Facebook dans l’eau chaude pour avoir manipulé ses utilisateurs

Facebook sait si vous êtes en couple ou célibataire, quelles écoles vous avez fréquentées ou si vous aimez Stromæ. Visiblement, ce n'était pas assez pour Mark Zuckerberg…

Au cours de la fin de semaine, Facebook a révélé le résultat d’une expérience menée auprès de 689 000 de ses membres qui visait à savoir s’il était possible d’influencer l’humeur d’un utilisateur selon le type de publication affiché sur son fil d’actualité.

Cela dit, ce type d’expérience n’est peut-être que la pointe de l’iceberg. Nous ne pourrons jamais avoir la certitude que Facebook ne réalise pas en secret d’autre type d’expérience.

Facebook a ainsi manipulé le contenu diffusé pour chacun des participants afin d’afficher tantôt des messages majoritairement heureux, tantôt des messages majoritairement tristes. L’hypothèse était qu’un internaute aurait une plus forte propension à rédiger du contenu joyeux devant un fil d’actualité jovial, et vice-versa.

Résultat? C’est tout à fait possible. «Les émotions exprimées par des amis, par le biais de réseaux sociaux en ligne, influencent nos humeurs, constituant, à notre connaissance, la première preuve expérimentale de l’énorme contagion émotionnelle représentée par les réseaux sociaux», conclut l’étude intitulée Experimental evidence of massive-scale emotional contagion through social networks.

Le problème? L’expérience a été réalisée sans le consentement des participants. Il va sans dire que ce léger détail a suscité beaucoup de controverse.

La journaliste Katy Waldman souligne le profond manque d’éthique de la part de Facebook, notamment parce que l’entreprise a «intentionnellement rendu des milliers et des milliers de gens tristes» et que ce type d’expérience exige normalement le consentement des participants.

Adam «Danger Muffin» Kramer, chercheur spécialiste de données chez Facebook et auteur de l’étude en question, a écrit une publication dans laquelle il défend les objectifs de l’étude, mais admet que la façon dont l’expérience a été décrite dans le document de recherche a laissé croire que la situation était pire que la réalité.

«Ayant moi-même écrit et conçu l’expérience, je peux vous dire que notre objectif n’a jamais été de choquer qui que ce soit», déclare Kramer. «Je peux comprendre pourquoi certaines personnes ont des préoccupations à ce sujet [l’idée d’être manipulé par Facebook], et mes collègues et moi sommes profondément désolés de la façon dont le document décrit l’expérience, et toute l’anxiété qui a pu être causée. Avec le recul, le partage de nos résultats de recherche ne justifiait peut-être pas toute cette anxiété», conclut-il, avec une certaine ironie.

Soulignons que l’expérience a été réalisée en janvier 2012. Selon Kramer, Facebook a affiné ses méthodes d’examen interne depuis, laissant sous-entendre que l’entreprise ne procédera plus à des expériences de manipulation d’humeur de ce genre à l’avenir.

Cela dit, ce type d’expérience n’est peut-être que la pointe de l’iceberg. Nous ne pourrons jamais avoir la certitude que Facebook ne réalise pas en secret d’autre type d’expérience.

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