Un soutien d’urgence pour la presse écrite réclamé par la CSN

La Confédération des syndicats nationaux demande au gouvernement du Québec d'inclure dans son prochain budget des mesures pour soutenir les médias écrits en difficultés.

De 2010 à 2015, Québec a perdu le tiers des emplois en presse écrite selon les données compilées par l’Institut de la statistique du Québec. Tel est le bilan actuel de la crise dans laquelle est plongée l’industrie médiatique traditionnelle ces dernières années, dont le principal responsable désigné est Internet.

Pour que les médias écrits puissent continuer d’offrir une pluralité d’information, la CSN demande au gouvernement de songer à un crédit d’impôt sur la masse salariale.

La presse écrite, ici comme ailleurs, se retrouve ainsi dans l’impasse, après avoir d’abord perdu l’importante source de revenus que représentaient les petites annonces jadis, une vitrine offerte gratuitement par les Craigslist, Kijiji et Facebook de ce monde, et plus récemment les revenus publicitaires, qui ont progressivement basculé également vers les géants du Web que sont Google et Facebook.

Pour assurer que les médias écrits puissent continuer d’offrir une diversité et une pluralité d’information, la CSN invite le gouvernement Couillard à explorer deux mesures : un crédit d’impôt sur la masse salariale de 25% pour les médias écrits des grands centres et de 35% pour les régions, et l’intégration de la presse écrite aux programmes existants de modernisation technologique, comme le Plan culturel numérique du Québec.

Selon la CSN, qui s’appuie sur une étude effectuée par la firme MCE Conseils, le crédit d’impôt représenterait une aide annuelle de 10 à 13 millions de dollars. Cette mesure pourrait être administrée par la Société de développement des entreprises culturelles.

«Le gouvernement doit garantir le droit du public à l’information et la diversité des voix, qui sont présentement fragilisées par des choix économiques», croit Pascale Saint-Onge, présidente de la Fédération nationale des communications de la CSN. «Voilà pourquoi nous demandons une action immédiate visant à stabiliser et renforcer une des bases incontournables de notre démocratie.»

En entrevue à l’émission RDI Économie, la présidente de la FNC a précisé que le soutien d’urgence demandé par son organisme était une mesure de transition d’une période d’environ 5 ans, «le temps que la situation se stabilise et qu’on trouve des solutions à plus long terme».

Saint-Onge a également souligné que les médias de la presse écrite étaient très peu soutenus par l’état au Québec et au Canada, contrairement à d’autres pays : «Notre soutien à la presse écrite est de 3$ par année [par habitant], alors que par exemple en Finlande, ça va jusqu’à 92$ par année.»

Ce n’est pas la première fois que des acteurs de l’industrie médiatique font pression sur le gouvernement. En septembre 2016, la Coalition pour la pérennité de la presse d’information au Québec avait également soumis des demandes similaires, dont un crédit d’impôt sur la masse salariale, dans le but de freiner les effets de la crise médiatique.

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