout gâcher.

Ce ne sera pas le cas cette fois-ci parce que le sociofinancement, c’est clairement la meilleure chose qui soit arrivé depuis… ho… au moins depuis Kaïn.

Avec ton produit avant-gardiste, tu as réussi à convaincre les gens de te lancer leur argent? Bravo! Il te faut maintenant penser à des récompenses. Si la personne te donne plus que 10$, trouve une récompense qui vaut la peine.

Fini ce temps où il fallait se faire escroquer par une banque ou escroquer soi-même sa famille en leur empruntant de l’argent pour créer un service, lancer un disque ou offrir au monde le premier porte-banane électronique (note à moi-même : aller déposer le brevet). Avec Kickstarter, Indiegogo et les autres, tout est possible pour qui a une idée.

Y a-t-il une recette pour réussir sa campagne de sociofinancement? Certains diront que cette recette existe : de la mayonnaise, des échalotes et des pommes de terre. Vrai, mais ce n’est pas la seule.

Toi, qui n’as pas la patate dans le sang, voici quatre conseils pour faire un malheur sur kickstarteur. (Avec le u, pour la rime.)

Conseil nº 1 : Des fois, si ça n’existe pas, c’est parce que personne n’en a besoin.

Offrir un produit ou un service utile, c’est la première étape d’une campagne réussie.

Un calendrier de photos de toi, nues fesses, dans les plus beaux paysages? Non, il n’y a pas plus de demande pour ça que pour un album «Sylvain Cossette joue les plus grands succès de Sylvain Cossette».

Non, avoir à utiliser mes deux mains pour débrancher mon iPhone n’est pas un problème suffisamment grand pour que je veuille me procurer ce… cette… chose.

«Look’ cool, impress you friends.» Ouais. Probablement pas.

Et le monde a autant besoin d’un «nouveau noir» que l’Internet a besoin d’un autre blogue de nouvelle maman.

Trouve une idée utile, bref. C’est la base. (Évidemment, il y a des exceptions à cette règle.)

Conseil nº 2 : Trouve ton propre jetpack.

L’internaute du XXIe siècle a encore le futur en travers de la gorge. On lui avait promis des voitures volantes, des machines contrôlées par la pensée et des vêtements en aluminium. Qu’a-t-il eu, finalement? Il peut vapoter une cigarette électronique, avoir l’air d’un personnage de film des années 1990 avec un Occulus Rift sur la tête et se faire espionner par le gouvernement. (Ok, ÇA c’était dans les films de science-fiction.)

«Où est mon jetpack?», crient donc les hordes geeks, prêtes à s’accrocher à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un objet futuriste.

T’as un crayon qui crache une espèce de plastique fondu qui permet de faire les plus laides des sculptures cheaps? Présente-le comme «le premier crayon qui permet de dessiner en 3D!» et récolte 2,3 millions de dollars.

Et que dire de ce scanneur à nourriture capable de donner la liste des ingrédients de ton repas juste en le passant au-dessus de ton assiette?

Que dire? D’abord, que la machine n’existe toujours pas et que la vidéo est complètement bidon. On pourrait aussi ajouter qu’il est impossible pour ce genre d’appareil de savoir ce qu’il y a à l’intérieur de la truffe de chocolat, tel que démontré à 1:12. (Ils l’ont d’ailleurs reconnu récemment.)

On pourrait aussi, pour s’amuser, pointer qu’à 3:40, une femme scanne l’étiquette d’un paquet de pâtes plutôt que son contenu.

Et alors? C’est comme dans Star Trek! PRENDS MON ARGENT!

Il te faut trouver quelque chose d’utile, donc, mais aussi faire rêver à un avenir meilleur. Un avenir qui, idéalement, serait aujourd’hui.

Conseil nº 3 : N’engage pas Tommy Wiseau pour faire ta vidéo de présentation.

De nos jours, personne ne lit de textes plus longs qu’un statut Facebook. D’ailleurs, rendu si loin dans mon article, je pourrais bien écrire «Prout prout prout» pendant six paragraphes. Personne ne le saurait.

Il ne faut donc pas compter sur le texte de présentation pour expliquer ton projet. Ça te prend une vidéo qui botte des derrières. Surtout si tu demandes de l’argent pour faire un documentaire.

Imagine une heure et demi du travail de ce cinéaste. Non merci!

Alors, cher aventurier du sociofinancement, sors la musique de piano émouvante, les images de nuages qui vont vite, la narration qui parle d’un monde moderne en pleine mutation et inspire nous! Ou, au minimum, ne tiens pas ton téléphone à la verticale quand tu filmes. Au minimum.

Conseil nº 4 : Mon nom dans les remerciements de ton site, ça ne vaut pas 20$.

Avec ton produit avant-gardiste et ta vidéo de l’enfer, tu as réussi à convaincre les gens de te lancer leur argent? Bravo!

Je vais t’en prendre une caisse!

Il te faut maintenant penser à des récompenses, à ce que les gens pourront avoir en échange de leur contribution. Idéalement, quelque chose de mieux que ça (image ci-jointe). Utilise ton imagination et si la personne te donne plus que dix dollars, trouve une récompense qui vaut la peine.

Bonnes idées :

  • Je vais nommer mon premier enfant comme toi.
  • Je vais faire un acrostiche avec ton prénom.
  • Aimes-tu les massages de pieds?

Idées poches :

  • Tu auras ma gratitude infinie.
  • Ton nom va apparaître dans les remerciements de mon livre.
  • Je vais allumer un lampion pour toi à l’Oratoire. Si je passe dans le coin.

Si je tiens vraiment à donner mon argent pour n’avoir rien en retour, je peux le donner à un itinérant du centre-ville. «C’est pas pour boire, c’est pour manger»? Peu importe. S’il s’achète une bouteille de vodka avec mon 20$, ça va quand même faire quelque chose de plus concret que mon nom au générique d’un documentaire.

Et maintenant?

Qu’est-ce qui t’attend, maintenant que tu as créé le Kickstarter parfait? D’abord, ton projet va devenir viral et tu récolteras beaucoup beaucoup plus d’argent que prévu. Devant l’avalanche de demandes, et pas prêt du tout à gérer un si gros bateau, tu livreras une version à peine fonctionnelle ton produit avec des mois de retard. Un classique.

Finalement, tous en coeur, ceux qui ont contribué à ta campagne diront : «Merci, la technologie!»

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