C’est en effet ce qu’a constaté Gizmodo après que sa journaliste Annalee Newitz se soit penchée sur le contenu de la base de données des utilisateurs provenant de la première fuite diffusée par le collectif The Impact Team.
Ashley Madison se présentant comme un site prônant l’infidélité a certainement attiré des personnes qui souhaitaient ridiculiser ses membres ou s’amuser à leurs dépens.
Non seulement les pirates ont affirmé qu’Ashley Madison dupait ses utilisateurs en imposant des frais de 19$ US pour supprimer leur compte alors que le service conservait leurs informations, mais ils ont aussi accusé le site d’avoir créé artificiellement un important nombre de faux profils féminins. Aujourd’hui, tout porte à croire que c’était bien le cas.
D’abord, soulignons qu’à la base, la disparité entre les genres était déjà admise par l’entreprise. Parmi son bassin d’utilisateurs composé d’un peu plus de 36 millions de membres, seulement 5,5 millions de profils étaient féminins.
Il faut également mentionner que la probabilité d’y croiser de faux comptes était déjà supérieure à la moyenne d’autres services. Ashley Madison se présentant comme un site prônant l’infidélité a certainement attiré des personnes qui souhaitaient ridiculiser d’autres membres ou s’amuser à leurs dépens.
Néanmoins, après avoir mené une analyse statistique exhaustive des données, certains des chiffres rapportés par Gizmodo sont plutôt décourageants.
Parmi les membres ayant vérifié ne serait-ce qu’une seule fois leurs messages privés, on retrouve au-dessus de 20 millions d’hommes pour 1 492 femmes. Pour la fonction clavardage, on rapporte un ratio hommes-femmes légèrement supérieur, mais tout de même stupéfiant : un peu plus de 11 millions d’hommes auraient échangé avec 2 409 femmes.
«Certains de ces comptes inactifs ont sans doute été créés par des femmes curieuses de consulter le site, ou d’y trouver leur mari infidèle», suppose Newitz. «D’autres ont sans doute été créés par des journalistes comme moi. Mais la grande majorité d’entre eux sont demeurés inactifs. Ils n’ont pas été créés par des femmes qui voulaient avoir des relations avec des hommes mariés. Ces comptes étaient des profils statiques remplis de données non pertinentes dans le seul but de laisser croire à des hommes que des millions de femmes fréquentaient Ashley Madison.»
La suite des événements
«On se retrouve face à des données qui suggèrent fortement qu’Ashley Madison est un site où des dizaines de millions d’hommes y écrivent des messages, clavardent, et dépensent de l’argent pour des femmes qui n’y sont pas.»
Depuis la cyberintrusion perpétrée en juin dernier, l’affaire à sans surprise fait couler beaucoup d’encre.
Aujourd’hui, nous avons appris l’existence d’une application en développement dont la vocation était d’évaluer la valeur marchande des épouses de ses utilisateurs.
Plus tôt cette semaine, il a été question de deux cas non confirmés de suicides pouvant avoir un lien avec la fuite de renseignements personnels des utilisateurs d’Ashley Madison.
De son côté, Avid Life Media, la maison-mère d’Ashley Madison, offre une récompense de 500 000$ à quiconque fournit des renseignements aux forces l’ordre menant à l’arrestation des personnes responsables de la cyberintrusion.
«Peu importe la façon dont on analyse le tout, on se retrouve face à des données qui suggèrent fortement qu’Ashley Madison est un site où des dizaines de millions d’hommes y écrivent des messages, clavardent, et dépensent de l’argent pour des femmes qui n’y sont pas», conclut Newitz.