Star Wars Battlefront, le grand trouble dans la Force

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Comment répliquer l’expérience qui a si bien servi la série jusqu’à maintenant sans tomber dans le piège du jeu générique à la Call of Duty ou à la… Battlefield?

Les attentes sont élevées, après tout; à la suite de la vente de Lucasfilm à Disney, en 2012, et la fermeture subséquente des studios de jeux vidéo LucasArts, les jeux vidéo liés entre autres à Star Wars se sont retrouvés dans le néant. EA et son studio Dice (Battlefield, Mirror’s Edge) ont hérité de la franchise Battlefront, une série de jeux de combats à la première où à la troisième personne dans l’univers de la saga de George Lucas.

Les deux premiers titres avaient remporté un succès certain, plus particulièrement Battlefront II, sorti en 2005, et qui est encore très populaire aujourd’hui.

C’est d’ailleurs cette popularité qui inquiétait les joueurs. Comment répliquer l’expérience qui a si bien servi la série jusqu’à maintenant sans tomber dans le piège du jeu générique à la Call of Duty ou à la… Battlefield?

«C’est un piège!»

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D’abord, le bon grain. À l’occasion d’une fin de semaine où tous les détenteurs de comptes du service Origin pouvaient essayer gratuitement la version bêta de Battlefront (impossible de l’appeler Battlefront III, bien sûr), il faut se rendre à l’évidence : on se sent effectivement comme dans Star Wars. Les décors, les armes, les personnages, les sons, la musique… À moins de deux mois de la sortie de l’épisode VII, Battlefront nous ramène dans l’univers de la trilogie originale, et pas rien qu’un peu. Durant cette phase de test, il était même possible de recréer la Bataille de Hoth, tirée de L’Empire contre-attaque!

Ensuite, l’ivraie. Parlons-en, d’ailleurs, de cette Bataille de Hoth. Des armées à la force complètement inégale, des points de renforts éparpillés aléatoirement sur la carte, des quadripodes impériaux vissés sur des rails (et donc impossibles à véritablement contrôler), des problèmes de visée, des chasseurs spatiaux cloués à basse altitude et qui se contrôlent comme une bétonnière… On pourra toujours arguer qu’il s’agissait d’une version bêta, le mal était fait. Le jeu semblait brouillon, développé à la hâte, sans préoccupation pour le joueur, mais simplement pour faire sonner le tiroir-caisse.

Et la suite n’a pas permis de se défaire de cette impression. Dans un jeu impliquant des attaques par équipe, Dice et EA n’ont pas jugé bon d’inclure une fonction de clavardage vocal. Idem pour d’éventuels serveurs privés.

Le jeu mort-né

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Le pire, dans toute cette affaire, c’est que des séquences vidéo d’une version alpha de Battlefront III, développée de 2006 à 2008 avant de disparaître dans un trou noir, ont de nouveau fait surface, et la comparaison est loin d’être flatteuse pour la version sur laquelle travaille EA. Un probable support pour des mods comme les précédents opus, l’inclusion des personnages et vaisseaux des épisodes I-II-III, la possibilité d’embarquer simplement dans un engin au lieu de chercher des pastilles spéciales à travers la carte, des batailles qui ont lieu sur terre, mais aussi dans l’espace… Toutes des choses qu’EA a décidé de laisser de côté pour Battlefront, y compris les batailles à plus de 40 joueurs pourtant offertes dans Battlefront 1 et 2.

Si l’on fait un calcul rapide, EA envisage de développer pour 60$ en contenus supplémentaires, soit le prix de base d’un jeu AAA. De qui se moque-t-on?

Bien sûr, EA avait tenté d’apaiser les craintes en assurant que son jeu ne comporterait aucune microtransaction, mais la véritable raison de ce geste est rapidement apparue.

Vous désirez vous procurer Battlefront en précommande? Préparez-vous à sortir le chéquier : l’édition de base du jeu se détaille à 80$. La version deluxe, avec des armes supplémentaires qui donneront un avantage dans les combats? Quatre-vingt-dix dollars. Et si l’argent vous brûle vraiment les mains, vous pouvez jeter 140$ par la fenêtre et acheter l’édition ultime, qui comprend l’édition deluxe et la «passe de saison», soit tout le DLC prévu pour le jeu.

Si l’on fait un calcul rapide, EA envisage de développer pour 60$ en contenus supplémentaires pour Battlefront, soit le prix de base d’un jeu AAA vendu sur diverses plateformes numériques ou en magasin. De qui se moque-t-on? Encore une chance qu’il n’y ait pas de microtransactions, merde!

Voter avec son portefeuille

On espérait qu’EA puisse finalement revenir du côté lumineux de la Force. On se retrouve plutôt devant une tricherie manigancée par le côté obscur. Peut-être pas une arnaque, mais il faudrait que Dice et EA tirent un méchant lapin de leur chapeau pour transformer de fond en comble leur jeu avant sa sortie le 17 novembre, et ainsi faire mentir les pronostics.

Il est quand même aberrant de constater qu’après des années à subir ces arnaques à tour de bras, avec les précommandes, les microtransactions, les passes de saison et les éditions exclusives à certains détaillants, les grands studios tentent encore de nous avoir en développant des jeux sans originalité et en multipliant les contenus supplémentaires payants. Battlefront sera sans doute un mauvais clone de Battlefield, à ranger auprès des franchises répétitives que sont Call of Duty, Assassin’s Creed, FarCry et autres Need for Speed.

Doit-on déjà enclencher le décompte vers la mort numérique de Battlefront? La sortie de The Force Awakens aidera sûrement les ventes. Pour le reste, il n’en tient qu’à l’éditeur et à son distributeur. Et contrairement à la saga de science-fiction, ce jeu n’est probablement pas le nouvel espoir tant attendu.

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