Depuis le lancement du plus récent système d’exploitation de Microsoft, Windows 10 est fortement soupçonné d’espionner ses utilisateurs.
Les observations d’un utilisateur de Voat dénommé CheesusCrust rendent plus tangible le comportement de Windows 10 à cet égard.
En juillet dernier, on vous invitait à désactiver les fonctions de surveillance dans les paramètres de confidentialité de l’OS, tout en soulignant que cette procédure ne garantissait pas l’étanchéité de vos données. Deux semaines plus tard, le blogue Ars Technica révélait que Windows 10 persistait à transmettre des données à Bing, Cortana, OneDrive et d’autres services de Microsoft, ignorant complètement ces paramètres de confidentialité.
Cette semaine, les observations d’un utilisateur de Voat dénommé CheesusCrust ont tenté de rendre plus tangible le comportement de Windows 10 à cet égard. Toutefois, le journaliste Ed Bott de CNET a été en mesure de mettre la main sur les données découlant des tests effectués par ce dernier, pour se rendre à l’évidence que les agissements de Windows 10 étaient tout à fait normaux.
En résumé, CheesusCrust a installé une version de Windows 10 Enterprise dans un environnement virtuel de son ordinateur portable sous Linux, puis a analysé le trafic réseau généré par l’OS. Cette version était configurée de sorte que les fonctions de surveillance de Windows 10 devaient être désactivées. Malgré ces paramètres, le système d’exploitation communiquait tout de même avec une série d’adresses IP publiques, en apparence de façon inexpliquée.
Mais cette apparence, qui pouvait donner l’illusion que des données pouvaient être transmises sans le consentement de l’utilisateur, est en réalité un comportement tout à fait normal selon Bott.
Au final, il semblerait que Gordon Kelly de Forbes ait une dent contre Microsoft en général, et Windows 10 en particulier. Cela dit, le plus surprenant dans ce qui était à la base une fausse nouvelle est la réponse de Microsoft.
La réponse de Microsoft
À la lumière de l’analyse (déficiente) de CheesusCrust, le journaliste Gordon Kelly du magazine Forbes a communiqué avec Microsoft afin d’obtenir une déclaration officielle. Sans surprise, l’entreprise a d’abord refusé de commenter l’affaire. Toutefois, un porte-parole de Microsoft lui a fait savoir que de nouvelles mises à jour viendraient corriger en quelque sorte la situation.
Selon Microsoft, les utilisateurs pourront complètement désactiver les paramètres télémétriques et les fonctions de surveillance de Windows 10 au besoin plus tard cette année.
Essentiellement, l’entreprise prévoit déployer «plus tard cette année» une série de mises à jour qui permettront aux utilisateurs de contrôler pleinement les paramètres télémétriques effectués en arrière-plan et les fonctions de surveillance, de sorte qu’ils pourront les désactiver complètement au besoin. Microsoft a cependant insisté sur le fait que la désactivation totale de ces paramètres était fortement déconseillée.
Reste à voir comment Microsoft présentera le tout.
En septembre dernier, le vice-président directeur responsable des systèmes d’exploitation Terry Myerson a déclaré ceci concernant la cueillette de données de Windows 10 :
«Nous recueillons une quantité limitée d’informations pour nous aider à fournir une expérience sécuritaire et fiable. Cela inclut les données comme un numéro d’identification de périphérique anonyme, le type d’appareil employé, et l’historique des plantages d’applications qui sont utilisés par Microsoft et nos partenaires afin d’améliorer continuellement la fiabilité des applications. Cela n’inclut pas le contenu de vos fichiers personnels, et nous prenons plusieurs mesures pour éviter la collecte de toute information pouvant vous identifier, telles que votre nom, votre courriel ou le numéro de votre compte.»
Merci à Maxime Tremblay d’avoir souligné notre erreur.