George Lucas raconte comment il s’est détaché de Star Wars

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Dans l’une de ses rares apparitions télévisuelles ces dernières années, George Lucas a confirmé les divergences de points de vue concernant l’avenir de La Guerre des Étoiles avec le nouveau propriétaire de Lucasfilm, Disney.

Essentiellement, comme l’on s’en doutait, on ne voulait pas que le réalisateur – celui-là même qui est responsable des films cultes de 1977 à 1983, mais également de la seconde trilogie qui est loin d’avoir fait l’unanimité auprès des fans – soit impliqué dans le projet.

Pour Lucas, Star Wars est un soap opera à propos de problèmes familiaux. «Ça n’a rien à voir avec les vaisseaux spatiaux.»

«Ils voulaient faire un film rétro. Je n’aimais pas l’idée», a-t-il expliqué dans une portion de l’entrevue citée par The Guardian. «Tout ce que je souhaitais faire était de raconter une histoire. Elle a commencé ici et elle s’est rendue là. C’est une histoire de générations, de relation père et fils, un soap opera familial en fin de compte. On l’a qualifiée d’opéra de l’espace, mais les gens ne perçoivent pas que c’est en réalité un soap opera à propos de problèmes familiaux – ça n’a rien à voir avec les vaisseaux spatiaux.»

«Ils n’étaient pas enchantés de me voir être impliqué de toute façon», poursuit-il à propos de The Force Awakens. «Si j’étais pour m’en mêler, je n’aurais causé que des ennuis, parce qu’ils ne m’auraient pas laissé faire ce que j’aurais voulu qu’ils fassent. Puisque je n’ai plus de contrôle créatif, tout ce que j’aurais pu faire est de ridiculiser le projet. Je me suis donc dit “D’accord, je vais poursuivre mon chemin, et je vais les laisser suivre leur chemin”.»

Tel un divorce

«On se retrouve devant cette chose avec laquelle on doit vivre», poursuit-il. «Les gens vont en parler, et ce genre de trucs. C’est comme lorsque les gens parlent d’un divorce : ça crée un malaise, mais ce n’est pas douloureux.»

«En fait, on doit suivre les mêmes règles que lors d’une rupture amoureuse. La première règle est de ne pas téléphoner. La seconde est de ne pas passer en voiture devant sa maison afin de voir ce qu’elle fait. La troisième est de ne pas se pointer à son café préféré ou à un autre endroit dans le but de la revoir. Il faut dire “Non, c’est terminé, c’est de l’histoire ancienne, je passe à autre chose”.»

«Au final, je savais qu’il y avait trois autres histoires à raconter, et je savais que bien faire les choses nécessiterait environ 10 ans. J’ai 70 ans, j’ignore si je vais me rendre à 80, car les chances diminuent chaque décennie comme vous le savez. Il y a ces autres projets que je souhaite réaliser, j’ai donc pris cette décision personnelle de passer à autre chose.»

L’influence de Star Wars sur l’industrie

Dans un second extrait de l’entrevue, Lucas revient sur cette perception initiale des studios et de l’industrie cinématographique, qui se sont empressés à tenter d’imiter le genre suite au succès (inespéré) de Star Wars en 1977. Si les films pilotés par Lucas sont dans les faits bondés d’effets spéciaux, aux yeux de son créateur, la technologie a toujours été au service de l’histoire qu’il souhaitait raconter, et non l’inverse.

Enfin, il est conscient que l’héritage laissé par Star Wars est une lame à double tranchant. Sans se prononcer précisément sur The Force Awakens, et sans non plus avouer avoir commis ce même type d’abus avec la plus récente trilogie, Lucas a admis que son œuvre a incité certains studios à exploiter les effets spéciaux (et possiblement les produits dérivés) à outrance.

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