Longtemps perçus comme des rivaux aux yeux de tous, Intel et ARM marchent désormais main dans la main. Le fabricant américain de semiconducteurs, qui domine le marché des PC avec ses processeurs x86, travaille désormais avec la firme anglaise dont les processeurs exploitant sa technologie sont omniprésents dans le secteur mobile.
Cette perception est toutefois erronée. Intel et ARM ont travaillé ensemble pendant des années dans le but de jeter les bases de l’actuel écosystème, et les entreprises croient que le partenariat annoncé cette semaine leur est «mutuellement bénéfique».
«Je crois que ça peut faire une réelle différence dans l’industrie», a déclaré Will Abbey, directeur général de la conception physique chez ARM, qui est récemment devenue la propriété de SoftBank, l’un des plus importants opérateurs mobiles du Japon. «Pour moi, c’est tout simplement logique.»
Intel pourra ainsi répondre aux besoins d’Apple, Qualcomm et Samsung, et d’autres acteurs de l’industrie mobile.
En combinant la technologie d’ARM avec son savoir-faire et celui de sa jeune filiale Altera acquise l’an dernier, Intel souhaite produire des processeurs selon une gravure de 10 nanomètres, promettant un gain de performance substantiel par rapport à la technologie de 14 nanomètres répandue dans les appareils dernier cri.
L’entreprise californienne pourra ainsi répondre aux besoins d’Apple, Qualcomm et Samsung, advenant le cas où ces entreprises voudraient faire affaire avec Intel comme fournisseur.
Pour Intel, ce sont non seulement les portes du marché des appareils mobiles, mais également celles du marché de la réalité virtuelle, qui s’ouvrent. L’entreprise a d’ailleurs dévoilé cette semaine Project Alloy, sa propre version d’un casque de réalité virtuelle autonome, rappelant l’HoloLens de Microsoft. Microsoft qui travaille d’ailleurs en collaboration avec Intel en y déployant sa plateforme Windows Holographic.
Pour ARM, c’est un partenaire de plus à qui la firme pourra percevoir des redevances en échange de l’utilisation de sa technologie, tout simplement.
Avec le marché des PC qui a du plomb dans l’aile, la nouvelle d’aujourd’hui arrive à point pour Intel. Le premier fabricant mobile qui goûtera d’ailleurs à sa nouvelle technologie sera LG, qui prépare un appareil mobile «de classe mondiale selon la plateforme de conception Intel Custom Foundry à 10 nm» aux dires d’Intel.