Depuis plusieurs mois, le mystère plane sur l’usage que fait Amazon des conversations des utilisateurs d’Alexa. Si on savait que la firme californienne les conservait pendant un moment, on ignorait en revanche pour combien de temps et à quelle fin. Ainsi, Chris Coons, sénateur démocrate de l’état du Delaware, s’était fendu d’une lettre en mai dernier, adressée à Amazon. Il y demandait plus d’éclaircissements sur la conservation des données par Alexa.
La réponse de la compagnie, envoyée le 28 juin dernier, permet de lever le voile sur un des points majeurs : en clair, oui, les conversations sont bel et bien stockées pour un temps indéterminé. Pour être effacées, il faut que l’utilisateur lui-même les supprime manuellement.
En quoi vos conversations sont utiles à Alexa
« Nous conservons encore certains enregistrements des interactions avec Alexa. Cela comprend des actions menées par l’assistant à la suite des requêtes des utilisateurs », écrit Brian Huseman, vice-président d’Amazon, dans la lettre ouverte disponible ici. Celle-ci prend la forme d’une énumération de questions-réponses, à travers lesquelles la compagnie aborde l’ensemble des points soulevés par Chris Coons.
Huseman temporise en soulignant que le stockage des données des clients permettrait d’améliorer les systèmes d’apprentissage automatique d’Alexa. Celle-ci pourrait ainsi apporter des réponses plus adaptées aux requêtes de l’utilisateur. Ajoutons que si les conversations peuvent être effacées manuellement, ce n’est pas le cas des commandes effectuées en ligne. Celles-ci sont enregistrées indéfiniment sur les serveurs d’Amazon.
Quant à savoir avec qui et de quelle façon les données sont partagées -l’un des gros points noirs soulevés par le sénateur-, Amazon ne donne pas de réponses claires. Mais gageons que Chris Coons n’a pas dit son dernier mot.
Alexa, donne-moi la définition d’«espion».