Si vous aviez une imprimante 3D à la maison, vous pourriez fabriquer vous-mêmes la voiture de vos rêves, sauver de l’argent sur vos cartouches d’encre, et constituer un arsenal secret de fusils artisanaux pour vous défendre en cas d’apocalypse des zombies.
Les machines disponibles en ce moment émettent entre 20 et 200 milliards de microparticules par minute dans l’air ambiant. Un niveau de pollution qui n’a rien de bien terrifiant, mais qui justifie tout de même qu’on installe son imprimante 3D dans un endroit bien ventilé, surtout si elle sculpte des objets dans un plastique douteux.
L’ABC de l’impression 3D
Pour les non-initiés, l’impression 3D est un processus grâce auquel un robot peut fabriquer, habituellement avec du plastique liquide ou de la pâte à modeler, un objet tridimensionnel à partir de spécifications contenues dans un fichier informatique.
L’objet peut-être une figurine, la maquette d’un véhicule dont on veut tester les propriétés aérodynamiques, ou même une arme à feu. Cette dernière est une création canadienne, soit dit en passant : on ne peut même plus blâmer les Américains pour ce genre de folie. Ainsi va la vie.
Un concept de plus en plus abordable
Jusqu’à tout récemment, l’impression 3D coûtait cher et n’était pas particulièrement flexible. Une toute petite erreur de fabrication et il fallait tout recommencer. Quelques innovations promettent cependant de rendre le processus plus accessible et plus pratique :
- Une équipe menée par un étudiant à la maîtrise du Southern California Institute of Architecture a développé une méthode qui permet d’imprimer un objet 3D en résine liquide, à l’intérieur d’une armature en gel. Ce qui permet non seulement de travailler dans toutes les dimensions en même temps, mais aussi d’ajouter l’équivalent d’une touche «annuler» à l’imprimante 3D.
- Des chercheurs de l’Université North Carolina State ont découvert une méthode d’impression 3D qui utilise un alliage de métaux, liquide à la température de la pièce, avec lequel ils peuvent fabriquer des objets qui se solidifient ensuite. Dispendieux, mais potentiellement très utile pour les situations où le plastique n’est pas de mise.
- Un projet Kickstarter amasse des fonds pour la mise en marché d’une application capable de créer des modèles pour imprimantes 3D rien qu’en numérisant un objet à l’aide d’une caméra capable de détecter les profondeurs (une Kinect, par exemple).
- Make It Stand, une technique présentée lors du dernier SIGGRAPH, prend n’importe quel modèle 3D inventé par un amateur et lui applique des modifications souvent imperceptibles pour lui permettre d’être fabriqué en 3D et de tenir debout.
- Et pour ceux qui n’ont pas envie d’acheter le matériel, un service disponible en version bêta au Japon permet de créer une copie d’un objet 3D à partir d’un ensemble de photos prises de tous les angles. Par exemple, vous prenez 12 photos du petit dernier, vous les envoyez à la compagnie par courriel, et vous recevez en échange une statue à l’effigie du petit chéri.
Pourquoi et comment, au juste?
Il y a de bonnes raisons de passer à l’impression 3D, et pas seulement pour fabriquer soi-même des cartouches d’encre pas chères ou pour consacrer une année de ses temps libres à se bricoler une réplique d’une Aston Martin DB4.
Selon une étude du Michigan Technological University, qui a calculé le coût de fabrication d’une vingtaine d’objets d’usage courant et leur prix sur le marché, le foyer moyen pourrait récupérer l’investissement requis pour acheter l’imprimante en moins d’un an. En effet, le panier de produits étudiés, qui inclut notamment un étui pour téléphone intelligent et un pommeau de douche, coûte entre 312$ et 1 944$ en magasin et seulement 18$ en matériaux si on les fabrique soi-même.
Même la NASA s’y met. Une imprimante 3D capable de fabriquer outils et pièces de rechange devrait s’envoler vers la station spatiale internationale en 2014.
Ça vous tente? Voici cinq imprimantes 3D personnelles dont les prix varient entre 500$ et 2 200$, ou un modèle portatif que vous pouvez précommander sur Kickstarter encore pour quelques jours et qui a déjà plus que doublé son objectif de financement.
Petite mise en garde
Selon une étude du Illinois Institute of Technology, les machines disponibles en ce moment émettent entre 20 et 200 milliards de microparticules par minute dans l’air ambiant, selon le matériel utilisé. Un niveau de pollution qui n’a rien de bien terrifiant puisqu’il se compare à ce que l’on produit en faisant la cuisine ou en allumant une chandelle, mais qui justifie tout de même qu’on installe son imprimante 3D dans un endroit bien ventilé, surtout si elle sculpte des objets dans un plastique douteux.
Branchez-vous étant un site techno, il faut bien parler de Lego de temps en temps
En terminant, voici l’imprimante 3D la plus rigolote que je connaisse, assemblée en blocs Lego par un joyeux luron qui se fait appeler Mastermind sur YouTube. Ça vous donne des idées?