Parfois, les Américains nous éblouissent avec leurs prouesses scientifiques. Et parfois, on se demande ce que le gouvernement Trudeau attend pour creuser une fosse remplie de crocodiles tout au long de la frontière qui nous sépare de ce pays de fous.
Vous devinerez que l’actualité semi-techno, semi-insolite des dernières semaines chez nos inquiétants voisins d’en bas penche plutôt dans la deuxième direction.
Tâchons d’en rire.
John McAfee strikes again (yee-haw!)
La dernière fois que nous avons croisé le chemin du très excentrique John McAfee, autrefois fondateur d’une firme de sécurité informatique et plus récemment collectionneur d’histoires sans queue ni tête, il comptait briguer la présidence des États-Unis. Le projet avance, façon de parler, et McAfee se présente maintenant sous la bannière du Parti libertarien.
Si McAfee ne parvient pas à pirater l’iPhone pour le FBI à la place d’Apple, il s’engage à manger sa chaussure en direct à la télévision.
Malheureusement pour lui, il n’est pas facile de faire parler de soi en tant que candidat d’un tiers parti. Surtout lorsque la course à l’investiture de l’un des partis établis vire au cirque, comme c’est le cas en ce moment chez les républicains.
Comment McAfee allait-il résoudre ce dilemme? En proposant de hacker le système de chiffrement du iPhone du tueur de San Bernardino, qui fait actuellement l’objet d’un litige hautement médiatisé entre Apple et le FBI.
McAfee affirme qu’il parviendra, avec l’aide de son équipe de pirates favoris, à s’emparer des moindres secrets des terroristes en moins de trois semaines, sans qu’Apple – qui a juré de ne pas collaborer, de peur de créer un précédent dangereux – ne soit forcée de renier sa parole.
Et s’il n’y parvient pas, McAfee s’engage à manger sa chaussure en direct à la télévision, dans une émission diffusée sur l’une des chaînes de la famille Fox News (évidemment).
Oui, il y a des gens bien bizarres dans le petit monde de la sécurité informatique. Non, ça ne me rassure pas, moi non plus.
L’amour est dans le tsour de bras
Vous avez le bout du pouce usé à force de passer vos soirées sur Tinder et vous n’avez toujours pas trouvé l’âme soeur? Une artiste new-yorkaise a peut-être la solution à votre solitude : sniffer le linge sale d’autrui.
Interprétation louche des recherches scientifiques sur le rôle des phéromones et autres phénomènes olfactifs dans l’attraction entre les individus, le projet Smell Dating est pour le moment limité à une centaine de volontaires qui doivent habiter à New York et accepter de payer 25$ pour le privilège.
En gros, l’expérience consiste à porter le même chandail pendant trois jours et trois nuits sans appliquer de désodorisant et (on assume) sans se laver. On envoie ensuite le vêtement à l’entremetteuse, qui le découpera en morceaux pour envoyer ceux-ci à d’autres participants. Quand vous recevrez vous-mêmes votre sélection de mottons de tissu pas frais, vous n’aurez qu’à sentir le swing des candidats pour choisir celui ou celle avec qui vous avez envie d’aller prendre un café.
D’ailleurs, on vous conseille de le prendre aromatisé, le café. Au cas où l’autre aurait choisi de s’investir dans le projet à long terme, genre.
Le célibat n’a sans doute jamais été aussi attrayant.
La loi est cave, mais c’est la loi
Voici maintenant un deux pour un d’epic fails législatifs, présentés en vrac parce que ces choses-là sont trop absurdes pour que l’on s’y attarde. Deux indices de plus qui m’incitent à croire que la civilisation américaine est sur le point de s’écrouler – disons, d’ici mercredi prochain vers le début de l’après-midi.
D’abord en Idaho, un État surtout connu pour son impressionnante production de patates et pour son nom qui sonne très bien dans le refrain de la chanson Old MacDonald had a Farm (I-da, I-da-ho!), le comité sénatorial responsable de l’éducation vient de proposer un projet de loi qui permettra aux enseignants d’utiliser la Bible dans les cours d’astronomie, de géologie et de biologie.
Le Mississippi, qui peut se vanter de croupir au fond du classement national dans presque toutes les catégories en matière d’enseignement, n’a pas l’intention de se faire dépasser par l’extrême droite. Pour bien assurer sa domination du fond du baril, un représentant à la législature de l’État vient de présenter un projet de loi qui protège contre toute sanction les enseignants qui prêchent le créationnisme en classe.
Dans les deux cas, on présume qu’il s’agit d’une demande des entraîneurs des équipes de football du coin, qui souhaitent que les commotions cérébrales subies par leurs joueurs entraînent les conséquences les plus négligeables possible.
L’aidukasion, kossa done?
Finalement, une enquête nationale démontre qu’à peine un tiers des élèves américains du secondaire reçoivent des renseignements scientifiquement valides au sujet des changements climatiques. Le plus souvent, ils n’en entendent d’ailleurs parler que pendant une heure ou deux au cours de toutes leurs études. Ce qui n’est peut-être pas plus mal lorsqu’on considère que les deux tiers des profs en profitent pour leur refiler de l’information fausse ou tout au moins ambigüe.
Malheureusement, l’aveuglement volontaire en matière de changements climatiques franchit les frontières aussi allègrement que les gaz à effets de serre.
Remarquez qu’à ce sujet nous n’avons pas tellement de raisons de nous vanter : l’aveuglement volontaire en matière de changements climatiques franchit les frontières aussi allègrement que les gaz à effets de serre.
Gulp.
Finalement, peut-être que Neptune, ce n’est pas assez loin comme destination où se sauver. Il faudrait que les astronomes se dépêchent à confirmer l’existence d’une neuvième planète dans les tréfonds du système solaire. En espérant que ceux qui sont responsable de cette tâche n’ont pas utilisé la Bible comme manuel scolaire à l’Université.