Avec un budget de 500 millions de dollars, Destiny est le nouveau rouleau compresseur vidéoludique d’Activision. Mais avec une équipe telle que Bungie aux commandes – et à qui on doit la presque toujours excellente série Halo – il était normal de leur faire entièrement confiance et d’attendre ce jeu. Verdict?
Histoire
Sans vous en dévoiler trop, l’humanité et d’autres races ont connu un grand moment de paix et de développement dans le futur, jusqu’à l’arrivée de La Ruche avec ses déchus, une civilisation extra-terrestre d’insectes à taille humaine et particulièrement vindicative. Résultat : l’humanité a failli disparaître et s’est réfugiée dans quelques havres de paix, le temps de repartir au combat.
On a bien droit à quelques scènes de dialogue, et deux ou trois cinématiques qui permettent de contextualiser l’action, mais c’est le minimum syndical.
Si la cinématique d’introduction est accrocheuse, elle laisse vite place au principal défaut de ce jeu, soit un manque évident de rythme et de mise en scène dans la narration. On ne retrouve pas d’envolée glorieuse à la Mass Effect, et aucun de ses personnages secondaires au background travaillé parvient à nous toucher. On enchaîne les missions, agrémentées au début d’un pitch et d’une cinématique en temps réel du vaisseau qui fonce vers la planète. À partir de la seconde moitié du jeu, on a bien droit à quelques scènes de dialogue, et deux ou trois cinématiques qui permettent de contextualiser l’action, mais c’est le minimum syndical.
Rares sont donc les cinématiques qui concluent la fin d’une mission : vous tuez des gardiens parfois impressionnants, et vous n’avez droit qu’aux félicitations du robot qui vous accompagne.
Jouabilité
En ce qui concerne les contrôles, il n’y a rien à redire. La jouabilité est différente de Halo, mais on en retrouve les sensations. Ça tombe très bien, Halo a toujours été extrêmement solide de ce côté et c’en est de même pour Destiny. Je trouve l’aide à la visée trop permissive, dans le sens où réaliser des headshot à tour de bras est d’une facilité déconcertante.
Du côté des missions, elles peuvent être jouées en solo ou jusqu’à trois joueurs. À plusieurs, l’équilibre est excellent, et vu parfois la difficulté de certaines missions, cela permet de toujours garder un bon rythme, et surtout de conserver le côté intense. Les ennemis se ruent sur vous, ou savent aussi se cacher, et n’hésitent pas parfois à vous contourner pour vous débusquer. Bref, l’intelligence artificielle est assez réussie.
Pour progresser, outre vos armes dont on abordera la personnalisation dans le paragraphe suivant, vous pourrez compter sur des véhicules dont certains permettent également de tirer. Les niveaux sont incroyablement vastes, et il n’y a jamais de délai de chargement à l’intérieur de ceux-ci. Par contre, ce n’est pas le cas entre les niveaux, puisque vous aurez même parfois le temps de vous rendre jusqu’à votre frigo, et revenir pour reprendre à temps la partie.
Une personnalisation poussée
Voilà l’un des aspects les plus réussi de Destiny. Chaque pièce d’armure peut être changée, tandis que certaines peuvent même être améliorées. Il y a des armes différentes par dizaines et il existe dans votre inventaire plusieurs emplacements pour chaque type. De quoi emporter tout un arsenal et l’adapter selon la situation et les ennemis.
De plus, lorsque vous observez les autres joueurs, impossible d’en trouver deux pareils : il y a tellement d’éléments que des milliers de combinaisons sont possibles.
Technique
Bonne nouvelle de ce côté, Destiny est vraiment superbe. On est immédiatement immergé dans l’ambiance post apocalyptique du titre. Chaque civilisation a une réelle personnalité, Bungie prouve encore une fois qu’ils sont capables de créer quelque chose de grand à partir de rien.
Visuellement, on en prend plein les yeux, et chaque planète se démarque de l’autre. Les cartes sont vastes, et proposent de nombreux passages pour contourner des ennemis ou se rendre à un point. Où que l’on aille, on ne se retrouve jamais acculé par les nombreux ennemis, il y a toujours la possibilité de fuir pour récupérer de l’énergie ou recharger. Le level design de ce jeu est tout simplement excellent.
On regrette cependant qu’aucun élément du décor ne soit destructible. Pourtant, il y a bien des barils d’essence ou des mines disséminées ici et là, mais impossible de les faire exploser en tirant dessus, ils ne sont là pour que faire joli. Il faudra attendre la seconde moitié du jeu pour en trouver quelques uns, mais semblent avoir été disséminés avec parcimonie. Comparé à un jeu comme Battlefield 4 où même les bâtiments peuvent être détruit, c’est quand même dommage, surtout que ça aurait amené une richesse dans les stratégies de jeu que ne possédait pas Halo. Bref, les décors sont là pour être admiré, et l’interactivité avec eux est vraiment peu poussée.
Ambiance
Les pièces musicales accompagnent réellement le joueur tout au long du jeu, et contribuent à la personnalité de cet univers.
La bande-son oscille entre musique classique façon hollywoodienne et musique électronique parfois lors de l’action. Ce mélange est excellent et on ne s’en lasse pas. Les pièces musicales accompagnent réellement le joueur tout au long du jeu, et contribuent à la personnalité de cet univers.
Les bruitages bénéficient également d’un excellent travail, chaque arme a un son différent d’une autre. Enfin la version française, même si elle reste en dessous des doublages anglais, est tout de même travaillée.
Conclusion
Destiny est réellement un très bon jeu, et la richesse des équipements et des missions vous pousseront à le finir. L’univers est superbe et on prend plaisir à tout explorer et aller au bout de chaque planète, sans compter que les missions secondaires sont incroyablement nombreuses. Bref, on a envie d’y revenir.
Si ce n’est pas assez, le mode en ligne permet de s’affronter dans plusieurs types de scénarios. Halo oblige, on retrouve dans Destiny la patte de Bungie qui maîtrise à merveille les affrontements par équipes.
Cependant, à cause de sa narration ratée et de ses décors indestructibles, il n’est pas le jeu culte de l’année tel que l’on nous l’a présenté. Il s’agit d’un très bon jeu qui plaira, mais sans pousser un wow d’admiration. Pour ça, il faudra sûrement attendre un deuxième opus.