La Russie bâillonne ses blogueurs dissidents

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Selon le texte, tout internaute dont le site est consulté par plus de 3 000 visiteurs par jour doit se signaler auprès de l’autorité de contrôle des médias, Roskomnadzor, et conserver toutes ses données pendant six mois. Ils devront s’assurer de la véracité de leurs informations, et indiquer l’âge limite approprié pour leurs visiteurs.

L’idée que la Toile soit une zone libre de tout contrôle gouvernemental s’estompe graduellement ces dernières années, alors que de plus en plus de pays cherchent à restreindre la liberté des internautes.

Ceux qui ne se conforment pas à la nouvelle loi dans les dix jours devront payer une amende pouvant s’élever à 500 000 roubles (l’équivalent de 15 420$ CA).

Il n’est pas clair si cette loi s’applique également aux utilisateurs de Twitter avec plus de 3 000 abonnés, puisque ce chiffre ne constitue pas le nombre de visiteurs quotidiens.

Comme le souligne le New York Times, l’idée que la Toile soit une zone libre de tout contrôle gouvernemental s’estompe graduellement ces dernières années, alors que de plus en plus de pays cherchent à restreindre la liberté des internautes. Si plusieurs ont salué des innovations comme Twitter, qui permet la libre circulation de l’information entre de nombreux utilisateurs, voire déclencher des révolutions (pensons au Printemps arabe), les gouvernements comme ceux de la Chine, du Pakistan, de la Turquie, de l’Iran et maintenant de la Russie manifestent clairement leur capacité à déployer leurs chars d’assaut sur les places virtuelles également.

Pionnier dans l’utilisation de technologies sophistiquées pour filtrer Internet, la Chine a continuellement resserré l’étau. Elle a banni les plus importants réseaux sociaux occidentaux, notamment Facebook, Twitter, YouTube et Google. Même Weibo, le populaire réseau social chinois, a fait l’objet de pression de son gouvernement.

Au cours des dernières années, le Pakistan a bloqué l’accès entre 20 000 et 40 000 sites qui à ses yeux hébergent des propos offensants à l’égard des musulmans.

De son côté, la Turquie a récemment imposé des restrictions interdisant l’accès à Twitter et YouTube devant les allégations de corruption du premier ministre Rcep Tayyip Erdogan. L’accès à Twitter a toutefois été rétabli en avril dernier par la Cour constitutionnelle.

Vous pouvez consulter la charte graphique produite par le site Who Is Hosting This afin d’avoir une idée des divers types de contenus censurés selon les pays partout dans le monde. Inutile de mentionner que celle-ci devra être modifiée pour refléter les changements apportés en Russie.

Maintenant qu’ils doivent s’inscrire au registre gouvernemental, les blogueurs russes ne peuvent plus rester anonymes sur Internet. Les organisations qui fournissent des plateformes, tels que des moteurs de recherche, réseaux sociaux et autres forums de discussions, doivent conserver les données de tout ce qu’ils ont diffusé au cours des six derniers mois sur le territoire russe.

«Cette loi réduira le nombre de voix dissidentes et de l’opposition sur Internet», selon Galina Arapova, directrice du Mass Media Defense Center et spécialiste du droit des médias en Russie. «L’ensemble du lot semble assez restrictif et pourrait affecter sérieusement ceux qui disséminent des informations critiques à propos de l’état, des autorités et des personnalités publiques.»

Nous ne savons pas pour l’instant comment le gouvernement compte mesurer le nombre de visiteurs des différentes plateformes touchées par cette loi. Avant même l’entrée en vigueur de celle-ci, Yandex et LiveJournal ont fait savoir que leurs compteurs publics s’arrêtent désormais avant le nombre 3 000.

Une autre loi qui double la peine minimale pour la participation aux troubles massifs à l’ordre public a été adoptée mardi dernier. Les personnes reconnues coupables risquent désormais une sanction d’au moins 8 ans d’emprisonnement. Ce chef d’accusation vise actuellement plusieurs opposants russes, dont le leader du Front de gauche, Sergueï Oudaltsov.

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