Le Mac Pro (fin 2013) d’Apple

Dévoilé en grande pompe en juin 2013, il fallut plusieurs mois au nouveau Mac Pro avant de voir le jour. Est-ce que l'attente a valu la peine?

Lorsqu’il est question de système informatique, Apple se situe dans une classe à part. Même si depuis 2006, le Mac est essentiellement devenu un PC par sa transition de l’architecture RISC à CISC (voire du processeur PowerPC a un processeur x86), le fabricant californien fait tout en son pouvoir pour se démarquer de la concurrence.

Est-il justifiable pour Apple de proposer un ordinateur pratiquement impossible à mettre à niveau à un prix si exorbitant?

Devant le succès qu’ont obtenu ses ordinateurs portables et appareils mobiles ces dernières années, il n’est pas étonnant de voir Apple abandonner l’idée de présenter son ordinateur destiné aux professionnels dans une immense tour au profit d’un boîtier miniature et stylisé.

Évidemment, si vous êtes propriétaire de PC et que vous utilisez Windows ou Linux depuis belle lurette, le Mac Pro ne s’adresse pas à vous. Vous serez probablement en mesure d’obtenir un ordinateur d’une puissance similaire pour moins cher.

Je vous propose ici la critique d’un utilisateur d’OS X qui se demande s’il est justifiable pour Apple de proposer un ordinateur pratiquement impossible à mettre à niveau à un prix si exorbitant.

Design

Inutile de mentionner que l’approche d’Apple en matière de design lors de la conception de cet ordinateur est à 180° par rapport à son prédécesseur. Tel que mentionné ci-haut, l’ancien Mac Pro était une tour conçue pour que ses pièces et composantes soient facilement accessibles, tout le contraire du nouveau Mac Pro, qui s’apparente davantage au Power Mac G4 Cube lancé en 2000.

Le Mac Pro se présente donc comme un élégant minuscule cylindre en aluminium que plusieurs ont comparé à un moteur à réaction. Heureusement plus silencieux que ce que pourrait laisser croire cette analogie, sa forme cylindrique est construite autour d’un puits central de dissipation thermique. Il est équipé d’un seul ventilateur tirant l’air du bas vers le haut. Par conséquent, rien ne doit obstruer sa bouche d’aération afin d’assurer l’absence de surchauffe lors d’une utilisation intensive.

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Sa forme cylindrique à l’avantage de permettre de le positionner comme bon vous semble. Vous pouvez choisir d’orienter ses ports à gauche, à droite, même devant l’appareil si vous le souhaitez : impossible de faire en sorte que le Mac Pro semble avoir été placé de façon maladroite sur votre bureau.

Lorsque l’on accepte le fait qu’il est difficile de mettre à niveau cet ordinateur, son look et sa taille lui confèrent les propriétés d’un objet de luxe.

Caractéristiques techniques

Soulignons que le Mac Pro est offert en deux configurations principales. J’ai passé les derniers mois à utiliser au quotidien la plus abordable des deux configurations, soit le modèle quadricœur.

  • 1 processeur Intel Xeon E5 quadricœur cadencé à 3,7 GHz
  • 2 processeurs AMD FirePro D300 avec 2 Go de VRAM GDDR5 chacun
  • 12 Go de mémoire vive ECC DDR3 de 1 866 MHz
  • 256 Go de capacité de stockage SSD PCIe
  • 4 ports USB 3.0
  • 6 ports Thunderbolt 2.0
  • 2 ports Ethernet Gigabit
  • 1 port HDMI 1.4
  • Connexions Wi-Fi 802.11ac et Bluetooth 4.0

Matériel

Encore une fois, le Mac Pro s’inspire énormément du Power Mac G4 Cube. Ce dernier a été sévèrement critiqué à l’époque pour sa mise à niveau, une tâche pratiquement impossible pour quelqu’un de simplement familier avec l’assemblage informatique. Malheureusement, le même scénario se répète cette fois-ci.

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Soit, il est (heureusement) facile d’augmenter sa mémoire vive, mais vous ne pouvez pas changer le SSD d’origine pour un disque dur traditionnel. Ses 256 Go d’espace de stockage seront insuffisants pour quiconque fait du montage vidéo 4K. La seule solution viable dans ce cas est de passer à 1 To (augmentant son prix de 800$ CA ou 800€) ou d’opter pour un disque dur externe (USB 3.0 ou Thunderbolt 2.0).

Nous sommes confrontés au même problème lorsque l’on souhaite changer ses processeurs graphiques : leur taille a été réduite afin de pouvoir les insérer dans un espace restreint et ils sont dotés de connecteurs propriétaires. Par contre, en ce qui a trait à son processeur, il peut être remplacé par n’importe quelle option compatible avec le socket LGA 2011.

À noter que le Mac Pro est tout de même facile à désassembler. L’équipe d’iFixit, qui se donne pour mission d’évaluer à quel point il est possible de réparer divers produits électroniques, lui a attribué la respectable note de 8 sur 10. Ses pièces et composantes peuvent donc être remplacées par le commun des mortels (à condition de s’armer de patience) et la majorité des vis utilisées par Apple sont standards – ce qui est à la fois surprenant et une bonne nouvelle.

