Pokémon GO est un jeu, pas une catastrophe nationale

Je pars en vacances pendant trois petites semaines et les médias traditionnels en profitent pour aller (encore plus) chez le diable. Il y en a vraiment qui ont besoin de supervision constante.

Je n’ai jamais embarqué dans le train des Pokémon. Question de génération : j’avais déjà la vingtaine bien entamée lorsque les premiers jeux de la série ont commencé à faire des ravages dans les cours d’école, et si la bande à Pikachu ne semble avoir aucun mal à conserver ses fans éternellement une fois qu’ils sont conquis, elle n’est pas exactement conçue pour attiser l’intérêt d’un adulte qui n’est pas déjà familier avec le concept.

Pokémon GO ne me dérange pas une maudite miette, contrairement à pas mal de gens qui semblent avoir complètement perdu les pédales.

Je n’ai donc pas l’intention de jouer à Pokémon GO. D’autant plus que je n’ai pas d’intérêt particulier pour la réalité augmentée et que je n’ai pas besoin d’une source de motivation extérieure pour aller prendre une marche.

Et pourtant, Pokémon GO ne me dérange pas une maudite miette, contrairement à pas mal de gens de mon âge – ou pas de mon âge du tout – qui semblent avoir complètement perdu les pédales.

D’abord, les faits

Depuis son lancement, dont j’ai entendu parler même au Groenland pendant mon périple dans le lointain Arctique, l’application Pokémon GO a fracassé tous les records de téléchargement du App Store d’iOS, généré des revenus d’environ 1 à 3 millions de dollars par jour en ventes à l’intérieur de l’application, et entraîné une flambée du cours de l’action de Nintendo.

Flambée qui, soit dit en passant, démontre encore une fois qu’il faut être cinglé pour croire à la rationalité des marchés boursiers. Parce qu’après que l’action de Nintendo ait doublé de valeur en quelques jours, Nintendo a dû rappeler aux investisseurs étourdis que l’application était développée par une tierce partie et que c’est cette tierce partie qui allait engranger l’essentiel des bénéfices. L’action montée en flèche a donc promptement redescendu en flammes. Oups.

La réaction à la réalité augmentée est parfois une réalité diminuée

Mais ce n’est rien à côté de l’hystérie qui s’est emparée de certains médias et de certaines personnalités publiques, trop empressés de pointer du doigt les comportements rigolos ou irresponsables d’une poignée d’individus et d’en faire des généralisations abusives sur les méfaits de cette nouvelle technologie du diable que représentent Pokémon GO et la réalité augmentée.

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Que de gorges chaudes se fait-on au sujet des gamins qui ont accidentellement franchi la frontière canado-américaine en contrebande pour courir après une bibitte virtuelle! Ou de ceux qui fréquentent un point de ravitaillement malencontreusement situé dans un cimetière – sans forcément déranger qui que ce soit, d’ailleurs, du moins jusqu’à ce que le journaliste n’aille demander leur avis sur la chose à des passants trop heureux de s’insurger sur demande.

Comme on s’empresse de rire des joueurs un peu trop obsédés qui domptent le monstre de poche plutôt que de se concentrer sur le spectacle de Beyoncé ou de Rihanna qui se déroulerait devant leurs yeux si ceux-ci n’étaient pas rivés à leurs téléphones!

Ah! Comme ils sont bêtes, ces jeunes! Et comme les bien-pensants lecteurs de La Presse ont raison de s’auto-s’tu-effrayantiser en lisant des lettres d’opinion qui dénoncent cette menace à la fois insignifiante et mortelle?

La «meilleure» réaction au phénomène est probablement celle du réalisateur parano Oliver Stone, qui voit dans la collecte de données par Pokémon GO une menace totalitaire. Et je ne parle même pas de la forcenée qui s’est installée sur un toit pour tirer sur des joueurs de Pokémon GO avec une carabine à plombs dans la région de Toronto…

Calmez-vous, s’il vous plaît

C’est seulement un jeu. Un jeu qui fait sortir les geeks de chez eux. Rien de grave.

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Bien sûr, l’application collecte des données de géolocalisation. C’est un jeu de réalité augmentée en ligne, comment voulez-vous que ça fonctionne autrement?

Bien oui, l’éditeur se donne le droit d’utiliser les photos que vous capterez à partir de l’application à des fins publicitaires. Une terrible menace que l’on ne peut contrer qu’en prenant ses photos avec l’application de photo ordinaire de son téléphone.

Si tout le monde avait du jugement, Donald Trump n’existerait pas.

Bien sûr, il y aura quelques irresponsables qui iront courir le Pokémon sur des rails de chemin de fer, qui dépenseront des fortunes en micro-transactions à l’intérieur de leurs applications, ou qui défonceront allègrement les plafonds de leurs forfaits de données en passant des heures à télécharger des cartes GPS. Ben oui. Ça arrive. Si tout le monde avait du jugement, Donald Trump n’existerait pas.

Mais l’immense majorité des joueurs de Pokémon GO ont du plaisir et ne dérangent personne. Comme les «pouelles» qui écoutaient du heavy metal dans les années 1980. Il y en a même qui profitent de l’engouement pour développer des cartes qui permettent aux joueurs de découvrir leurs quartiers, des attractions touristiques, ou même des applications de rencontre pour dresseurs de Pokémon. Bref, pour rendre leur monde un tout petit peu plus agréable.

C’est ça aussi le 21e siècle. Deal with it!

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