Facebook clarifie sa politique à l’égard du contenu autorisé sur son réseau social

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Lorsque vient le moment de juger de ce qui est acceptable ou non parmi le contenu que partagent ses 1,39 milliard d’utilisateurs actifs au quotidien, Facebook se doit d’être prudent. Mais devant le phénomène grandissant de la cyberintimidation et l’ampleur des activités de certains groupes terroristes, maintenir le statu quo n’est manifestement plus une option.

C’est dans ce contexte que l’entreprise a modifié ce qu’elle nomme ses standards de la communauté1, le code de conduite que doivent respecter les membres de son réseau social lorsque vient le moment d’interagir sur sa plateforme. Selon Facebook, il s’agit toutefois d’une reformulation de la politique déjà en vigueur.

«Bien que notre politique et nos normes demeurent fondamentalement inchangées, des gens nous ont mentionné qu’il serait souhaitable de les clarifier et de fournir des exemples, et c’est ce que nous proposons avec la mise à jour d’aujourd’hui», déclare Facebook dans son article sur le sujet.

Voici un aperçu des principaux changements apportés.

Nudité et pornographie

Facebook impose depuis longtemps des restrictions concernant la nudité sur son réseau afin de protéger les utilisateurs susceptibles d’être choqués par ce type de contenu. Comme le souligne aujourd’hui The New York Times, l’entreprise plonge désormais dans les nuances.

Tout contenu pouvant être lié au phénomène du revenge porn était déjà interdit sur Facebook.

«Nous retirons les photographies de personnes exposant leurs organes génitaux ou celles mettant l’accent sur leurs fesses entièrement exposées», mentionne Facebook. «Nous limitons également certaines images de seins féminins lorsque le mamelon est exposé, mais nous permettons toujours les photos de femmes qui allaitent ou qui présentent les cicatrices de leur poitrine après une mastectomie.»

À ce sujet, rappelons que l’an dernier, Facebook a subi d’énormes pressions exercées par divers groupes revendiquant le droit d’afficher des photos d’allaitement. L’entreprise a par la suite fait marche arrière à ce propos, en omettant toutefois de reconnaître avoir changé d’avis sur la question. À ses yeux, il s’agissait principalement d’un terrible malentendu auprès de ses modérateurs.

Soulignons que Facebook permet aussi la publication d’œuvres d’art comprenant de la nudité, tout comme le contenu de même nature destiné à des fins éducatives, humoristiques ou satiriques, pour autant que ceux-ci ne démontrent aucun acte sexuel.

Depuis ses débuts, le partage de contenu pornographique et de tout contenu sexuellement explicite avec une personne mineure est formellement interdit sur Facebook.

Lorsque l’on combine cette restriction avec l’interdiction préalable de publier des renseignements personnels d’autrui sans leur consentement, le partage de tout contenu pouvant être associé au phénomène du revenge porn – publication de photo ou vidéo à caractère sexuel sans le consentement du sujet – était déjà une pratique doublement inacceptable. Pour éviter toute forme de confusion sur la question, Facebook y fait désormais référence explicitement.

«Afin de protéger les victimes et les survivants, nous retirons également les photos ou vidéos illustrant des incidents de violence sexuelle et les images partagées dans un but de vengeance ou sans l’autorisation des gens présents sur ces images.»

Tel que nous l’avons mentionné dans l’introduction de cet article, Reddit et Twitter se sont également positionnés contre la publication d’images intimes sans le consentement du sujet tout récemment.

Activités criminelles et terrorisme

En ce qui concerne les activités criminelles, la politique de Facebook est formelle.

Facebook interdit désormais le soutien envers toute forme d’activité criminelle.

«Nous interdisons l’utilisation de Facebook pour faciliter ou organiser toute activité criminelle qui cause des dommages physiques à des gens, des entreprises ou des animaux, ou des dommages financiers à des gens ou des entreprises», souligne l’entreprise. «Nous travaillons avec les forces de l’ordre lorsque nous croyons qu’il y a un risque réel de préjudice physique ou des menaces directes à la sécurité publique.»

«Nous vous interdisons également de célébrer tout crime que vous avez commis. Cependant, nous permettons à nos utilisateurs de débattre de la légalité d’activités criminelles, ou de traiter du sujet dans un contexte humoristique ou satirique.»

Si les organisations terroristes comme l’État islamique sont depuis longtemps bannis du service, la mise à jour du code de conduite de Facebook interdit désormais tout soutien envers ceux-ci, et envers toute forme d’activité criminelle.

«Nous supprimons également tout contenu qui exprime le soutien de groupes impliqués dans des comportements violent ou criminel», explique Facebook. «Soutenir ou louanger les dirigeants de ces mêmes organisations, ou accepter leurs activités violentes, est un comportement non autorisé.»

Au sujet de la promotion de la violence, The Telegraph souligne ce matin ce qui peut être perçu comme un non-sens aux yeux de communautés qui ne partagent pas les mêmes antécédents que la société américaine : la vente d’armes à feu sur Facebook est techniquement permise, pourvu qu’elle respecte les lois locales. À noter que ce sujet controversé n’est soulevé nulle part dans la nouvelle version des standards de la communauté du réseau social.

Comme toujours, Facebook invite ses utilisateurs à signaler tout contenu ne respectant pas ses lignes directrices.

  1. Pour le moment, seule la version anglaise du code de conduite de Facebook a été modifiée. Tout porte à croire que la version française subira les mêmes modifications à court terme.

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