Au menu de la conférence : des jeux AAA, des premières mondiales, des jeux indépendants, des passionnés qui s’exclament à la vue de chaque nouvelle bande-annonce, et la démonstration d’une première expérience PlayStation VR en multijoueur.
Tant les journalistes que le public étaient conviés à l’événement afin d’essayer les plus récents jeux PlayStation 4 (et quelques jeux PlayStation Vita). Comme dirait François Bugingo, j’y étais. Sauf que contrairement à lui, j’y étais pour vrai. Chose certaine, en terme d’assistance, cette seconde édition du PlayStation Experience fût un succès.
La conférence
Parmi ce qui a retenu mon attention lors de la conférence d’ouverture, difficile de passer à côté de Uncharted 4 : A Thief’s End, dont la nouvelle bande-annonce présente une nouveauté prometteuse : des choix de réponses intégrées aux conversations de ses cinématiques, à l’instar de la série Mass Effect, qui viendront influencer le dénouement de son scénario.
La foule a été particulièrement enthousiaste à la vue de la nouvelle bande-annonce de la refonte de Final Fantasy VII, qui pour la première fois a montré un aperçu de son gameplay. Toutefois, une nouvelle beaucoup plus importante à son sujet est survenue en coulisse : afin de s’assurer qu’aucune portion du jeu mythique ne soit pas absente de cette version remastérisée, Square Enix a choisi de distribuer le jeu selon un format épisodique. Un choix judicieux.
Ces derniers temps, Sony a beaucoup parlé de PlayStation VR, le casque de réalité virtuelle destiné à la PlayStation 4 prévu pour l’an prochain. Parmi les expériences présentées lors de la conférence, une démonstration d’un jeu multijoueur en ligne nous a donné une idée d’un mode où deux joueurs s’affrontent face à face dans un environnement à la Tron. Le concept a un certain potentiel, même si la présentation ne s’est pas déroulée comme prévu. Il faut dire que beaucoup d’équipement sera nécessaire – dans ce contexte, deux PS4, deux PlayStation Camera, deux ensembles de PlayStation Move, et bien entendu deux casques PlayStation VR.
Redonner ses lettres de noblesse aux jeux sur rails?
Sony semble privilégier l’utilisation des commandes PlayStation Move avec le PlayStation VR. Ces manches permettent ainsi la reproduction des mains du joueur dans l’environnement, augmentant par conséquent le sentiment d’immersion.
Toutefois, puisque les déplacements dans ses conditions sont limités à la taille de votre salon, on risque de voir le retour de jeux sur rails – un genre d’abord popularisé par les bornes d’arcade, comme Virtua Cop, où le jeu dirige lui même le joueur dans l’action.
Difficile de savoir si ce type d’expérience pourra être lassant à la longue, mais le sentiment d’immersion du PlayStation VR a grandement contribué au plaisir que j’ai eu de jouer à London Heist.
C’est notamment le cas de London Heist, dont l’essai des deux expériences présentées pour la première fois lors du E3 cet été n’a laissé aucun journaliste québécois indifférent.
Dans un premier temps, le joueur se retrouve devant un sinistre tortionnaire qui cherche à lui extraire de l’information. Il commande au joueur de se lever, l’engueule en le suivant du regard, avant de lui tendre un téléphone. On se retrouve alors plongé dans un flashback, derrière un bureau, avec lequel on interagit pour ouvrir les tiroirs, prendre un flingue, le charger avec sa main gauche, se cacher, et tirer sur ceux qui nous attaquent. Cette expérience a donc été conçue pour éviter de vouloir s’évader : on a ainsi une grande liberté de mouvement, mais aucune liberté de déplacement.
Même chose en ce qui concerne la seconde expérience dans laquelle le joueur est passager à bord d’une voiture en fuite. On peut interagir avec la radio de la mini fourgonnette, ouvrir le coffre à gants, lancer des canettes vides au pilote (qui malheureusement ne réagit pas), et tirer sur les voitures et les motos qui veulent notre peau. Difficile de savoir si ce type d’expérience pourra être lassant à la longue, mais le sentiment d’immersion du PlayStation VR a grandement contribué au plaisir que j’ai eu de jouer à ces deux démos.
Alors que London Heist est digne d’un jeu AAA en terme de réalisme, Job Simulator : The 2050 Archives se présente davantage comme un jeu léger typique qui pourrait avoir été conçu par un développeur indépendant. Dans un futur où tout travail est accompli par des robots, l’être humain est invité à se désennuyer en revisitant ce que c’était d’avoir un emploi de 9 à 5.
Seul problème : les simulations proposées sont l’interprétation très approximative d’un ordinateur. Par exemple, le photocopieur d’un fonctionnaire va reproduire fidèlement chaque objet déposé plutôt que de simplement imprimer sa reproduction papier. C’est absurde, loufoque, et ça incite le joueur à littéralement foutre le bordel. Je n’ai jamais autant lancé d’objets à un ordinateur humanoïde qui souhaitait simplement m’aider à bien faire «mon travail».
Le PlayStation VR comme expérience optionnelle
Plusieurs jeux plus classiques vont également proposer une compatibilité avec PlayStation VR. Du côté de Sony, il était notamment possible d’essayer Driveclub, permettant ainsi de vérifier ses angles morts beaucoup plus facilement, comme de véritables coureurs automobiles. Le contrôle de la caméra est alors fondamentalement intuitif.
Les développeurs tiers investissent aussi beaucoup d’efforts à intégrer le PlayStation VR dans des leurs prochains jeux. Le simulateur de vol Ace Combat 7 de Bandai Namco proposera d’ailleurs une formule similaire à Driveclub. S’il peut être facile de sous-estimer la contribution de la réalité virtuelle pour les jeux en vision subjective, un seul essai risque de confondre les plus grands sceptiques.
Enfin, le jeu culte de Sega, Rez, subira également une seconde refonte, nommée Rez Infinite. En plus du mode PlayStation VR optionnel, les propriétaires de PlayStation 4 auront droit à un niveau supplémentaire absent de la version lancée sur Xbox 360 en 2008 (et des versions antérieures, bien entendu).
Le PlayStation VR est loin d’être parfait
Si le développement de la réalité virtuelle a fait des pas de géants ces dernières années, l’expérience n’est pas encore parfaitement au point. Tout comme avec l’Oculus Rift, l’image diffusée par le PlayStation VR est parfois floue, même une fois le casque bien ajustée à nos yeux. Cependant, au fur et à mesure que la définition des écrans ira en augmentant (visiblement, le 1080p est insuffisant), il y a fort à parier que cette nuisance s’estompera.
Tout compte fait, je reviens de San Francisco avec le sentiment que la réalité virtuelle a de bonnes chances de devenir un aspect important de l’industrie, et non une simple mode qui tombera dans l’oubli.