Outre ces inconvénients, le Mac Pro offre pratiquement tout ce que vous pouvez espérer d’un ordinateur destiné aux professionnels, notamment 6 ports Thunderbolt 2.0 afin de palier au fait qu’il est impossible d’y insérer des cartes PCIe.

Performance

Étant habitué de tout faire avec mon MacBook Pro (muni d’un processeur Intel i7), la puissance du Mac Pro d’entrée de gamme est tout simplement incroyable. Cette bête est infatigable, même lorsque très fortement sollicitée. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, cet ordinateur est excessivement silencieux et atteint des températures tout à fait respectables.

Contrairement aux MacBook Pro et iMac, le Mac Pro ne bénéficie d’aucune accélération matérielle pour l’encodage H.264. Ce type de compression vidéo est par conséquent plus lent sur le Mac Pro. À l’heure où H.264 est le codec de choix dans l’industrie, cette pilule est plutôt difficile à avaler.

Rappelons que le Mac Pro tire profit pour la première fois d’un processeur Xeon E5 basé sur la microarchitecture Ivy Bridge. Il est soutenu notamment par un contrôleur de mémoire DDR3 à quatre canaux cadencé à 1 866 MHz et fournissant une bande passante pouvant atteindre 60 Gb/s.

À l’aide du logiciel Geekbench, j’ai obtenu les scores de 3 274 et 3 624 en utilisant un seul de ses cœurs pour une analyse 32 et 64 bits respectivement. En mode quadicœur, ces chiffres augmentent à 13 116 et 14 739. C’est supérieur à la moyenne inscrite dans le registre de Primate Labs pour le même modèle, ce qui peut s’expliquer par des facteurs impondérables liés à la façon dont le modèle analysé est configuré.

Du côté graphisme, soulignons que le Mac Pro intègre deux processeurs FirePro D300 d’AMD (D500 et D700 offerts en option) pouvant alimenter jusqu’à 3 écrans 4K.

Si vous êtes adeptes des logiciels Adobe, plus particulièrement de Premiere pour le montage vidéo, sachez que plusieurs utilisateurs ont rapporté que le gain de performance n’est pas substantiel en comparaison avec ce qu’offrent les plus récents iMac. Pour ma part, la différence avec mon MacBook Pro est significative, mais elle l’est davantage lorsque je m’amuse à convertir de la vidéo par le biais de Final Cut Pro X. Logique, puisque ce dernier est optimisé pour exploiter les deux processeurs graphiques intégrés au Mac Pro.

Par contre, contrairement aux MacBook Pro et iMac, le Mac Pro ne bénéficie d’aucune accélération matérielle pour l’encodage H.264. Ce type de compression vidéo est par conséquent plus lent sur le Mac Pro. À l’heure où H.264 est le codec de choix dans l’industrie, cette pilule est plutôt difficile à avaler.

Le modèle à l’essai a été utilisé avec le moniteur Thunderbolt d’Apple de 27 pouces. Puisqu’il propose une définition de 2 560 x 1 440 pixels, et que l’espace de mon bureau me permet de le positionner à un mètre de distance (je n’aime pas avoir le visage trop près de l’écran), j’ai fait croire au système d’exploitation que j’utilisais un écran Retina grâce au logiciel SwitchResX. Résultat? Tout est affiché plus gros, et la résolution native du moniteur est préservée. J’obtiens ainsi une image de qualité sans avoir à m’arracher les yeux pour lire l’interface.

Logiciels intégrés

Fidèle à son habitude, Apple fourni iLife et iWork avec l’ensemble de ses nouveaux Mac. Il aurait été intéressant d’obtenir un rabais lors de l’achat de logiciels haut de gamme comme Final Cut Pro X, Logic Pro X ou Aperture, puisque le Mac Pro s’adresse particulièrement à la même clientèle.

Outre ce léger bémol, il n’y a pas grand-chose à dire au sujet de ce département. OS X Mavericks est bien calibré pour gérer la puissance du Mac Pro, et tout porte à croire que Yosemite pourra en faire autant, sinon plus.

Conclusion

Il va de soi que cette machine n’est pas destinée à l’utilisateur moyen. Si vous êtes adepte de Final Cut Pro X et que vous avez besoin de renouveler votre équipement informatique, le Mac Pro peut s’avérer un incontournable pour quiconque souhaite réaliser des montages vidéo 4K.

Par contre, l’absence de lecteur SuperDrive et de lecteur de carte SDXC est à prendre en considération, surtout le transfert de fichiers provenant de ces types de support est intégré à votre routine professionnelle.

Apple peut-elle se permettre d’offrir un ordinateur dont l’espérance de vie est somme toute une variable inconnue? Oui, mais au détriment de votre portefeuille. Pour vous assurer d’un rendement à plus long terme, optez d’abord pour l’ensemble de processeurs graphiques FirePro D700 (un supplément de 1 000$ CA ou 1 000€). Vous serez toujours en mesure d’augmenter sa mémoire vive et de changer son processeur ou son SSD au besoin.

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