Warren Spector a en effet un tableau de chasse plutôt impressionnant et a lancé à lui seul bien des genres qui maintenant sont devenus des incontournables. Chronique annoncée d’un retour attendu de l’un des Jedi du jeu vidéo.
Un peu d’histoire
Histoire de parfaire la culture générale des plus jeunes d’entre vous, sachez que l’honorable Warren Spector est tout de même à l’origine de jeux ayant clairement marqué leur époque. Certains d’entre eux ont même tout simplement lancé un genre. Oui, rien que ça.
Commençons par le commencement. En 1989, il rejoint Origin et coproduit des titres aussi connus que Ultima VI, Wing Commander (oui, l’ancêtre du trop attendu Star Citizen), Ultima Underworld (un classique) et sa suite, ainsi que System Shock et Wings of Glory. Il devient alors président général de Looking Glass Austin qui donna un des premiers jeux furtifs de son époque, le révolutionnaire Dark Camelot, mieux connu sous le titre de Thief : The Dark Project. Inutile de vous préciser que ce titre a inspiré bon nombre de jeux dans lesquels la discrétion était de mise.
Alors qu’il allait signer un contrat avec EA, pour ce qui allait devenir un jeu de rôle basé sur la franchise Command & Conquer, il reçoit un appel de son ami John Romero. Ce dernier a aussi quelques titres très connus à son actif, tels que Commander Keen, Wolfenstein 3D, DOOM, DOOM II : Hell on Earth et Quake. Warren Spector rejoint donc Ion Storm et donne le jour à l’incontournable Deus Ex, dont Eidos a désormais récupéré la franchise.
Puis ce fut un passage plutôt raté chez Disney avec son studio Junction Point et un titre décevant, Epic Mickey. Étant un grand fan du travail du créateur de dessins animés américain, il s’est jeté corps et âme dans ce titre, qui fut malheureusement un échec, exclusif à une Wii sur la pente descendante. Warren Spector décide donc de quitter l’industrie et se lance dans l’éducation afin de développer un programme post-baccalauréat de développement de jeu à l’université d’Austin au Texas. Comme vous pouvez vous en rendre compte, le monsieur n’est donc pas n’importe qui.
Le retour du sensei
System Shock fut l’un des tout premiers jeux de tir à la première personne intégrant des éléments de jeux de rôle et d’aventure.
Pas plus tard que cette semaine, Warren Spector a donc annoncé son retour dans l’industrie en rejoignant l’équipe de Otherside Entertainment, un studio formé en partie par d’anciens membres de Looking Glass. En tant que directeur du studio, il veillera au développement de titres qui ont fait sa réputation. En effet, Spector travaillera de concert avec sa nouvelle équipe sur la suite de la franchise System Shock, qui en sera à son troisième opus, ainsi qu’Underworld Ascendant, issu de l’univers d’Ultima Underworld.
En son temps, System Shock fut l’un des tout premiers jeux de tir à la première personne intégrant des éléments de jeux de rôle et d’aventure, tout en laissant le libre arbitre au joueur afin qu’il résolve les problèmes qui lui étaient soumis à sa manière. Le héros pouvait en effet suivre la voie du soldat, du psionique ou du pirate informatique pour lutter contre Shodan, une intelligence artificielle démoniaque. Le jeu, dont les graphismes sont logiquement désormais très dépassés, fait encore cependant école en ce qui a trait à l’ambiance sonore qui plongeait le joueur dans un univers inquiétant voir étouffant.
En ce qui a trait à Underworld Ascendant, les amateurs de jeu de rôle retrouveront ce qui les a probablement charmés lors de leur première session de jeu, que ce soit sur table, ou sur PC et console. Toujours à la première personne, le jeu ne mise pas seulement sur ce qui avait fait son succès, mais aussi sur de nouvelles technologies. Leur improvisation engine est un ensemble de mécaniques permettant au joueur de trouver la solution qui lui convient le mieux pour remporter un défi, qu’il relève de la navigation, du combat, de la réflexion et que sais-je encore?
Des jeux intelligents où les réflexes ne suffisent pas
Le mantra de Warren Spector c’est avant tout de laisser le joueur maître de ses actions et de faire confiance à son intelligence. Oubliez ici, toute notion de chemin tout tracé où vous devrez vous contenter de tirer bêtement, mais habilement sur tout ce qui bouge.
Je dois quand même avouer que je suis un peu vendu au travail du monsieur. Deus Ex, Thief et Ultima Underworld étant pour moi de véritables précurseurs de tous ces jeux dits «ouverts» si populaires aujourd’hui. Malgré une seule erreur de parcours due à son amour inconditionnel pour Mickey (Epic Mickey et sa suite), Warren Spector brille plutôt par des succès qui ont jalonné l’histoire du jeu vidéo et qui ont créé de véritables genres aujourd’hui encensés et consommés en grandes quantité. Et vous, l’un de ces titres est-il à vos yeux un classique du jeu vidéo?