Amazon et le pétrole, une histoire d’amour qui fait tache

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Se positionner pour le succès dans le pétrole et le gaz. L’énoncé est clair et ambitieux, chez Amazon on ne mâche pas ses mots. C’est d’ailleurs, selon Gizmodo, le titre d’une présentation effectuée en février 2017 lors d’un séminaire de début d’année chez le géant du commerce en ligne. 

Mais que vient faire le pétrole dans les affaires d’Amazon, une compagnie qui avait pourtant juré de se libérer des énergies fossiles dans les prochaines années ? La réponses réside en trois mots : centres de données. Pour une firme de cette taille, les centres de données (censés alimenter et enregistrer l’ensemble des informations générées par le site à travers le monde) sont gigantesques, nombreux et puissants. Et il faut les alimenter.

Pour Amazon, fini l’énergie verte, place au pétrole

Revenons donc sur cette histoire d’énergie verte. Car les centres de données peuvent aussi fonctionner via des éoliennes ou des panneaux solaires. La preuve : Apple, Facebook et Google y parviennent (dans le cas d’Apple, déjà à 100%). Amazon s’était d’ailleurs engagé en 2014 à suivre le pas, pressé par les groupes environnementaux. Une promesse suivie d’efforts, puisque en 2018, la compagnie aux»30 milliards de revenus annuels était parvenue à alimenter 50% de ses centres de données à l’énergie propre. Puis, la courbe a cessé de grimper.

Une interruption qui, selon Gizmodo, serait due à la volonté d’Amazon d’attirer les géants du pétrole vers son service de cloud computing, Amazon Web Services. Celui-ci, méconnu du grand public, fournit des espaces de stockage et de procession de données ultrarapide aux professionnels, comme Netflix, Adobe et Airbnb.

Des contrats avec BP, Shell et Halliburton

D’après des chiffres publiés par Greenpeace, Amazon n’aurait signé aucun contrat d’énergie verte depuis 2016 et abandonné son projet de parc éolien en Virginie. Dans le même temps, des contrats avec des géants du pétrole comme BP, Shell et Halliburton ont été signés, selon lesquels Amazon doit leur fournir tout un éventail de services informatiques, allant de l’intelligence artificielle à l’automatisation des champs pétrolifères en passant par le transport de données.

Elizabeth Jardim, chef de projet chez Greenpeace, déclare dans le rapport publié par le groupe environnemental :

« En dépit de l’engagement public d’Amazon vers plus d’énergie renouvelable, le plus grand fournisseur de cloud computing au monde espère que personne ne remarquera qu’il alimente son coin d’internet avec une énergie sale. À moins qu’Amazon et autres géants du cloud en Virginie ne changent de manière de fonctionner, notre utilisation grandissante d’internet pourrait mener à plus de pipelines, plus de pollution et plus de problèmes pour notre climat.»

L’énergie verte, ou le double jeu d’Amazon

« AWS s’engage à fonctionner de la manière la plus favorable à l’environnement », peut-on lire sur le site d’Amazon Web Services. Une déclaration qui fait écho aux multiples campagnes de son PDG Jeff Bezos vers un Amazon vert (notamment en faveur des Accords de Paris pour le climat).

Étrange, car Greenpeace indique de son côté qu’Amazon continue à construire des centres de données à vitesse grand V sans pour autant agrandir son parc d’énergies renouvelables. Comme dirait Dupont dans Tintin au pays de l’or noir, « Saperlipopette !… C’était un mirage !…» Ce sur quoi répond Dupond : « Un mirage ?… Tiens ?… Je croyais qu’on les avait supprimés !…»

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