Facebook aurait saboté son application Android pour tester votre loyauté

Afin de se parer à toute éventualité, Facebook a secrètement mené une série d'expériences visant à contourner le Play Store de Google sous Android.

Le bassin d’utilisateurs de Facebook semble être un véritable laboratoire de candidats pouvant subir des expériences à leur insu. Ce fut le cas en janvier 2012, lorsque Facebook s’est amusé à évaluer s’il était possible d’influencer l’humeur de ceux-ci selon le type de publication affiché sur leur fil d’actualité. Cette semaine, l’entreprise se retrouve à nouveau dans l’eau chaude pour avoir exploité ses utilisateurs dans le cadre d’expériences similaires.

Facebook a voulu tester la loyauté des utilisateurs Android dans le cadre de l’expérience qui a fait couler le plus d’encre cette semaine.

Selon des personnes familières avec le dossier, advenant le cas où Google déciderait d’éliminer Facebook de son Play Store pour une raison ou pour une autre, Mark Zuckerberg et ses complices auraient élaboré un plan afin de s’assurer de minimiser l’immense perte d’utilisateurs que représenterait ce scénario aux yeux de l’entreprise.

Les stratégies sont nombreuses, mais elles ont toutes un point en commun : faire en sorte que Facebook puisse installer directement des applications sur un appareil Android sans passer par le Play Store.

Cette action n’est pas inusitée. Un utilisateur peut désactiver la fonction exigeant que seules des applications provenant du Play Store puissent être installées sur son appareil. Seulement, cette procédure – qui est dans les faits la désactivation d’une mesure de sécurité – n’est pas particulièrement invitante pour l’utilisateur commun.

À cet effet, Facebook a d’abord voulu tester la loyauté des utilisateurs Android à son réseau social dans le cadre de l’expérience qui a fait couler le plus d’encre cette semaine.

Il y a de cela «plusieurs années», l’entreprise aurait volontairement intégré des problèmes artificiels visant à faire planter sa propre application pendant plusieurs heures auprès de certains utilisateurs Android. Le but de l’exercice était d’évaluer le niveau où cet utilisateur déciderait de se débarrasser de Facebook sur mobile. Une limite qui n’aurait jamais été atteinte. D’instinct, les utilisateurs qui se sont retrouvés devant une application non fonctionnelle ont alors visité la version mobile de Facebook à partir du navigateur de leur téléphone.

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Lors d’une autre expérience, Facebook aurait volontairement retiré son application du Play Store de certains pays ayant une population négligeable (visiblement afin de ne pas éveiller trop de soupçons). Les utilisateurs de ces marchés étaient alors invités à installer manuellement l’application à partir d’une URL en suivant une procédure un peu plus complexe – permettre l’installation d’un APK ne provenant pas du Play Store. Conséquence? «Les gens l’ont fait; ça n’a pas été désastreux», a répondu une personne à l’affût de cette expérience.

Le constat est le suivant : si la dépendance des utilisateurs Android à Facebook est forte au point où ils sont prêts à contourner le Play Store pour profiter du service, l’entreprise pourrait à la limite envisager elle-même de quitter la boutique de Google.

L’emprise de Google sur Facebook

Les dirigeants de Facebook ne croient pas que Google soit sur le point de bannir l’application du Play Store à court terme. Cependant, la relation entre les deux entreprises est loin d’être harmonieuse.

Google a notamment déjà menacé de retirer Facebook du Play Store par le passé parce que son application contrevenait à sa politique en installant automatiquement des applications secondaires, comme un carnet d’adresses répertoriant les contacts Facebook d’un utilisateur. L’entreprise a alors cessé cette pratique.

La seule façon que Google pourrait contrecarrer Facebook serait de retirer la fonction permettant l’installation d’applications ne provenant pas du Play Store.

Si Facebook choisit de quitter le Play Store, ce serait alors parce que l’entreprise estime que suffisamment d’utilisateurs Android seraient prêts à installer son application manuellement. Facebook ne serait alors plus obligé de partager les revenus des achats intégrés avec Google, et pourrait à la limite bâtir son propre écosystème d’applications tierces roulant sur Android. C’est d’ailleurs essentiellement déjà le cas avec la boutique en ligne d’Oculus, filiale de Facebook, qui se retrouve préinstallée sur les téléphones de Samsung compatibles avec le casque de réalité virtuelle Gear VR.

Le cas échéant, la seule façon que Google pourrait contrecarrer Facebook serait de retirer la fonction permettant l’installation d’applications ne provenant pas du Play Store. Étant donné la réputation de Google auprès de la communauté de développeurs et la nature open source d’Android, cette décision est susceptible de créer d’importants remous chez les adeptes de la plateforme.

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