Québecor débarque sur YouTube avec Goji (MAJ)

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MISE À JOUR : Un porte-parole de Québecor a tenu à souligner que l’initiative de l’entreprise n’était pas la fondation d’un nouveau réseau multichaîne, contrairement à ce que mentionnait précédemment cet article, mais d’un collectif. Ce terme vise à distancer Goji de la réputation de ces types de réseaux, qui se sont retrouvés au milieu de divers conflits ayant fait les manchettes ces dernières années.

Enfin, on insiste sur le fait que l’entente est d’une durée d’un an, et qu’il n’y a aucune clause d’exclusivité. Cela dit, la mise en garde (deuxième portion de l’article) demeure valide, et il est toujours judicieux de bien lire l’intégralité d’un contrat avant de le signer.


Selon ce que rapporte ce matin Le Journal de Montréal, la filiale numérique du groupe Québecor Média offrira bientôt aux créateurs de contenus québécois la possibilité de rejoindre un nouveau collectif, Goji, afin de pouvoir mieux tirer profit de leurs productions.

«Ces créateurs, qui parlent d’une foule de sujets, comme de mode, de maquillage, de déballage de jeux ou même de leur vie personnelle, sont des créateurs authentiques et ils ont un auditoire fidèle», explique Caroline Roy, vice-présidente de Québecor Numérique. «On veut les soutenir, leur offrir des services pour qu’ils puissent développer leur audience et leur marque, et les amener sur d’autres plateformes.»

Une dizaine de créateurs de contenus seraient en pourparler afin d’intégrer le nouveau réseau.

Goji promet ainsi à ces jeunes talents de leur ouvrir la porte à des secteurs de marchés difficilement accessibles, tels que les domaines de l’édition (on n’a qu’à penser à 3 fois par jour), la télévision (comme la nouvelle programmation de MusiquePlus), voire même le cinéma.

En revanche, Québecor souhaite ouvertement tirer profit de l’influence qu’exercent les YouTubers auprès des consommateurs auxquels ils s’adressent.

«On veut les aider à gérer tous leurs échanges, que ce soit avec des agences ou avec leurs clients», poursuit-elle. «On pourra, par exemple, les accompagner dans la croissance de leurs audiences et dans le développement d’opportunités multiplateformes, et leur apporter un soutien à la création, même leur offrir de la formation au besoin, comme pour l’analyse de données ou le montage.»

Enfin, Goji serait en voie de conclure un important partenariat avec une boîte française (encore une fois, on évite ici le terme «réseau multichaîne») afin d’assurer le rayonnement de ses membres à l’échelle internationale. Selon l’entreprise, une dizaine de créateurs de contenus sont actuellement en pourparler avec Goji pour intégrer le collectif.

Si l’arrivée d’un nouveau joueur dans le domaine est une bonne nouvelle pour le marché québécois, il va de soi que la prudence est de mise avant de s’engager à quoi que ce soit. Bien que l’entreprise ne se présente pas comme un réseau multichaîne, difficile de ne pas décrire ce «collectif» comme un «réseau de plusieurs chaînes YouTube».

Comment générer des revenus sur YouTube?

D’abord, il est important de souligner que la possibilité de générer des revenus – en jumelant un compte Google AdSense à votre chaîne YouTube – est offerte à quiconque. Une fois que votre chaîne est bien établie (vous avez plusieurs vidéos avec une ligne directrice et une certaine audience), vous pouvez soumettre votre candidature au programme Partenaire YouTube, qui vous donnera accès notamment à un meilleur rendement par vidéo en terme de visibilité et de revenus.

Que vous soyez partenaire ou non, vous demeurez propriétaire de votre contenu, que vous pouvez distribuer ailleurs si vous le souhaitez.

À quoi servent les réseaux multichaînes?

Contrairement au programme Partenaire YouTube, les réseaux multichaînes peuvent choisir de prendre sous leur aile une chaîne YouTube quelle soit bien établie ou non. Ils promettent généralement un CPM élevé, soit le revenu généré par mille visionnements d’une vidéo, atteignable lorsque les conditions gagnantes sont réunies et que la chance vous sourie, alors que le CPM annoncé par YouTube est plus fidèle à la réalité. Les réseaux mutlichaînes misent fondamentalement sur le potentiel de croissance d’une chaîne en faisant la promotion de celle-ci en échange d’un pourcentage sur les revenus générés par le visionnement de son contenu.

Traditionnellement, les réseaux multichaînes vont demander l’exclusivité de votre contenu. Il est fort possible qu’on vous laisse croire que vous en êtes toujours propriétaire, mais il vous sera essentiellement impossible de l’exploiter ailleurs que sur leur réseau.

Quels sont les bénéfices d’être membre d’un réseau multichaîne?

Être affilié à un réseau ouvre la voie à une ascension plus rapide à la rentabilité. Selon les services offerts par le réseau, le créateur de contenu peut avoir accès à des ententes publicitaires particulières (comme le placement de produit), profiter de la visibilité du réseau en participant à d’autres productions, ou recevoir la collaboration d’autres membres du réseau (le fameux phénomène de la convergence).

Il va de soi que la relation entre un créateur de contenus québécois et un réseau québécois est susceptible d’être plus bénéfique qu’une affiliation avec un réseau étranger, surtout si ce dernier n’est pas francophone.

Quels sont les risques d’être membre d’un réseau multichaîne?

Outre le fait que le réseau aura la main mise sur la production de votre contenu, beaucoup de ces réseaux vont tenter d’imposer un contrat à durée perpétuelle et dont les clauses de résiliations sont floues, voire inexistantes. YouTube déconseille d’ailleurs de conclure un contrat comportant des clauses de perpétuité.

Advenant le cas d’un litige entre le créateur de contenus et le réseau avec lequel un partenariat a été conclu, la résiliation du contrat pourrait devoir nécessiter des procédures judiciaires coûteuses. Certaines clauses pourraient également empêcher le créateur de contenus de repartir à zéro, que ce soit de façon indépendante ou chez un concurrent, sans changer fondamentalement le concept de sa production ou la thématique exploitée.

Pour en apprendre davantage sur le sujet, nous vous invitons à lire cet article du Fonds des médias du Canada qui résume bien le mode de fonctionnement des réseaux multichaînes.

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