Les mœurs japonaises par rapport à la technologie : très différentes d’ici

Vivant dans un pays reconnu comme étant à l’avant-garde de la technologie, les habitudes et l’attitude des Japonais face à celle-ci sont assez différentes de ce que l’on remarque au Québec.

J’ai toujours eu un intérêt pour la techno, adepte passagère de jeux vidéo, habile avec les ordis et grande fan de gadgets que je suis. Mais c’est lors de mon année d’échange étudiant au Japon que mon intérêt s’est transformé en véritable passion, notamment pour les téléphones cellulaires. Certains diraient même «obsession». C’est peut-être parce qu’avant l’ère de la grande guerre entre les iPhone et les appareils Android, mon répertoire mental d’amis et de connaissances incluait le modèle de téléphone mobile utilisé par chacun d’eux. Fait qui m’avait d’ailleurs valu le surnom Keitai Queen (la reine du cellulaire) à l’époque.

Mais ce qui me plaît presque autant que la technologie à laquelle on est confronté au quotidien au Japon, ce sont l’attitude et les habitudes qui sont adoptées envers elle : les différences culturelles entre les Japonais et les Québécois sont flagrantes.

Manner Mode ou la civilité en public

Lorsqu’on embarque dans le train ou le métro, on remarque qu’un nombre impressionnant de personnes ont un téléphone cellulaire à la main… mais rares sont les fois où l’on y surprend quelqu’un en pleine conversation téléphonique.

Prenons, par exemple, une activité courante dans la vie de la plupart des Japonais : se déplacer en transport en commun. Lorsqu’on embarque dans le train ou le métro, on remarque qu’un nombre impressionnant de personnes ont un téléphone cellulaire à la main. Jusque-là, rien de bien différent; c’est d’ailleurs ce à quoi peut ressembler un voyage en métro ou en autobus à Montréal. Contrairement à ici, le réseau cellulaire fonctionne dans le train et dans le métro à Tokyo… mais rares sont les fois où l’on y surprend quelqu’un en pleine conversation téléphonique. Le peu de fois où un téléphone se met à sonner, son propriétaire s’empresse habituellement d’en éteindre la sonnerie; ou encore, de prendre l’appel en chuchotant et en se cachant la bouche derrière la main afin de ne pas déranger les autres, le temps d’indiquer à la personne à l’autre bout qu’elle n’a pas choisi un moment opportun pour discuter.

Ce comportement n’est pas une règle non écrite, comme on pourrait le penser : des annonces en japonais et en anglais entre les stations prient les voyageurs de régler leur mobile à Manner Mode (mettre en mode vibration ou couper la sonnerie) et d’éviter de parler au téléphone dans le train. Au fait, cette règle décrit bien un aspect important de la mentalité japonaise : le respect des autres, et le bien-être collectif plutôt qu’individuel. La population dense sur un petit territoire explique aussi un besoin de préserver son intimité.

Selon la Banque mondiale, le Japon comptait 109 abonnés à la téléphonie mobile pour 100 habitants en 2012, versus 76 pour le Canada. Pourtant, le nombre de fois que j’ai ragé intérieurement après quelqu’un qui parlait fort au téléphone dans l’autobus, dévoilant les détails inintéressants de sa vie privée aux autres passagers, s’élève probablement à près de 1 000 à Montréal, pour 0 à Tokyo.

Consoles de jeux vidéo : pour petits et grands

Toujours dans le train, on remarque aussi beaucoup de gens qui jouent sur une console de jeu portative. Certes, c’est le cas de beaucoup d’enfants, qui l’ont dans les mains ou autour du cou (également une façon répandue de porter son cellulaire au Japon, soit dit en passant). Ce qui est intéressant, c’est que non seulement les consoles portatives sont plus répandues là-bas, mais ce ne sont pas que les bambins qui jouent en public : ce sont des hommes et des femmes de tous âges.

Photo : Derek A.
Photo : Derek A.

Tandis qu’à Montréal, ce comportement semble réservé aux adolescents ou aux hommes dans la trentaine qui sont particulièrement friands de jeux vidéo. Lorsque je trimballe ma Nintendo 3DS rose perle (et mes écouteurs assortis) dans le métro ici, j’attire les regards; à Tokyo, je me fonds dans la masse.

La surconsommation des produits électroniques

Durant l’année où j’ai habité Tokyo lorsque j’étais aux études, j’ai eu pas moins de cinq keitai à mon nom. Oui, c’était peut-être un peu excessif, et non, je ne tente pas d’insinuer que le Japonais moyen change autant de fois de téléphone cellulaire en une année. Par contre, j’ai souvent croisé des gens qui avaient en leur possession deux téléphones (ou plus!) et qui changeaient de modèle ponctuellement chaque année. Il faut dire que les caractéristiques des téléphones mobiles au Japon n’ont rien à voir avec l’offre de ce côté-ci de la planète, et que les différences étaient encore plus flagrantes il y a dix ans.

Photo : Harper Reed
Photo : Harper Reed

Et puis, lorsque j’ai acheté une PlayStation et ensuite une PlayStation 2 usagées, j’ai découvert une culture de gens qui font extrêmement attention à leurs appareils électroniques dans le but de les revendre et d’acheter le modèle le plus récent dès qu’il est offert sur le marché. Les magasins de produits usagés semblent également plus présents au Japon. On en retrouve même des chaînes, comme Hard-Off par exemple. On les appelle les recycle shops et les articles électroniques qu’on y vend sont souvent offerts dans les emballages originaux — ce qui est loin d’être le cas au Village des Valeurs, disons.

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